Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Familles Genolin (Ginollin, etc.)
(en partie inédit, Ghislain Lancel)

Les Genolin de Champfromier, de l'Ain, et même de Savoie (région d'Aillon en Bauges), semblent tous d'une même famille. Toutefois la différenciation par des noms de branche suppose des ramifications à partir d'une famille source, laquelle doit être très ancienne puisque des Pochy sont attestés dès le mariage de Thyven en 1628 à Champfromier. Il a été suggéré une origine italienne (Genolin, de Gênes) et l'arrivée d'un ancêtre à Champfromier par une mise au service du prieur de Nantua [Histoire de Champfromier, par l'abbé Genolin, publié en 1918, voir principalement deux chapitres, le chapitre XIII, Les Genolin (p. 93-99), et chapitre XXVIII, Les gloires de Champfromier (p. 230-234)]. Des Genolin-Pochy émigrés à Aillon-le-Jeune (73) ont pris la graphie Janolin, puis Ginollin, cette dernière étant conservées par les descendants vivant encore de nos jours dans cette région de Savoie.

Bertrand Guyot signale un lieu-dit Genolin, encore usité de nos jours à Chézery (à droite avant le pont), cité dès 1627 [3E17032, f° 251 (Gros, Tome I, p. 292)].

Genolin, branches Buffard, d'Epines, Isidore, Luron, Pipaz, Tapy, etc. [En préparation]

GENOLIN, sans pseudonyme (Branche des notaires). Faute de descendance mâle, elle s'est éteinte à la fin du XVIIIe siècle.

GENOLIN/Buffard (Busfard, Bufard). Semble un lieu-dit, ou une localité, ainsi qu'en témoigne Marie-Françoise, baptisée le 26 juin 1738, dite "Genolin-Luron des Busfard". Peut-être, ce lieu est-il celui de la Combe Bossiard cité par l'abbé Genolin dans l'inventaire de 1443 (C, p. 30).

GENOLIN/d'Epines. Cette branche n'est connue à Champfromier que pour l'année 1594. Mais elle était alors déjà bien implantée à Monnetier puisqu'elle comptait plusieurs membres de ce surnom, dont l'un marié, et vendait une terre à Monnetier (En la Tappa) à un Rochaix de Longeray ! [Diocèse, Champfromier, notaires, f° 183 (3 mars 1594)].

GENOLIN/Isidore. Référence au prénom du père, deux des fils se réfèrent à cette branche au recensement de 1841, Jean-Pierre [CI-3598] et François [CI-4126]. Le frère aîné, portant évidemment le prénom Isidore de son père, était décédé âgé d'un an et huit mois.

GENOLIN/Luron. Semble une branche des Buffard, sinon c'est le contraire.

GENOLIN/Pipaz (Voir Pochy-3). Cette branche aux nombreux descendants est encore représentée actuellement. Elle occupa de nombreuses fermes isolées au-dessus de Monnetier (Chaudanne, Réret, Soliet du bas, Sur les Prés et, plus récemment, le Chatelard à Monnetier-Rue). Le surnom de Pipaz ne s'est que très peu porté. Il apparaît en 1821 au décès d'un Jean Genolin dit Pipaz [2351], et dans l'état des sections de 1833, sous la forme "Pipe", pour les héritiers de Laurent, frère de Jean, et donc à partir de ces deux fils, Laurent et Jean nés sur le tard d'un second mariage de Antoine [8044], bien que lui même ne soit pas connu sous ce pseudonyme. L'état de 1833, désigne ausi sous le surnom de Pipe un Jean-Pierre [5175], de la même famille et dont ce surnom ferait remonter plus haut dans la branche. En définitive ce pseudonyme pourrait être attaché à un lieu d'habitation plus qu'à une famille, car tous sont des descendants des Pochy (3e famille), Antoine étant fils d'un Etienne [8773] connu pour être un Genolin-Pochy.

GENOLIN/Tapy. De toute évidence, les Genolin-Tapy tirent leur pseudo du lieu-dit En la Tape (Conjocle), dont tous les héritage et maison en ce lieu du défunt père Claude Genolin (sans porter le pseudo de Tapy) sont mis en bail à ferme en 1751 [3E17456a, f° 27]. Tapy est encore mentionné lors d'un décès, celui d'un Siméon [1850] mort en 1815, lui et son frère Martin ayant toutefois déjà été témoins sous ce pseudonyme lors d'un autre décès en 1799. Voir la branche des Genolin-d'Epines, qui semble avoir possédé des terres au même lieu mais, à deux siècles d'écart, des familles peuvent avoir habité au même endroit sans aucun lien de filiation directe...

