Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Pommerol, 1907

Le Dictionnaire du Département de l’Ain, Pommerol 1907 [Champfromier pp. 119-120] est une référence pour l'ensemble des données au début du XXe siècle pour chacune des communes du département.

 

Concernant Champfromier, et d'abord une recherche de datation précise des données, on relève que la population indiquée avec 839 habitants est celle du recensement de 1906. La production laitière est elle donnée pour 1903. On retiendra donc pour fourchette principale des données de Champfromier, les années 1903 à 1906.

Signalons qu'une bonne partie de la publication est reprise de celle faite en 1888 par la Société Géographique de l'Ain [Champfromier pages 450-451]. On y retrouve aussi les mêmes erreurs, parfois amplifiées, comme le Crêt de l’Ange (au lieu du Crêt de l'Auge, qui était lui-même une retranscription tronquée du Crêt de l'Auger...), et le Pont d’Enfer avec la même méconnaissance étymologique, ignorante de la raison historique. On peut y ajouter une nouvelle surprise, avec Conjocle qui serait un château... Quant au Sundezan, c'est évidemment la Sandézanne ! Les chiffres pour la répartition des cultures, bien qu'assemblés un peu différemment, semblent à nouveau tirés de ceux de 1833...

L’intérêt de cette synthèse pourra donc se reporter sur les seuls thèmes traités ensuite : voie de communication (une seule), détail des récoltes, des animaux, commerce et industrie.

 

Transcriptions (provenant de l'ensemble de l'ouvrage)

CHAMPFROMIER, com(mune) du cant(on) de Châtillon-de-Michaille (12 k.), arrt de Nantua (24 k.), à 66 k. de Bourg. 839 hab(itants).

B(ureau de) P(oste) T(élégraphe) t(éléphone) – Percept(ion) et Gend(armerie) à Châtillon-de-Michaille. – Gare P.-L.-M., St-Germain-de-Joux à 11 k. – Ecoles primaires de garçons et de filles, école enfantine au ch(ef) l(ieu), école mixte au ham(eau) d’Evuaz.

Le territ(oire) comprend la partie la plus accidentée et presque la plus haute du dép(ar)t(ement), le climat y est rigoureux et les hivers très [p. 120] longs. Les principaux sommets sont le Crêt des Ordières 1158 (mètres), le Crêt de l'Ange 1262 [de l’Auger], le Crêt Mathieu 1276, le Crêt du Mont 1380 [le Truchet], ce dernier situé dans la belle forêt de Champfromier, forêt qui s’étend sur les territ(oire) de Giron, Champfromier et Forens.

Le chemin de G(rande) C(ommunication) n° 14, de Forens à Trébillet par Montanges coupe le coin S. E. du territ(oire), en passant au ham(eau) de Pont d’Enfer, à env(iron) 200 m. du ch(ef) l(ieu). Celui-ci, agglomération de 316 hab(itants) est assis en amphithéâtre dans une dépression circulaire sur les dernières pentes des montagnes boisées qui l’entourent presque de tous côtés ; il est entouré de vergers et de bouquets d’arbres.

La Valserine sépare au S. E. la com(mune) de celle de Chézery, elle se grossit de la Volférine qui passe à Pont d’Enfer. Un autre aff(luen)t de la Valserine, le Sundezan [ la Sandézanne] a des sources sur la com(mune) de Champfromier. Enfin la Sémine coule dans la partie N.

Les ham(eaux) portent les noms de : le Bordaz, le Collet, Communal, Evuaz, Monnetier, Pont d’Enfer. Les fermes ou maisons isolées s’appellent : l’Achat, Barbouillon, la Chandelette, Charrière, le Chaudanne, la Combe [Combette] au Maure, Conjocle, Domplomb, Drujet, les Iles, Malacombe, Moulin Dernier, Nerban, le Poizet, Pontachet [Potachet], Pré Bleu, le Riret, la Serraz, le Solliet, Sous Balme, Sous Cruchon, Sous les Rochers, Sur les Prés.

