Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
C'est l'été, la nature est belle. En remontant de pierre en pierre le ruisseau du Druger, dont on a un aperçu de sa vallée déjà encaissée depuis le pont de Monnetier, hameau de Champfromier, quelques surprises peuvent néanmoins survenir... L'une d'elles est l'existence d'un ancien captage (pour le Riret) ; là, rien de très impressionnant, sauf peut-être d'observer ces les lieux sombres se rejoignant en deux profondes vallées (souvent presque à sec). L'autre n'est qu'occasionnelle, mais elle peut virer au cauchemar : ces filaments là dans cette nappe d'eau ruisselante sur un rocher, ils bougent... Incontestablement ils ondulent, se tordent et fonds des nœuds... Et à bien y regarder, ne serait-ce pas une tête, ce minuscule point noir à l'extrémité de chaque brun... Berck, j'avais soif, j'aurais pu en recueillir un dans la gourde, et le boire...
Ce sont :
A) Quatre vers gordiens (Nematomorpha), fins comme des cheveux, faisant des nœuds (gordiens...) à tout moment... Ces vers sont diaboliques... On prête à la larve vivant dans l'eau de se faire ingérer par des insectes. Le ver trouve alors son chemin dans la cavité corporelle de son hôte et se nourrit des tissus de l'insecte... Sa taille peut alors atteindre 30 cm ! (ceux de la photo font déjà plus de 20 cm). Après maturation, le ver va chercher à se reproduire, mais il lui faut généralement de l'eau. Après s'être nourri de l'insecte, il "reprogramme" donc son cerveau afin de lui donner l'envie de se jeter dans l'eau (et donc de se suicider)... Alors que l'insecte se noie, le ver gordien s'en extrait et retrouve un milieu humide où il pourra se reproduire. Oui, ce parasite est diabolique, il est capable de manipuler directement le comportement de son hôte... Pour info, le photographe n'eut plus soif du tout au moment où il prit la photo, et il vida même sa gourde, remplie peu avant... ;
B) Sornette que tout cela, ce sont de minuscules fils de cuivre détorsadés d'une ancienne ligne électrique montant au Riret, fils qui brillent et remuent comme des vers dans le courant d'eau qui suinte sur la roche... ;
C) Ce n'est qu'un bout de ficelle coupé en quatre !
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Remerciements : Stéphane Gardien, Site MaxiSciences. Crédit photographique : G. Lancel (21/09/2011).
Dernière mise à jour de cette page, le 2 août 2012.