Genolin, branche Pochy

La branche des GENOLIN/Pochy est celle de plusieurs ecclésiastiques bien connus à Champfromier, dont Jean Genolin, curé de de cette paroisse de 1732 à 1741, né à Aillon-en-Bauges (Savoie) ainsi que toute une branche de cette famille arrivée en ce lieu dès les années 1640, quelques descendants étant toutefois revenus à Champfromier et Montanges. Ces données sont rapportées par l'abbé Louis-Ernest Genolin [CI-6070] (dont la branche n'est pas encore connue !) [Histoire de Champfromier, p. 93 et suiv.]

Le dépouillement du plus vieux des registres de Champfromier et, plus récemment, celui d'un siècle de rôles de tailles à Champfromier (1686-1786) ont permis d'améliorer nettement les données rapportées par l'abbé. La comparaison dans les rôles des plus gros imposés des Genolin, l'ordre des articles les concernant variant très peu et permettant de connaître les héritiers et parfois la généalogie, enfin quelques mentions de lieux-dits (comme Pré Pillioz pour la taille et Pré Pellad mentionné dans l'ouvrage de l'abbé) ont permis d'améliorer nettement cette généalogie à son passage dans les Bauges. On sait par ailleurs que les Genolin-Pochy ayant émigré à Aillon sont Etienne Genolin-Pochy [10689] et les enfants de feu Thyven [CI-7847], époux Colarde Burdeyron, de Chézery, absents depuis un an et sommés en 1670 de rentrer dans les 3 mois, sous peine de voir leurs biens acquis par leur seigneur prieur de Nantua [H66]. On trouvera ci-après des données inédites.

En 1700, les Genolin-Pochy (9 feux) payaient 100 livres de tailles, soit à eux seuls 10 % du total de la taxe pour la paroisse de Champfromier (1086 livres, Giron-Devant compris), dont Antoine, laboureur, pour près de la moitié (41 livres). Antoine était imposé sur le village de Champfromier, Marc sur celui de Communal et tous les autres sur Monnetier.

Ces Genolin-Pochy seraient issus de la branche des deux notaires de Monnetier qui, elle, n'a pas de complément de nom, et dont le plus lointain ancêtre connu est MEtienne [CI-9939], né vers 1532 (puisque déjà notaire en 1562), et dont MJean [CI-9809], aussi notaire royal héréditaire de Monnetier, serait un fils (selon l'ouvrage sur Champfromier) mais plutôt un petit-fils d'Etienne, étant né vers 1594.

Les Pochy ("Pochiez") mentionnés seuls sans autre patronyme et relevés dans les premières pages des registres paroissiaux de Champfromier, sont présumés à ce nom par omission du patronyme principal Genolin. Ils ont tous été regroupés dans la branche des Genolin-Pochy. Sinon, ils justifieraient le pseudonyme de cette branche par la présence d'une famille de ce nom, dont une fille aurait été mariée précédemment à l'un des Genolin de la branche mère...

Pochie, pochiée, est un substantif féminin désignant le contenu d'un sac, d'une besace, d'une poche [Dict. Godefroy].

Généalogie de 4 branches Pochy (les CI se rapportent aux fichiers de ce site)

