Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

L'inventaire de 1906

L'Histoire de Champfromier, publiée par l'abbé Genolin et le chanoine Alloing, ne consacre guère plus d'une page à l'année 1906, année de la Séparation de l'Eglise et de l'Etat. Tout juste apprend-on que l'évêque pressentait depuis l'année précédente les malheurs qui allaient s'abattre sur les paroisses de France, et que le 12 mars 1906, jour de l'inventaire à Champfromier, l'abbé Jean Bornuat fut chargé de lire la protestation solennelle de l'évêque, mais dite au nom du Conseil de Fabrique (le comité de gestion des biens de la cure) que, sauf le maire. Tous les membres concernés par cet inventaire furent absents ou protestèrent. Cet inventaire dura une heure durant laquelle 150 personnes prièrent et chantèrent des cantiques (pages 220/221). A peine plus de deux pages décrivent ensuite l'église, mais l'inventaire n'est pas publié (pages 222-224).

Cet inventaire est décomposé en biens de la fabrique et biens autres. On est surpris par la faiblesse de certaines valeurs prisées dans ces inventaires, quelques francs ou dizaines de francs pour de nombreux habits sacerdotaux ou objets très souvent reconnus comme "très usagés". Compte tenu du contexte général d'opposition à ces préludes de spoliations, n'avait-on pas anticipé la venue de l'agent en ne laissant, quand c'était possible, que les pièces les plus usagées ? Le fait de trouver les deux troncs absolument vides pourrait corroborer cette présomption... En tous cas, la valeur des quatre titres contraste fortement puisque l'estimation totale en est de 4528.80 francs. Plusieurs objets sont revendiqués par des particuliers, comme l'harmonium par le curé desservant, le drap mortuaire et des calices. Certains mobiliers furent oubliés des inventaires, comme la chaire, seulement citée pour situer un petit tableau qui lui fait face ! Plusieurs articles surprennent aussi par l'inventaire dont les objets relèvent, comme ces Fonts baptismaux pris dans le mur, placés dans l'inventaire des biens de la fabrique alors que les trois cloches sont dans celui dont la fabrique n'a pas la jouissance, sauf pour la plus grosse, qui relève des deux inventaires...

L'années suivante, 1907, confirmera les craintes : après avoir perdu toutes ses terres et leurs revenus à la Révolution, la cure de Champfromier verra ses quatre titres déposés chez le Receveur de l’Enregistrement à Bellegarde. Et le curé ne pourra plus exercer son sacerdoce à Champfromier qu'après que le maire ait reçu de son conseil municipal l'accord de lui louer, à lui et à ses successeurs, l’église de Champfromier pour une durée de 18 ans, sous réserve qu’ils supportent toutes les obligations énoncées par la loi du 9 décembre 1905, article 13. Toutefois, après trois années de procédures l'abbé Bornuat se verra restituer son harmonium en 1909. Les quatre titres de la fabrique, mis sous séquestres, seront restitués, avec les intérêts, 17 juillet 1910, mais au nom du Bureau de Bienfaisance, la Fabrique n'existant plus (Voir Compléments).

Voici la copie intégrale des inventaires des biens relevant et ne relevant pas de la Fabrique, celui des biens de la Mense succursale portant la mention néant, précédée par celles des deux lettres de protestation.

La protestation de la Fabrique

Messieurs, les biens que vous vous proposez d'inventorier étant biens d'Eglise, nous protestons au nom de la fabrique paroissiale de Champfromier contre cet inventaire exécuté sans l'assentiment de l'autorité ecclésiastique et qui pourrait un jour peut-être servir à la spoliation de l'église ; nous faisons à son sujet toutes les réserves que le droit autorise ou comporte, et auxquelles nous obligent la conscience et les lois de l'Eglise.

Cette protestation et les réserves n'ont d'ailleurs dans notre intention rien de personnel à votre égard.

[Signé : Ducret (Félix Ducret, Président), Tournier, Marquis (François Marquis, trésorier comptable), Tournier et Bornuat (Jean Bornuat, prêtre desservant)].

