Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Arthur Blanc

 

Les patronymes Blanc sont innombrables à Chézery. Pour les représenter, nous avons choisi un seul homme, Arthur Blanc, ancien maire, boulanger et historien de Chézery.

Arthur Banc
Arthur Blanc (au centre),
entouré par son frère Emile et Michel, fils d'Emile (fin des années 1950)

Arthur-Eugène Blanc, dit Arthur, est né le 5 janvier 1904 à Chézery, et est mort au même lieu le 26 octobre 1968, à l'âge de 64 ans. Il était fils de Louis-Alphonse Blanc, cultivateur à La Rivière, et de Maria-Théoline Gondret. Il se maria deux fois à Chézery. Il épousa en premières noces Denise-Marie-Andrea Blanc le 25 avril 1931, et en secondes noces Emilienne-Raymonde-Alberte Poncet, le 26 octobre 1966.

Les généalogistes ont établi que tous les ancêtres d'Artur jusqu'à la Révolution étaient du pays. Passionné d'histoire locale, Arthur est donc bien placé pour savoir ce qui s'est passé à Chézery depuis 1789, continuer à s'y intéresser, témoigner de la provenance de certaines éléments familiers de son village, conserver ici un bénitier, et là une pierre du monastère trouvé dans son jardin, un potager situé au lieu de l'ancien cloître de l'abbaye !

En 1963, son collègue Jean Perdrix de la revue Visage de l'Ain, l'honorait dans une publication comportant plusieurs pages sur Chézery : "Saluons au passage M. Arthur Blanc, maire de Chézery, qui poursuit tant de recherches patientes sur l'histoire de sa commune et qui possède un bénitier, avec une croix, provenant de l'église conventuelle". Plus loin, il lui attribue cette fois "la découverte récente" du cadastre savoyard, la mappe sarde de 1730. Disons plus probablement qu'il fut le premier depuis longtemps à dérouler un vieux plan encombrant la mairie et à y reconnaître l'exceptionnelle mappe sarde, toujours en place et récemment restaurée. Et c'est encore lui à qui l'on doit, le premier, d'avoir reconnu que ce fut le comte Amédée de Genève qui fut le fondateur de l'abbaye de Chézery, et non Amédée de Savoie.

C'est aussi Arthur Blanc qui dessina un plan avec le Chemin des Espagnols, présenté en début de son article, sur l'enclave savoyarde délaissée par Henri IV en 1601 (Voir Le Chemin des Espagnols dans l'Ain depuis 1567, par G. Lancel, p. 130). Nous garderons son choix pour la moitié nord, dont les délimitations, villages et chemins étaient tirés de la mappe de Chézery, qu'il venait de découvrir, mais pas celui de la moitié sud. Rappelons que pour cette partie sud de l'enclave, la mappe de Lancrans manquait (et manque encore...). Sur son plan il a tenté de retrouver l'entier tracé du chemin des Savoyards, du sud au nord. Mais contrairement à ce qui est observable sur la mappe de Chézery, où le chemin passe logiquement par les villages, curieusement, il fait passer le tronçon sud en dehors des villages de Vanchy, Ballon et Lancrans. Malgré ce choix, aujourd'hui reconnu comme peu vraisemblable, sa carte sera pourtant reprise et reproduite durant un demi siècle.

Ses notes et documents restent une ressource importante. En septembre 1974, Michel Laubépin avait rédigé son Chézery, Histoire et Tradition, à partir d'archives connues, y compris celles d'Arthur Blanc.

 

Source : Itinéraire touristique : par monts et par vaux dans notre Haut-Jura, dans Visages de l’Ain, juillet-août 1963, n° 68 (Chézery, pp. 16-29, et planche page 6).

Publication : Ghislain Lancel. Remerciement : Michel Blanc (photo).

Première publication le .1er mai 2019. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 
<< Retour : Chézery, accueil