Patrimoine et Histoire de Champfromier
Par Ghislain Lancel |
La chasse était évidemment une activité d'hommes, un exutoire à la guerre, un loisir pour certains, mais aussi une manière de contribuer aux repas par une alimentation carnée à bon compte, et à certaines époques une contribution à la destruction des animaux nuisibles et un complément de ressources par la vente des peaux (renard, martre, etc.).
Le renard, une fois capturé, était dépouillé et sa peau, retroussée comme celle d'un lapin, mise à sécher bien tendue avec une baguette de noisetier repliée à l'intérieur en guise de tendeur. On se souvient encore à Champfromier de ce chasseur qui se tenait aux abattoirs Ducret-Gaucher et dont le butin avait permis de confectionner un somptueux et très chaud manteau d'hiver pour son épouse, entièrement en peaux de renards. La viande du renard était mise à s'attendrir dans une rivière ou dans l'eau courante d'un lavoir, attachée par une corde. L'hiver, par temps de gel, il était mis sur le toit.
L'écureuil était mangé, en pâté. Pour le capturer, on raconte diverses techniques, comme celle de poser la veste du chasseur par terre et de l'autre côté du tronc où se tenait le chasseur caché. Ainsi, l'écureuil curieux mais peureux descendait le tronc du côté opposé à la veste, se retrouvant en réalité du côté du vrai chasseur...
Comme aujourd'hui, on trouvait jadis des chasseurs dans toutes les catégories socioprofessionnelles, et des critiques, à titres divers. Voir par exemple, durant la présence du curé Augier à Champfromier (1809-1832), son refus de confesser le futur docteur Ducret, alors étudiant en médecine à Paris, sous prétexte qu'il avait conservé sa veste de chasseur, au lieu de revêtir une blouse décente pour la confession : "Tia na vesta, poé po te bailli l'absolution" (Tu as une veste, je ne peux pas te donner l'absolution !) Et le passionné de chasse de se voir obligé de revêtir la blouse de circonstance ! [Hist. de Champfromier, p. 190].
Tableaux de chasse en 1929 et 1930...
Pour l'état de la Valserine en 1868, on pourra lire avec intérêt l'article publié par L'Abeille : énumération des espèces (truites, chevesnes qui abondent, lottes, goujons et vérons, etc. ; engins utilisés (ligne flottante, etc.) ; causes de mortalité (résidus rejetés, loutre, etc.) [L'Abeille, du 20/12/1868].
Aïe, c'est pas permis de manger du livre en hiver ! [L'Abeille, du 13/03/1904].
Première publication le 16 février 2008.. Dernière mise à jour de cette page, le 6 juillet 2015.