La protestation de l'abbé Bornuat, desservant de l'Eglise de Champfromier

Vous venez d'entendre la protestation du Conseil de Fabrique de cette paroisse. Il est de mon devoir d'y joindre la mienne. Dieu qui nous jugera tous, m'avait par la voix de notre évêque, confié cette église et les biens qui y servent à son culte. Ce sont des biens sacrés, et vous venez en faire l'inventaire qui n'est, j'en ai la ferme conviction, que le prélude d'actes spoliateurs. Je proteste donc contre votre acte d'aujourd'hui et c'est pour éviter une profanation plus accentuée de notre sanctuaire que nous vous laisserons pénétrer dans ce temple.

Ici tout appartient à ces fidèles que vous voyez et qui eux aussi sont venus apporter leur protestation. Ce sont leurs pères qui ont construit cette église, ce sont eux qui l'ont dotée de tout ce qu'elle possède. L'état n'y est pour rien. Ce sont donc les biens des catholiques de ce pays que vous venez inventorier.

La loi qui vous amène ici n'est qu'une loi humaine, aussi variable, aussi changeante que l'opinion des hommes qui la font. Nous, nous avons le droit et la conscience, œuvres de Dieu, par conséquent immuables. Et le droit nous dit que vous n'avez pas qualité pour tenir un acte quelconque qui pourrait nous dépouiller de nos biens. Et la conscience nous fait un devoir de protester. Libre à vous, maintenant, de procéder à cet inventaire. Le conseil de fabrique et moi, nous n'en serons que les témoins passifs.

[Signé: Bornuat, curé]

L'inventaire du 12 mars 1906

Inventaire des biens dépendant de la fabrique paroissiale de l’Eglise de Champfromier, dressé en exécution de l’art. 3 de la loi du 9 décembre 1905.

L’an mil neuf cent six, le douze mars à 9 heures du matin,

En présence de MM. Ducret Marius, maire de la commune, et Grenard Louis, cultivateur, témoins requis, du desservant et des membres du Conseil de Fabrique, lesquels desservant et membres, bien que présents et régulièrement convoqués, ont refusé d’assister aux opérations,

Nous soussigné Roucou, dûment commissionné et assermenté, spécialement délégué par le Directeur des Domaine à Bourg,

Avons procédé, ainsi qu’il suit, à l’inventaire descriptif et estimatif des biens de toute nature détenus par la fabrique de l’Eglise paroissiale de Champfromier.

 

Chapitre 1er. Biens de la fabrique

[La page, pré-imprimée, comprend ensuite trois colonnes, N° d’ordre, Description des biens, Estimation].

1. A gauche, en entrant, un bénitier en pierre sur piédestal formant vasque de 0.80 [mètres] de haut environ sur 0.50 de diamètre, scellé au sol [Pas d’estimation] ;

2. A droite, un bénitier semblable [Pas d’estimation] ;

3. Un confessionnal en bois peint à 3 compartiments. Celui du milieu muni d’une porte grillagée et d’un banc formant siège ; les deux de côté d’un petit banc pour s’agenouiller. Scellé au mur [Pas d’estimation] ;

4. Un autre [confessionnal] semblable du côté opposé [Pas d’estimation] ;

5. Quatre tableaux sous verre, gravures, dans chacun des compartiments de côté des deux confessionnaux : 4 francs ;

6. Chemin de croix, 14 stations, hauteur 1.50 environ sur 0.80, compris cadre. Personnages. Composition en plâtre. Peints et en relief : 200 francs ;

7. Dix bancs d’environ 4 m de long, avec dossiers et pose pieds : 50 francs ;

8. Côté latéral de gauche : un autel scellé au mur, surmonté d’une statue de la Vierge, dans une niche, d’environ 1 mètre 20 de haut. En plâtre ou composition peinte et dorée. Ladite statue entourée d’une guirlande de fleurs en composition ou plâtre et d’un grand M également formé de fleurs peintes [Pas d’estimation] ;

9. Six chandeliers, bronze doré, sur 3 pieds de 0.40 environ de hauteur, munis de faux cierges en zinc ou fer blanc peint : 30 francs ;