Branche 1
° Philibert Genolin-Pochy [CI-9824] né vers 1576 &1? ... Pilliard &2 Marquis Clauda
° Thieven, alias Etienne l'ainé [CI-7847] 1606 & Burdeyron Nicolarda (Chézery)
° Jeanne [CI-8315] 1629
° Antoine [CI-9938] né vers 1630 + av. 1705 & Claudine Tournier
° Jean-François [10054], dem. Aillon + av. 1733 & Marie Blanc (+ av. 1730), dont Pierre [10399] à Monnetier, Jean, Jeanne, Philiberte et Françoise en Savoie, et Anne à Nantua.
° Jean-Roland [10055], né Aillon, curé de Naves (Savoie), + mars 1748
° Jean [10056], né Aillon, + av. 1748 (qui vend, avec Jean-Roland, le Pélan et autres rière Champfromier, en 1738) & Claudine Blanc, dont Joseph, dont Jean-Baptiste
° Claude [CI-8395] 1633 & Tavernier Mya (Voir postérité ci-dessous)
° François [CI-95] °1666
° Jean [CI-9897] °1672 & Tournier Claudine
° Claude [Aillon 001] & Blanc Clauda
° Jean 1718 (Aillon-le-Jeune) & Paquier Josephte, dont postérité en Savoie au nom de Ginollin-Pochy.
° Roland [CI-8465] 1637 (+ 1713 Montanges) & Tornier Etienna
° Jean [CI-10324] (aux Sanges en 1729) & Coutier Rolande dont postérité
° Jean-Roland [CI-10071] (à la Combe d'Evuaz en 1729) & 1705 Benoit-Godet Claudine, dont nombreuse postérité à Champfromier, et en particulier :
° Jean-François [CI-1217] 1717 & 1760 (Ardon) Demoiselle Brunet Marie-Françoise (notaire de Châtillon).
° Anthelme-Marie [Ardon (CI-11922)] 1766 & 1797 Longueville Rosalie. Voir postérité ci-dessous à Seyssel.
° Antoine [CI-10305] (décédé avant 1729) & Bernardaz Coustier
° Joseph [Aillon 006] & Andréanne Berrod, dont André (né en 1724 aux Sanges de Montanges, marchand de Champfromier), Jean-Antoine (né en 1732 aux Sanges de Montanges, curé de Champfromier), Jean-Baptiste-Hilaire (curé d'Arlod), Michel-Gabriel (marchand des Sanges) et Claudine-Marie (née en 1734 à Champfromier)
° Claude [Aillon 007], vicaire d'Arlod
° Etienne [Aillon 008]
° Noël [CI-10304] & Jeanne Goddet (fille de Claude et de Marguerite Tornier-Colletaz, du Lac Genin)
° Jean (né à Aillon [CI-10325], curé de Champfromier)
° Fille 1, Fille 2, Fille 3 et Fille 4, toutes restées à Aillon (d'après l'abbé Genolin).
° Pernette [CI-7894] 1608. De père dit "Philibert Pochiez", elle serait décédée en bas-âge.
° Marc [CI-7952] 1610 & Grasset (ses hoirs sont imposés pour la taille à Communal)
° Etienne [CI-8607]
° Etienne [CI-10689], le jeune, vivant en 1646, de même que son frère Etienne (Thievin) l'ainé [3E 4778]
° Martina [CI-8058] 1618 (fille du lit de Clauda Marquis)

Branche 2 (CI-10406). Semble à rattacher à la branche 3 (et peut-être aussi à la branche 1, par fratrie ou cousinage)
° Pierre, l'aîné [CI-10406], né vers 1574 + 1640 & Barlet Pernette
° Mia [CI-9193] & Pilliard Benoit (de Chézery, dmt en la Combe d'Evuaz), dont deux filles (Nicolarde et Pernette) mariées aux frères Bourgeois demt à Aillon et trois fils (Pierre-Antoine, Anselme et Jean-François)
°? Jean [CI-7852] 1606
°? Philiberthe [CI-7940] 1609

Branche 3 (CI-9825). Semble à rattacher à la branche 2 [Charpentiers, puis cultivateurs, ayant une maison à la Chénaz et des terres à l'est de Monnetier le Crêt]
° Pierre, le jeune [CI-9825] né vers 1595 & Ducret Claudine, dont :
° Claude-Antoine [CI-9235] 1619 & Ducrest Clauda
° Antoine [CI-10121] né vers 1645 (+ avant 1695) & Marie Humbert-Barlet
° Joseph [CI-8626] né vers 1646
° Clauda et Rolande
° Amed [CI-8116] 1620, charpentier & Genolin Jeanne
° Etienne [CI-8806] 1655
° Claude [CI-8887] 1658
° Joseph [CI-8981] 1661
° Marie [CI-9773] née vers 1678 & Pierre Ducrest
° Claude [CI-8198] 1623& Perret Thèvena
° Etienne [CI-8773] 1653 & Grisard Jeanne, dont postérité (Branche Genolin-Pipaz)
° Mia [CI-8841] 1656
° Antoinette [CI-10382] 1659? & Henry Evrard
° Marie [CI-50] 1663
° Nicolas [CI-9373] né vers 1671 &1 Bornet Etiennette &2 Tournier-Mermillon Bernarde
° Mia [CI-9333] (si ce Pierre le jeune est bien son père...) & 1659 Chardon Antoine

