Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Un soir à Champfromier... (Commentaires)

 

Voici quelques commentaires de Jean-Paul Lambotte, peut-être à ne pas lire... si l'on ne veut pas risquer de détruire l'atmosphère du poème ! Par contre, humour, ambiance, recul, contexte et noms des personnages sont proposés à tous ceux sui souhaitent poursuivre la lecture...

Une poésie en forme de défit...

"En 1961, époque de Salut les Copains, dans la bande des copains de Champfromier, Jean-Marie Jeudy était le poète et moi le mécanicien ! A Noël 1961, allant avec lui à Chézery, un jour de neige, mais de très beau temps avec un arc-en-ciel, Jean-Marie s’extasie en poète sur la beauté du paysage. Par provocation et défit, je lui promets en totale opposition un poème sur… la mécanique. De là, mon premier et dernier poème !"

Les photos et les noms du poème

Les photos datent de l’été 1962. A cette époque, deux grumiers rapportaient chaque jour à la scierie de Champfromier leur chargement en provenance du Semnoz. Ils s’arrêtaient devant l’ONU. Agé d’une quinzaine d’années, le soir j’approchai les grumiers près de la scierie pour les décharger puis je les ramenai au même endroit pour qu'ils repartent le lendemain.

Sur la première photo on voit en fait deux grumiers. Le premier, en gros plan, est un MAC transformé et le second, derrière, un vrai MAC (voir l’orientation différente des grilles du capot). Les MAC provenaient des surplus de l’armée américaine, qui les avait laissés en France après la Seconde guerre mondiale (de même que les NASH après la première guerre).

Sur la photo du milieu, à gauche les bras pendants, c’est le Raphael du poème, Raphael Graffinino, italien, chauffeur du grumier. A droite de la photo, les bras sur les hanches, c'est l’aide chauffeur, aussi italien. Le garçon de dos est Serge Ducret, le dernier fils de Léon, qui lui est à droite, ce dernier dit l’adjudant, en souvenir du Général Leclerc dont il avait été le chauffeur (avant de devenir à Champfromier le chauffeur du corbillard !)

Le Zarouki du poème était Orlando, chef mécanicien à la scierie. Il était aussi le beau-père de Noël Bonglet, celui-ci trésorier de la Société des jeunes, encore grand amateur de Panhard.

Carlo, c'est Charles Todeschini, mécanicien à la scierie.

Fernand, est le frère jumeau de Raymond, fils de Cyrille Ducret. Fernand travaillait à la direction sur place à la scierie, gérant les deux équipes de huit heures, du lundi au samedi. La première travaillait approximativement de 4 heures du matin à 1 heure 30, la seconde de 1 heure 30 à 11 heures. Raymond, administrateur au bureau de la scierie, fut capitaine des pompiers, et à ce titre il organisait chaque année le défilé au Monument aux Morts.

Atmosphère...

On l'aura compris, ce poème n’est pas un écrit historique sur les camions. Il ne traite ni de l’un ni de l’autre des deux MAC photographiés, plus exactement il les concerne tous les deux, sans qu'aucun ne soit poussif ni en passe d'effectuer son ultime voyage !

Ce poème est une fiction sur une atmosphère, réelle, celle de l’époque en cet endroit, la poésie de la mécanique ! Sans s’en inspirer, ce poème avait une référence célèbre, Le Bois Sacré par Edmond Rostand, une pantomime où les Dieux Grecs voient arriver une voiture en panne, qu’ils se mettent à réparer…

 

 

Publication G. Lancel. Commentaires de Jean-Paul Lambotte.

Première publication le 12 décembre 2012. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 

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