Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
De nos jours, sur la D 1084, dans le sens de Nantua (Ain) à Bellegarde, au carrefour de Trébillet, sur la droite (territoire de Châtillon-en-Michaille) on ne remarque plus que quelques vestiges de vieux murs. Et au premier abord, semblant sans rapport de cause à effet, sur la gauche de la même route, derrière les glissières de sécurité, on peut aussi observer une discrète stèle qui nous rappelle que le 12 juillet 1944, "Ici sont tombés pour la liberté" Mathieu Odette (1919-1944), Lanel Raymond (1913-1944), Pidoux Eugène (1903-1944) et Favre Emile (1887-1944)". En réalité, ces deux observations sont liées, puisqu'après avoir exécuté 4 personnes demeurant dans les maisons dont il restent les ruines, en représailles aux résistants, les Allemands avaient incendié les lieux, qui ne furent jamais reconstruits.
Pour qui est du pays, on sait que les 14 et 15 juillet 1944, les Allemands sur le repli perpétuent des atrocités à Champfromier, ainsi que 3 jeunes Bellegardiens tués le matin du 13 juillet et 15 pillages de maisons le lendemain, etc. La veille 12 juillet, des faits semblables avaient déjà été commis à Trébillet. La publication Cristal 4 le relate. Par suite d'un appel téléphonique intercepté annonçant l'arrivée des Allemands à Trébillet, ceux-ci se vengent : "A Trébillet, la maison Barbier est incendiée, Favre et Pidoux capturés et abattus. Mme Mathieu est abattue par un officier, et son corps jeté sur la voie ferrée. Il semble qu'elle devait établir une liaison avec un groupe de maquisards. Son frère, Lanel, parti à sa recherche, est capturé et abattu à son tour près de la Semine".
Trébillet était alors un écart encore assez bien peuplé, y compris en face, avec le moulin Pernod. Dédé se souvient que sa mère apeurée avait entendu les coups de feu depuis sa maison perchée en haut des cascades de Trébillet. On dit aussi que Joseph, son père, aurait aussi empêché les Allemands de faire sauter le pont en refusant de s'en écarter.
Des maisons du bord de la chaussée, il n'en reste plus aucune. Une carte postale les immortalise toutefois, tandis qu'une photo montre les ruines après l'incendie perpétré par les Allemands.
Remerciements : Dédé Pernod (souvenirs familiaux et photos en NB).
Publication : Ghislain Lancel.
Première publication le 9 avril 2025. Dernière mise à jour de cette page, idem.