10. Un Christ en cuivre ciselé 0.50 de haut environ : 5 francs ;

11. Entourant l’autel de la Vierge une grille d’environ 0.60 de haut, scellée aux murs [Pas d’estimation] ;

12. Une statue dorée paraissant bois sculpté, d’un mètre de haut environ, sur socle formé d’une planchette recouverte d’étoffe et garnie d’une dentelle : 10 francs ;

13. Devant l’autel de la Vierge, sur les marches du soubassement, un tapis usagé d’environ 2.50 x 2.00 : 3 francs ;

14. Cinq petits bancs : 5 francs ;

15. Une grille séparant la nef du chœur [table de communion], d’environ 10 mètres sur 0.70 de hauteur, scellée au plancher avec, au milieu une porte d’accès [Pas d’estimation] ;

16. Côté latéral, à droite. Fonts baptismaux pris dans le mur et fermés d’une porte peinte. Ornements. Un bénitier en pierre formant corps avec les fonts [Pas d’estimation] ;

17. Un brancard peint en noir : 3 francs ;

18. Autel de St-Joseph, surmonté d’une statue du saint, d’environ 1 mètre 10 de haut, dans une niche entourée d’une guirlande de fleurs faisant pendant à l’autel de la Vierge et également entouré d’une grille scellée [Pas d’estimation] ;

19. Six chandeliers, bronze doré. Trois pieds d’environ 0.40 de hauteur, munis de faux cierges zinc ou fer blanc peint : 30 francs ;

20. Un Christ cuivre ciselé, environ 0.50 de haut : 5 francs ;

21. Une statue dorée paraissant bois sculpté d’un mètre de haut environ, sur socle formé d’une planchette recouverte d’étoffe et garnie d’une dentelle : 10 francs ;

22. Dans le milieu de la nef, un grand lustre d’un mètre 20 de haut environ et 0.80 de large. Cristaux taillés à lumières et à lampes : 100 francs ;

23. Une statue de St-Antoine de Padoue d’environ 0.90 de haut sur socle formé d’une planchette : 10 francs ;

24. Un tableau faisant face à la chaire, sous verre, gravure, cadre doré d’environ 0.40 sur 0.30, avec, devant, applique bronze et lampe-veilleuse. Revendiqué par la famille Berrod : 5 francs ;

25. Dix vitraux. Ornements divers. Chassis de plomb d’environ 4 m de haut sur 1.20 de large [Pas d’estimation] ;

26. Au-dessus du maître autel. Fresque représentant un Christ en croix [Pas d’estimation] ;

27. De chaque côté du chœur, deux grands tableaux d’environ 3 m sur 2, cadres dorés compris et représentant, celui de gauche l’Assomption, celui de gauche [sic] paraissant représenter une Descente de croix : 80 francs ;

28. A la suite, deux autres tableaux plus petits, environ 1m sur 0.80, peintures effacées ou peu nettes, cadres dorés : 20 francs ;

29. Maître-autel de 3 m de long environ sur 1.50 de haut et 1 mètre de profondeur. Le tabernacle, surmonté de motifs en bronze formant dais surmonté d’une croix [Pas d’estimation] ;

30. De chaque côté, stalles d’environ 4m de long, d’environ 0.90 de haut. Boiseries, bois peint et verni, et entourant le chœur. Les stalles surmontées de quatre pupitres en bois sculpté [Pas d’estimation] ;

31. Six grands chandeliers, bronze doré et ciselé à 3 pieds munis de faux cierges : 60 francs ;

32. Deux autres [chandeliers] à 3 branches ou lumières, en bronze doré : 6 francs ;

33. Quatre autres chandeliers, bronze doré ciselé d’environ 0.50 de hauteur munis de faux cierges, zinc ou fer blanc peint : 12 francs ;

33 [sic]. Un canon d’autel [Petit panneau, souvent encadré, portant certains textes invariables de la messe et utilisé comme aide-mémoire par l'officiant], sous verre, d’environ 0.50 sur 0.40 : 3 francs ;

34. Deux autres [canons] de 0.30 sur 20 environ, cadres compris : 3 francs ;

35. Un tapis d’autel, très usagé, d’environ 2.50 sur 2.50 : 2 francs ;

36. Une sonnette : 0.50 francs ;

37. Un tremplin, d’environ 2 mètres de long sur 2 de large et 1.20 de hauteur, en sapin, supportant un harmonium, cet instrument, propriété du desservant suivant facture représentée : 20 francs ;

38. Pupitre, bois sculpté : 3 francs ;

39. Encensoir [Brûle-parfum suspendu par des chaînettes dans lequel se consume l'encens], avec chaînes, sans navette : 3 francs ;

50. Un missel recouvert d’étoffe : 5 francs ;

Sacristie de gauche.

