| Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
On a parfois des surprises, en achetant une vieille ferme de Champfromier. Ainsi les nouveaux propriétaires du Potachet, lorsqu'ils ouvrirent la maison après 31 années d'inoccupation trouvèrent la table mise et les casseroles encore sur le feu ! Les papiers familiaux étaient aussi restés sur place, et d'autres... assez curieux, comme ce texte semblant avoir été écrit par un ancien bûcheron de la maison, dans les années 1900... Le voici, dans son intégralité, orthographe partiellement corrigée, et quelques mots douteux...
« Dans un séjour charmant, agréable et tranquille où j’espère pouvoir terminer mes vieux jours, loin des mauvais brouillards qu’on respire en ville, ici j’ai en hiver le soleil tous les jours. Placé à mi-coteau dominant la campagne, entouré de grands bois et de haute montagne, [le lieu est] abrité par le nord et abrité par l’est, et encore garanti du côté de l’ouest. Mais par le sud on a un point de vue immense, tant que l’on peu voir aux plus grandes distances : au premier plan l’on voit Châtillon-en-Michaille avec sa grande plaine où l’on fait les semailles, sur la droite l’on voit les Grands Abergements avec leurs maisons blanches et les grands bâtiments où l’on rentre du foin pour nourrir trente vaches pendant plus de huit mois que l’on tient à l’attache. Plus loin le Colombier, au-dessus de Culoz, les Alpes Dauphinoises et le Pic Daloz. Sur la gauche l’on voit ce beau Fort de L’Ecluse, taillé dans un rocher défiant les obus, plus haut l’on aperçoit le Colombier de Gex, plus loin que Chézery au-dessus de Lélex.
En revenant ici, c’est le Crêt de Challamme où monta l’an passé ces deux charmantes dames. Elles avaient bien grimpé mais ne pouvant descendre, eurent beau appeler, on ne pu les entendre. Puis nos jeunes beautés se voyant en détresse [se] résolurent enfin de glisser sur leurs fesses ! Mais l’herbe est mélangée de chardon et d’épines, leur labourant le dos, le bas rein et l’échine. En bas, point de maison où penser leur fessier ; que le petit chalet du garde forestier ! Ce garde forestier, un vieux zouave d’Afrique, avait vu bien des culs, mais jamais d’aussi chiques ! Il se rappele encore quand, [en] expédition, c’est lui qui préparait les applications. Il en pris deux d’abord, qu’il mis sur chaque fesse, et dans l’entre fesson y mis une compresse, pris de l’eau phéniquée et du jus de citron et bassinât le t.d.s.b.é.t. »
1) Quelle est la signification du dernier mot codé (Hum...) ; 2) Auriez-vous aussi déniché dans le grenier de votre grand-mère d'autres textes du cru vantant les mœurs du pays... (Hum, hum...) ; 3) Recherche coordonnées pour rencontre (discrète...) avec ces deux charmantes dames... (Hum, hum, hum...) !
Pour une fois, on reste sans certitude : et bassinât le quoi ...
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Remerciements : Gérald Di Giovanni
Dernière mise à jour de cette page, le 24 novembre 2008.