Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Patronyme Blanc à Chézery

 

Le patronyme Blanc est peut-être attesté à Chézery depuis 1367, avec un Vullierme Blanchard (si c'est un diminutif de "Petit Blanc, le cadet") [CI-15206 (Code d'identité du fichier des naissances de Chézery)], homme cité pour une donation en faveur de l'abbaye de Chézery dans l'inventaire de Chézery de 1729 [AD74, 1G333, n° 368].

Sinon il faut attendre deux siècles pour que soit cité, assez tardivement, un Aimé Blanc du hameau de la Charbonnière [CI-15199], pour l'acquis en 1539 d'un abergement provenant d'une échute (préemption sur les biens d'un homme mort sans héritiers) vendue par l'abbé, dans l'inventaire de Chézery de 1729 [AD74, 1G333, n° 342 ; G. Lancel, L'abbaye de Chézery, p. 325]. On en déduira que ce Blanc disposait d'une aisance financière et de bonnes relations avec l'abbaye.

Cet Aimé Blanc, aurait pu être de la même famille qu'un Etienne Blanc de Noire-Combe [7311], son contemporain, qui, deux générations plus tard, aura un petit-fils ayant déjà si bien réussi à Chézery qu'il aura déjà quitté cette paroisse sans avenir pour habiter Saint-Claude (Jura) où il deviendra bourgeois avec sa nombreuse famille. En effet Denis Blanc [CI-7314) "fils de feu Jehan, qui était fils de feu Estienne Blanc de Neyrecombaz (Noire Combe), val de Chézery, habitant rière la ville de Saint-Oyand-de-Joux, comté de Bourgogne ; Jehan-Claude, Claude, Françoise et Janne, ses enfants de feue Pernette Perrier (marié le 11 janvier 1593 à St-Claude [Généalogie Franc-Comtoise, n° 69 (paroisse St-Romain)]) et de Clauda Faulchier, ses épouses en premières et secondes et dernières noces", affranchis le 17 octobre 1600, sont admis bourgeois le 3 avril 1603 [BB2, f° 162 et 163 ; G. Lancel, L'abbaye de Chézery, p. 268, 269].

En 1558 une Pernette Blanc, qui serait de Menthières puisqu'elle avait épousé un Pointet étant tous de Menthières, est si émancipée qu'elle échange des biens avec d'autres femmes, étant avecl'autorisation de l'abbé [AD74, 1G333, n° 187].

Comme on le voit les Blanc étaient dispersés un peu partout dans les hameaux de la paroisse et c'est alors que les surnoms apparaissent. Ainsi, un Pierre Blanc-Bechoz [15487], du Crêt de la Ravière à La Serpentouze, est hôte d'un des logis banaux en 1574, concerné par un droit de subhastation exercé par l'abbé en 1595 [G. Lancel, L'abbaye de Chézery, p. 328, 372] ; il habitera ensuite la "grange du Briollet" en Bourgogne [AD73, SA 2184].

Un peu plus tard, en 1602, François Blanc [15462], meunier de l'abbaye, prend à bail "la grange sis en Belleigue, appelé Vers Chez Domp Ayme" [3E17035 (17 juin 1602) ; G. Lancel, L'abbaye de Chézery, p. 167].

Les reconnaissances envers l'abbé de 1608 par rien moins que quatorze Blanc distincts ayant des terres sur la paroisse confirment une certaine aisance de ces familles, les implantations en de nombreux endroits du territoire pour exploiter les terres (Forens, Noire-Combe, La Charbonnière, Menthières), et de nombreux sobriquets distinctifs apparaissent (Rome, Roget, Guillaume, Corvos, La Grille, Gayon et Solliet, pour les principaux). Plus tard, d'autres seront aussi créés, les Pistoly, Jarret, Bon Claude, Le Rion, Pirolet, Crétaz ou Crétant, et Bouju, ce dernier signalant le retour d'une famille ayant migré en Bauges (Aillon le Vieux).

Deux adhérents de PHC sont de ces lignées, d'une part Claude Blanc des Magras (demeurant actuellement en Alsace), qui est descendant en droite ligne du Etienne Blanc de Noire-Combe [7311], avec une branche intermédiaire où un oncle Jean-Roland [14699] fut censier des Chartreux d'Aillon-en-Bauges, et d'autre part Michel Blanc (de Bellegarde), qui est de cette même lignée. Leurs branches divergent à partir des frères Roland [7199] et François [6343] (tous deux nés à Champfromier), fils de François Blanc [4373] et Guillaumette Gros-Burdet [4635]

La cousinade de leurs ancêtres portant le patronyme ancestral Blanc se compose de 320 des 1626 Blanc relevés au fichier des baptêmes de Chézery. Ces Blanc ne portent généralement pas de pseudonyme, sauf celui du Solliet pour ceux nés aux environs des années 1547 à 1698 (et excepté pour ceux partis en Bauges, dont le pseudonyme distinctif ne se justifiait plus en Savoie). Toutefois les 258 autres Blanc-Solliet, et d'autres Blanc encore, sont certainement aussi de cette même cousinade, mais sans que ce soit à ce jour justifié par des documents d'archives.

 

Sources : le fichier des baptêmes et naissances de Chézery, et pour les références à l'abbaye, voir l'ouvrage publié par Ghislain Lancel, L'abbaye de Chézery et son index par noms téléchargeable.

Première publication le 5 avril 2023. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 
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