41. Deux armoires placards, une garnissant tout le côté de la sacristie apposé à l’entré, formant placards et porte-manteaux, scellée [Pas d’estimation] ;

42. Une autre armoire lui faisant face, également scellée aux murs, formant placard porte-manteaux, rayonnages et tiroirs d’environ 4 m sur 3 de haut et 1 m de profondeur [Pas d’estimation] ;

43. Deux bannières de procession, dans leurs gaines : 50 francs ;

44. Un dais, même usage, revendiqué par M. Ducret Joseph-Xavier : 20 francs ;

45. Une statue, bois doré, figures peintes. Vierge et enfant, d’environ 1 m 20 de haut sur 0.80 de large : 40 francs ;

46. Deux calices, non représentés [sans facture], revendiqués par M. le Dr Ducret, valeur ? [sic] ; [Lire la protestation].

47. Un ciboire, argent très léger (estampé) : 20 francs ;

48. Un autre ciboire, métal blanc oxité [sic] : 2 francs ;

49. Un bougeoir applique, bronze : 3 francs ;

50. Trois surplis d’enfant de chœur, usagés : 3 francs ;

51. Un dalmatique [du latin ecclésiastique dalmatica qui signifie blouse en laine de Dalmatie. Sorte de chasuble en forme de croix avec des manches courtes. Elle est portée par les diacres (et le pape)], velours violet frange dorée, très usagé : 10 francs ;

52. Un Christ, composition ou plâtre peint, de 0.40 de haut environ : 1 franc ;

53. Trois bourses, soie, usagées : 3 francs ;

54. Un ostensoir, argent, d’environ 0.80 de haut : 200 francs ;

55. Une chasuble blanche [du latin casula qui signifie manteau à capuchon. Vêtement sacerdotal à deux pans et sans manches avec une ouverture pour la tête, que le prêtre revêt par dessus l'aube et l'étole pour célébrer la messe], soie, étole, manipule et bourse appareillés, le tout usagé : 20 francs ;

56. Une autre [chasuble], noire avec les mêmes accessoires, plus usagée : 15 francs ;

57. Une autre [chasuble], rouge, accessoires semblables, très usagés : 10 francs ;

58. Une [autre chasuble], blanche, une rouge, une verte et une violette, mêmes accessoires, usagées et en mauvais état : 15 francs ;

59. Un dalmatique blanc, usagé : 20 francs ;

60. Une chasuble blanche, drap d’argent et accessoires, très usagé : 10 francs ;

61. Deux chapes [Du latin cappa qui signifie capuchon, cape. Grande cape de cérémonie agrafée par-devant et portée par les officiants principalement lors des bénédictions solennelles, aux vêpres et aux laudes solennelles et lors des processions], très usagées, drap d’argent : 20 francs ;

62. Une chape et un manipule [du latin manipulus qui signifie "poignée". Bande d'étoffe de la même matière et de même couleur que la chasuble, portée au bras gauche par le prêtre], très usagés : 5 francs ;

63. Huit surplis [du latin super pelliceum, c'est-à-dire qui se porte par dessus le pelliceum ou tunique de peau. Aube raccourcie s'arrêtant à la hauteur des genoux] , dont cinq d’enfant de chœur, très usagés : 8 francs ;

64. Quatre nappes d’autel [linge liturgique bénit servant à recouvrir la surface d'une table d'autel], ordinaires et usagées : 6 francs ;

