Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Claude-François Grisard, suite, pourrait-on dire ! Eternel adjoint, il voit enfin la nomination de deux maires successifs, qu'il remplacera de fait après leurs démissions...
Après plusieurs années paraissant sans maire ayant accepté sa charge, le préfet en nomme enfin, par arrêté du 28 Prairial an VIII (17 juin 1800), Jean-François Genolin, "en remplacement du citoyen Julien Tournier", lequel Genolin avait déjà été deux fois maire par le passé, et plus spécialement premier maire de Champfromier [RD07, f° 20]. Cette fois, il accepte, il est même installé, prête serment et signe, le 15 Messidor an VIII (4 juillet 1800) [RD07, f° 20-20v], mais il ne prendra qu'un acte, placé juste après celui de son installation..., sa démission, moins d'un mois plus tard "Je soussigné, Jean-François Genolin, déclare ne pouvoir continuer plus longtemps les fonctions de maire de cette commune, à cause de mon grand âge et de mes infirmités. En conséquence je donne ma démission, ce 2 Thermidor an VIII (21 juillet 1800)" [RD07, f° 20v].
Le lendemain du jour où le maire avait accepté sa fonction, le 16 Messidor an VIII (5 juillet 1800), en référence à l'article 15 de la loi du 28 pluviose dernier, le préfet avait nommé les dix membres de la nouvelle municipalité (dont ledit Genolin en premier, mais sans mention qu'il soit maire), lesquels étaient dits avoir accepté et signé (mais il n'y a aucune signature dans le registre...)
Ces dix conseillers sont : Jean-François Genolin, François Famy artiste [Me charpentier ?], Joseph Ducret [maréchal au Pont d'Enfer, qui voudra plus tard démissionner avant de se rétracter], Joseph Marquis, Julien Tournier, Jean-François Ducret-Besson, François Marquis, Pierre-Joseph Tournier, Claude Couderier et Claude-Joseph Evrard [Acte transcrit sur les registre de Champfromier le 2 Thermidor an VIII (RD07, f° 21)].
Le conseil se réunira le 30 Thermidor (18 août 1800), pour une délibération (projet de réparations de l'église), sur convocation de l'adjoint (avec huit signatures d'hommes de la liste précédente, dont en premier celle de Genolin, mais sans mention qu'il soit maire) [RD07, f° 21v].
C'est donc Claude-François Grisard qui, à nouveau, assumait de fait les plus hautes fonctions municipales. Exerçant seul, par la démission du maire, c'est lui qui prendra l'importante décision de restauration de l'église. François Famy, Maître charpentier, et ne pouvant être que le conseiller municipal des mêmes nom et prénom, est adjudicataire de la moitié des travaux [RD07, f° 22 (24/08/1800)].
Surprise, on apprend que, le 21 Fructidor an VIII (08/09/1800), le préfet Ozun avait nommé à la rubrique "Fonction ; maire", Claude-Charles Bornet, huissier public, en remplacement du citoyen Famy, démissionnaire ! [RD07, f° 22v]. Etant second de la liste des conseillers, François Famy avait-il été implicitement maire après la démission de Jean-François Genolin, et si oui avait-il démissionné après avoir accepté l'adjudication pour travaux à l'église ? C'est probable...
Publication : Ghislain LANCEL. Sources : AC Champfromier, RD 07.
Première édition de cette page, le 23 octobre 2013. Dernière mise à jour, idem.