Le sol est en majeure partie rocheux ; la superficie est de 3240 hect(ares) dont plus des deux cinquièmes, 1300 hect(ares), sont en bois et forêts de sapins, 580 hect(ares) sont en maigres terres lab(ourables), 180 en prés, 78 en herbages, 500 en pâturages, 476 en landes, 4 en jardins

[A titre de comparaison, les totaux calculés dans l’état des sections de 1833 sont de 1258 hectares en bois et forêts de sapins, 579 hectares en terres labourables, 180 en prés, 712 en pâturages (incluant les herbages), 476 en vagues (landes), 1 en jardins. Ont-ils été repris, ou actualisés, sans guère de changements ?].

La récolte est d’à peu près 1600 (quintaux) de blé, 800 (quintaux) de méteil, 250 (quintaux) de seigle, 500 (quintaux) d’orge, 400 (quintaux) d’avoine, 2000 (quintaux) de p. de terre, 200  (quintaux) de betteraves f(ourragères), 7000 (quintaux) de fourrages art(ificiels), 4000 (quintaux) de foin, un peu de pois, haricots, lentilles, chanvre.

On trouve de nombreux noyers, pommiers, poiriers et pruniers.

On compte env(iron) 14 chevaux, 1 mulet, 14 taureaux, 50 bœufs, 430 vaches, 140 élèves bovins, 6 béliers, 60 brebis, 25 moutons, 30 agneaux, 100 porcs, 40 chèvres.

Le commerce réside surtout dans la vente des bois, des planches de sapin, des fromages. – 1 hôtel, 1 boucher, 1 boulanger, 2 forgerons, 1 fabricant de galoches, 1 lapidaire, etc.

Comme industrie : 3 petits moulins dont un à Evuaz et un autre à Pont d’Enfer, 4 scieries mécaniques de bois occupant au total une quinzaine d’ouvriers, 3 fromageries ayant mis en œuvre, en 1903, 4950 hectol(itres) de lait.

La paroisse, comme le village, a appartenu à l’abbaye de Nantua ; l’église rebâtie en 1611 fut de nouveau réédifiée en 1825, elle est grande, régulière et possède au chœur de très jolies boiseries.

 

Hameaux et fermes :

Achat ( l’), ferme sur la com. de Champfromier, à env. 4 k. N. O. du bourg.

Barbouillon, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 1500 m. O. du bourg.

Bordaz ou Bordas, ham. de 30 hab. de la com. de Champfromier, à env. 800 m. N. du bourg.

Chandelette, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 2 k. O. du bourg.

Charrière, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 800 m. N. E. du ch. l.

Chaudanne ( la), maison isolée sur la com. de Champfromier, à env. 2 k. du ch. l.

Collet ( le), ham. de 30 hab. de la com. de Champfromier, à env. 3 k. S. O. du bourg.

Combe au Maure, maison isolée sur la com. de Champfromier, à env. 2200 m. O. du bourg.

Conjocle, château [sic] sur la com. de Champfromier, à env. 2500 m. N. O. du ch. l.

Communal, ham. de 70 hab. de la com. de Champfromier, à env. 600 m. S. O. du bourg.

Domplomb, maison isolée sur la com. de Champfromier, à env. 1 k. E. du ch. l.

Druget, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 2500 m. du ch. l.

Evuaz, ou Combe d’Evuaz, ham. de 120 hab. de la com. de Champfromier, sur les bords de la Sémine, à env. 10 k. N. du bourg. Un moulin et une fromagerie. – Ecole mixte.

Iles ( les), ferme sur la com. de Champfromier, à env. 2500 m. N. E. du bourg, près de la Valserine.

Malacombe : ferme sur la com. de Champfromier, à env. 500 m. N. O. du bourg.

Monnetier, ham. de 150 hab. de la com. de Champfromier, à env. 1200 m. N. E. du bourg.

Moulin-Dernier, maison isolée sur la com. de Champfromier, à env. 1500 m. du bourg.