65. Quatre dessus d’autel de couleurs diverses, très usagés : 6 francs ;

66. Un missel, couvert d’étoffe blanche et rouge : 10 francs ;

67. Un bénitier et son goupillon, métal blanc : 5 francs ;

68. Un Christ en cuivre, d’environ 0.50 de H(au)t : 5 francs ;

69. Un autre [Christ] en métal blanc, 0.30 environ : 2 francs ;

70. Une lanterne pour l’administration des sacrements : 2 francs ;

71. Un encensoir et sa navette et chaînes : 5 francs ;

72. Deux appliques, bronze, à 2 branches : 1 francs ;

73. Un escabeau à neuf marches, usagé : 3 francs ;

74. Deux croix, métal blanc, pour les services, 1.70 de haut : 14 francs ;

75. Quinze vases, fleurs artificielles, de diverses formes et de hauteurs diverses : 15 francs ;

75 [sic]. Quinze autres vases, garnis de fleurs métal blanches et fleurs de lis, très fanées : 15 francs ;

76. Six soutanes rouges d’enfants de chœur, très usagées : 6 francs ;

77. Deux autres [soutanes] noires, également usagées : 2 francs ;

78. Quatre surplis d’enfants de chœur : 4 francs ;

79. Quatre chandeliers, bronze à quatre lumières et ornées de fleurs en porcelaine ou composition peintes 40 francs ;

80. Deux chandeliers, mais plus petits et à 3 lumières seulement : 8 francs ;

81. Douze manuterges [petit linge dont se sert le célébrant pour s'essuyer les mains après le lavabo pendant la messe] usagés, toile : 6 francs ;

82. Douze corporaux [Du latin corpus qui signifie corps (du Christ). Linge sacré, de forme carrée (env. 50 cm), que le prêtre étend sur l'autel pour y déposer le pain et le vin qui deviendront par la consécration le Corps et le Sang du Christ], toile, usagés : 6 francs ;

83. Dix purificatoires [Linge sacré destiné à essuyer le calice ainsi que les lèvres et les doigts du prêtre après les ablutions. Le purificatoire symbolise le voile au moyen duquel Véronique essuya la sueur et le sang sur le visage du Christ], usagés, toile : 5 francs ;

84. Douze amicts [rectangle de toile fine muni de deux cordons qu'un prêtre catholique doit passer autour du cou avant de revêtir son aube. Le mot amictus vient du latin amicire qui signifie "couvrir"], usagés, toile : 6 francs ;

85. Douze linges divers, très usagés : 3 francs ;

86. Une chaise paillée : 3 francs ;

87. Deux bouquets, roses artificielles, passées (Sacristie de droite) : 2 francs ;

88. Deux vases, bronze, fleurettes de lis 0.60 sur 0.50 de large environ : 8 francs ;

89. Un banc avec dossier, d’environ 2 mètres de long : 3 francs ;

88 [bis !]. Un autre [banc], de 1.50 de long environ, très usagé : 1 franc ;

89 [bis !]. Une armoire ou placard, scellé à l’angle du mur de face en entrant et de celui de droite [Pas d’estimation] ;

90. Sept vases divers de différentes formes : 2.10 francs ;

91. Dix-neuf chaises paillées, usagées : 38 francs ;

92. Un poële [sic] en fonte, très usagé. Cinq mètres environ de tuyaux, également en mauvais état, revendiqué par M. Ducret : 2 francs ;

93. Quatre tiges (Aiges?), bois verni noir, à 3 pieds supportant 5 lumières, métal blanc : 8 francs ;

94. Un guéridon, 3 pieds, hauteur 0.80 ; 0.35 environ de diamètre, compris garniture étoffe : 1 franc ;

95. Deux corbeilles pour pain béni : 0.50 franc ;

96. Un tapis, laine, 4 mètres sur 3 environ, pour l’autel : 30 francs ;

97. Un escabeau, usagé, sapin, 3 marches : 1 franc ;

98. Un drap mortuaire, revendiqué par M. Ducret Joseph-Xavier : 25 francs ; [Lire la protestation].

99. Devant la maître-autel, une lampe de sanctuaire, d’environ 0.60 de haut sur 0.35 de diamètre, cuivre ou bronze verni : 20 francs ;

100. Egalement dans le chœur, 5 bancs, sapin et pose pieds, 2 mètres environ : 5 francs ;

101. Un titre de rente 3% sur l’Etat français de 30 francs, série 1ère, N° 601.381.

102. Un semblable [titre] de 41 [francs, aussi à 3 %] de rente, même série N° 618.876.

103. Une inscription départementale N° 6741 ainsi libellée : les arrérages pour être employés aux [à charge de] frais d’une mission qui sera donnée tous les dix ans [3 % de 10 francs].

