Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Un soir à Champfromier..., par Jean-Paul Lambotte

 

Petit-fils de Cyrille Ducret, le patron de l'une des deux scieries du Pont d'Enfer de Champfromier, Jean-Paul Lambotte avait fui le milieu étudiant de Lyon aux temps mouvementés de mai 1968 pour venir se réfugier à Champfromier où il avait l’habitude de passer les grandes et petites vacances. S'en était poursuivie une très joyeuse et durable période d'animations à Champfromier. Tous les adultes d'aujourd'hui se souviennent encore des séances de cinéma, des pièces de théâtre et de l'association la Société des Jeunes (avec Montanges et Giron), le tout animé par Jean-Paul Lambotte, deuxième président de l'association.

Un soir à Champfromier..., est un poème paru en juillet 1966 dans le N°1 de "La Trouillette", journal des jeunes de Champfromier.

Un soir à Champfromier...

 

Un soir à Champfromier...


Le soir, il était tard, déjà on s’inquiétait…
Raphaël, parti dans la forêt lointaine,
S’était-il attardé par quelque rare aubaine
Sur le bord de la route dans quelque cabaret ?

A de telles bagatelles Raphaël, certes non,
Ne s’attardait jamais qu’après avoir posé.
Ca ne pouvait donc être que la boîte ou le pont
A moins que ce ne fût un cardan de cassé.

La pompe avait du mal, aux dires de Zarouki,
Ce matin en partant, elle claquait méchamment ;
De la pompe aux culasses ... de quoi se faire du souci.
Mais soudain, à la Caserne, un grand rugissement :

Fier de cinquante mètres cubes, lancé sur ses deux ponts
Il débouchait, le Mack, suant, soufflant, fumant ...
Carlo trop incertain laissait là ses boulons ;
Fernand prenait déjà son air indifférent.

Mais un dernier effort le Diesel fit encore
Pour se laisser glisser sur la pente accueillante ;
Ce fut un grand fracas, un râle de bête mourante,
Un long soupir, une plainte, un long soupir encore.

Enfin le Mack se tut et le calme revint ;
Des cent cinquante chevaux, il ne parut plus rien.

Jean-Paul Lambotte, 1962

 

Commentaires (Contexte historique, noms cités, photos, etc.), à ne pas lire si l'on souhaite ne conserver de ce poème que l'atmosphère...

 

Publication G. Lancel. Poème et crédit photographique : Jean-Paul Lambotte. Remerciements : Bernard De Rivière.

Première publication le 12 décembre 2012. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 

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