Branche 4
° Pierre & Genolin Louyse
° Philibert [10846] + 1670

Compléments des Genolin-Pochy (ne figurant pas au fichier généalogique de Champfromier), par ordre alphabétique des prénoms :

Anthelme-Marie GENOLIN [Ardon (CI-11922)], né le 18 mai 1766 à Ardon [Chatillon en Michaille], fils de Maître Jean-François Genolin, notaire royal à Châtillon et de Dlle Marie BRUNET (parrain : Sr Anthelme DUMOLIN praticien, marraine : Dlle Marie-Elisabeth CROCHET fille de Sr Jean-Antoine CROCHET, de Chatillon) [Web, Ardon p. 18d]. Médecin, il épouse le 14/02/1797 à Seyssel Rosalie LONGUEVILLE (Rosalie étant veuve de Pierre Joseph DUROD). Il décède le 25/03/1847 à Seyssel, 81 ans, médecin, veuf de Rosalie. Postérité :
1° (Branche de Seyssel) : Camille, né à Seyssel (vers 1799), décède à Seyssel et y demeurant, célibataire, le 18/08/1867, 68 ans, propriétaire terrien. Camille GENOLIN (fils d’Anthelme et de Rosalie) devient Juge de Paix, ayant pour seule héritière son autre sœur Hortense, veuve Jean François DUROD, juge au mandement de Seyssel en Haute-Savoie, (3128 francs de valeurs et 855 de revenus d’immeuble à Seyssel). L’almanach national des Juges de paix en 1831, mentionne ce Genolin, mais sans son prénom, pour Seyssel (Bellay, Ain). C’est pourtant bien lui ainsi qu’il est établit par sa présence, Camille Genolin, Juge de Paix, 51 ans, premier témoin le 4 janvier 1854 du décès du fils de Me Convers, son voisin, notaire à Seyssel.
2° (Branche de Seyssel) : Hortense, née à Bassy en Hte Savoie (aussi vers 1799), décède à Seyssel et y demeurant, le 27/05/1878, 79 ans, rentière. Elle était l'épouse de Pierre Joseph DUROD , avocat, juge à Seyssel en Savoie . Les parents de Pierre Joseph DUROD sont de Thônes Haute Savoie. C'est Hortense qui est la seule héritière de Camille. Elle aura sans doute hérité de 2 juges, celui de Seyssel (Ain), son frère, et celui de Seyssel (Savoie), son défunt mari.
3° (Branche de Seyssel) : Jeanne-Louise Virginie, née le 18 germinal an IX, (Web, page 59) [08/04/1801] à Seyssel , mariée au notaire DUPRAZ de Challonges, morte en 1851.
4° (Branche de Seyssel) : Julie Adèle [Julienne] , née le 03/03/1807 (Web, p. 4), à Seyssel, décédée le âgée de 17 ans le 18/11/1824 à Seyssel.

Claude [Aillon 007] fut prêtre et curé d'Arlod jusqu'en 1774.

Etienne [Aillon 008] (épousa Marie-Josèphe Maurier à Montanges en 1731) eut pour fils André-Marie (né le 10/05/1743 à Champfromier), futur vicaire de Champfromier.

Joseph [Aillon 006], surnommé à juste titre "Grand-père des Sanges" fut le propriétaire de ces lieux. Il épousa Andréanne Berrod et eut quatre fils et autant de filles. L'un fut Jean-Antoine (né le 22 juillet 1732 aux Sanges, ferme de Montanges [Web, page 12g]), curé de Champfromier après François Humbert. Un autre fils fut André, marchand de Champfromier (qui épousa Louise Godet, du lac Genin [Voir les déboires à la Révolution dans Hist. de Cfr, p. 120]), père de Joseph, curé d'Echallon, mort curé de Condrieu. Le troisième fils est Jean-Baptiste-Hilaire, curé de Arlod après son oncle. Le dernier fils fut Michel-Gabriel, marchand des Sanges paroisse de Montanges. Un fille Jeanne-Françoise épousa Joseph Famy, chirurgien de Champfromier.

 

Relevés et analyse  : Ghislain Lancel. Compléments généalogiques et notariés, Mme Vandembeusche [VDB], Mme Nicole Grépin, généalogiste.

Première publication de cette page en 2010. Dernière mise à jour le 22 juillet 2013.

 

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