Nerban, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 1 k. N. O. du ch. l.

Poizet ( le), ferme sur la com. de Champfromier, à env. 1 k. N. E. du ch. l.

Pont d’Enfer, ham. de 175 hab., de la com. de Champfromier, à env. 300 m. S. E. du ch. l., sur la Valserine ; un petit moulin, 2 scieries de bois. – Ce ham. tire son nom du pont hardi jeté sur le torrent impétueux qui a creusé le roc à plus de 20 mètres de profondeur et dont les eaux, surtout après les pluies tourbillonnent avec fracas au fond de sinuosités nombreuses [!].

Pontachet, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 1 k. N. du bourg.

Pré-Bleu, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 1500 m. O. du ch. L.

Riret ( le), V. le Réret. ; Reret ( le) ou Riret, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 2 k. N. du ch. l.

Serraz ( la), ferme sur la com. de Champfromier, à env. 900 m. N. E. du bourg.

Solliet ( le), ferme sur la com. de Champfromier, à env. 3 k. N. E. du ch. l.

Sous Balme [Manque]

Sous-Cruchon, ferme dans la partie O. du territ. de Champfromier.

Sous-les-Rochers, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 1200 m. O. du ch. l.

Sur-les-Prés, ferme sur la com. de Champfromier, à env. 4 k. O. du ch. l.

 

Les crêts :

(Crêt de Chalam, montagne de 1548 m. d’altitude, sur le territ. de la com. de Forens, à env. 4500 m. N. du ch. l.)

Crêt de la Platière, montagne de 1133 m. d’altitude, sur le territ. de Champfromier, à env. 5 k. N. O. du bourg, à la limite de la com. de Giron.

Crêt des Ordières, montagne de 1200 m. d’altitude, sur le territ. de Champfromier, à env. 6 k. N. du bourg.

Crêt du Mont, montagne de 1380 m. d’altitude, au centre du territ. de Champfromier, à env. 2500 m. N. du bourg.

Crêt Mathieu, montagne de 1276 m. d’altitude, à la limite des territ. de Belleydoux et Champfromier.

Crêt sur l’Auger, montagne de 1262 m. d’altitude, sur le territ. de Champfromier, à env. 5 k. N. O. du bourg.

 

Les rivières (locales) :

Sémine, rivière aflt de dr. de la Valserine, prend sa source sur le territ. de la com. de Haute-Molune, dépt du Jura, vers 1230 m. d’altitude et tire son nom du premier ham. qu’elle arrose.

Elle entre dans le dépt de l’Ain par 1058 m. d’altitude en traversant la partie N. du territ. de Champfromier (combe d’Evuaz). Elle arrose ensuite le territ. de Belleydoux, où elle se grossit à dr. de deux petits aflts, le territ. d’Echallon où elle reçoit à g. le Nan et à dr. le bief de la Philis.

A St-Germain-de-Joux, elle se grossit à g(auche) du Combet, émissaire du lac de Silans, et un peu plus bas du Tacon. Elle sépare Montanges de Châtillon-de-Michaille et vient finir juste en-dessous du ch. l. de cette dernière com(mune).

Le cours de la Sémine est d’env. 24 k. sur une pente de 703 m. ; le débit est de 1000 litres aux basses eaux, 60000 litres aux crues.

 

Sundezan [Sandézanne], petit ruisseau ou plutôt torrent, afft de dr(oite) de la Valserine, source sur la com. de Champfromier, confluent sur celle de Montanges, cours d’env. 5 à 6 k.

 

Volferine, ruisseau afft de dr(oite) de la Valserine, cours de 5 à 6 k. sur le territ. de Champfromier. C’est un torrent impétueux qui a creusé le roc sur tout son parcours ; il passe au ham. de Pont d’Enfer où il donne la force motrice à deux scieries de bois et à un petit moulin à blé [Fin de la transcription].

 

Le Dictionnaire du Département de l’Ain, Pommerol 1907, est consultable sur le site en ligne des AD01.

Première publication le 2012. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 

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