104. Une autre inscription N° 6742 [3 %] de 55 francs de rente (départementale) également sur l’Etat français, libellée ; à charge de services religieux. [D'autres documents feront aussi état de 32 francs qui existaient ce jour là dans la caisse fabricienne].

Ces quatre titres [101 à 104] au nom de la Fabrique de l’Eglise de Champfromier et affectés à des services religieux, soit en tout 136 [(!) francs] de rente qui, au cours de la Bourse de Paris du 12 mars 1906 (99.90 francs) représentent une somme de 4528.80 francs.

105. Enfin, une partie de la grosse cloche de l’église, souscription faite au profit de la Fabrique et dont le chiffre n’a pas été donné, le surplus, représentant la plus forte partie du prix d’acquisition, deux tiers environ, payé de deniers communaux.

106. Deux troncs vides, scellés aux murs.

 

Chapitre II. Biens de l’Etat, des départements et des communes dont la fabrique n’a pas la jouissance :

1. Cent vingt chaises paillées : 500 francs ;

2. Une cloche, bronze, pesant environ 1250 kilog sur le prix de laquelle la commune a payé 2956,80 francs, le surplus payé par la souscription au profit de la fabrique, article 105 des biens inventoriés [Pas d’estimation] ;

3. Une autre cloche de 600 kilog environ, également en bronze [Pas d’estimation] ;

4. Une troisième cloche, également en bronze, du poids de 400 kilog environ [Pas d’estimation] ;

5. Une horloge à poids, dans le clocher, à quatre cadrans : 400 francs ;

6. Eglise. Superficie 45 mètres sur 20 mètres soit 900 mètres [carrés], 0.75 franc le mètre [carré] : 650 francs ;

7. Presbytère. Bâtiment : 10.000 francs ;

8. Sol [du presbytère]. 14 mètres sur 12 mètres, soit 168 mètres [carrés] à 0.75 [franc le mètre-carré] : 126 francs ;

9. Jardin du presbytère. 1472 mètres-carrés environ à 0.75 [franc le mètre-carré] : 1104 francs.

 

Déclaration concernant l’actif et le passif.

Numéraire en caisse au moment de l’inventaire. Or : 30 francs ; Monnaie nickel Suisse : 2 francs, ci [total] : 32 francs ;

Situation au dernier compte, exercice 1904 : actif et passif de 670,45 francs.

 

Observation d’ordre général.

Avant de procéder aux opérations et dès l’arrivée de l’agent des Domaines, le desservant a remis à ce fonctionnaire deux protestations, l’une en son nom propre, l’autre au nom de la Fabrique ; il a été déclaré que pas un membre de la fabrique n’assisterait à l’inventaire. L’agent des Domaines dût, dès lors, requérir deux témoins, MM. Ducret et Grenard ; nonobstant sa déclaration, le desservant et les membres de la Fabrique n’ont pas quitté d’un pas le fonctionnaire et ses témoins. Les deux protestations, ainsi que deux déclarations revendiquant certains objets, dont deux ayant une certaine valeur, n’ont pas été vus par l’agent des Domaines, sont annexés au présent procès-verbal. Sauf pour les immeubles appartenant à la commune dont l’estimation a été donnée par le maire, les prisées et estimations du présent inventaire ont été faites par l’agent des domaines.

L’inventaire, dit de 14 pages [16 !], achevé à 11 heures du matin ne fut signé que par les agents, les témoins requis ayant refusé de signer.

 

Lire les Compléments.

D'autres inventaires du mobilier sont connus, comme celui de 1709 [1B1184, f° 30v (7 mai 1709)], et même en 1443.

 

Source : ADA, 8V24. Crédit photographique : G. Lancel (photo des purificatoire, corporal et manuterge, avec l'autorisation de M. l'abbé Melkosam). Remerciements : Françoise Coutier, visiteuse des documents aux AD.

Première publication le 28 septembre 2010. Dernière mise à jour de cette page, 3/12/12.

 

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