Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Notes historiques locales, de France et autres pays (1639-1817)
d'après les notes dans les registres paroissiaux

 

Les registres paroissiaux (et d'état civil) de Champfromier comportent quelques notes personnelles de divers curés (et d'un maire), dont certaines se rapportent à l'histoire, celle de Champfromier (picorées, corvée des grands chemins, brigade des gardes, incendie à Communal, partage de la forêt avec Giron) ou des environs (Belleydoux, Giron), voire de la France (Jubilé, mort du Roi, montgolfière, fin du calendrier républicain) ou autre pays (Mort du pape, Genève, Voyage de Pie VI, éruption du Laki en Islande). Voici ces notes, dans l'ordre chronologique.

 

Picorées. "Du 7e 8bre 1639 [07/10/1639]. Les ennemis du Roy, du comté de Bourgogne, vindrent bruler, piller trente-trois maisons au village de Monestier et pillèrent à Champfromier ; mêmement dans l’église prindrent la custodie d’argent où reposoit le St-Sacrement et tuèrent sept personnes. - Tiré du feuillet 42 verso des Mémoires de Me Jean Genolin, notaire royal, la maison duquel (fol. 26) avec la prise qui étoit dedans, fut brûlée à l’aube du jour St-Jean après Noël". [Premier registre, deuxième cahier (photo BMS_290)].

Picorées. 1639 (7 octobre)."Le 7e 8bre 1639, les Comtois brûlèrent 33 maisons à Monestier". [Pierre Mermet, curé, Décès, p. 18 du 4e cahier du premier registre (p. 345 reconstituée)].

"En 1746 et 47 furent fait les grands chemins de Lyon à Genève qui coûtèrent infiniment dans ce voisinage, il y eut icy des particuliers qui y travaillèrent plus de 160 journées, il y en avoient qui avoient 20 toises [près de 400 mètres] à faire". [Web BMS 1742/46, p. 27d (Humbert, curé) – Hist. de Champfromier, pages 103].

"En 1748 se sont fait les grands chemins qui ont coûtés infiniment et surtout à Champfromier. L’an 1748 fut établie ici la brigade des gardes" [Web BMS 1747/51, p. 11d (Humbert, curé)]. Voir en 1751 et 1763.

[Belleydoux, Giron, France ]. "L’an 1749 a été refaite à neuf la cure de Belleydoux aux frais des habitants. L’an 1748 fut faite la petite chambre de la cure de Giron aux frais des habitants. [France] L’an 1751, il y a eu un jubilé universel" [Web BMS 1747/51, p. 21g].

"L’an 1751 furent commencés les grands chemins aux dépens des communautés, et l’an 1754 fut fait celui depuis Trubillet [Trébillet] à Montange avec le pont [sur la Semine], [ce chemin] aux frais de Montange et de Champfromier, hors le pont qui fut fait aux dépens de la province." [Web, BMS 1752/56, p. 10]. Voir en 1748 et 1763.

Cloche de Giron, 1752. "L’an mille sept cent cinquante deux et le 3 8bre [3 octobre 1752], je soussigné ai béni la grosse cloche de Giron, appelée Marie-Françoise, faite à Genève, pesant sept quintaux et quarante livres [750 livres]. Louis Humbert dudit Giron en a fait le voiture [voiturage], le prix en a été fourni par des fondations et en partie par la communauté. Ont étés présents Joseph Megret mon vicaire d’Auteville [Hauteville], et Me Jean-François Tornier [CI-934], huissier au parlement de Dijon, et Jean Baudy [1184 ?] habitant à Marseille, tous deux de Champfromier, qui ont signé. Le parrain a été François Terra et marraine Françoise Evrard dudit Giron, tous deux illettrés, y enquis. Ainsi est. Humbert, natif de Belleydoux, archiprêtre du Haut-Bugey et curé de Champfromier" [Pas de signature] [Web, BMS 1752/56, p. 4-5 (acte 44)].

[1763] "Les grands chemins se sont fait d’après le pont de Bellegarde jusqu’au Fort [Fort l'Ecluse], chemin qui a coûté plus 500 journées à Champfromier" [Web BMS 1762/63, p. 08d]. Voir en 1748 et 1751.

"Ce fut en cette année [1773] que Clément quatorze supprima et éteignit la brillante et bruyante Société des Jésuites." [Web BMS 1770/73, p. 59g].

"En cette année [1774], mourut Louis quinze, Roy de France, et Clément quatorze, Pape". [Web BMS 1774/77 p. 8g].

Incendie de la grange dîmale de Communal, 1778. "La nuit du treize au quatorze novembre [1778], il y a eut un incendie à Communal qui brula la grange de la dixme et les quatre maisons qui la joignoient" [Web BMS 1778/81, p. 9 gauche].

"Ce fut cette année [1782] que les Genevois furent sur le point de voir détruire leur République par les factions qui s’étaient élevées parmi eux. Ils s’étaient préparés à soutenir un siège contre les troupes de France, de Savoye et de Suisse, qui s'étaient approchées de leur ville pour leur en imposer et les faire rentrer en eux-mêmes, Mais il arriva heureusement qu’un des partis de la ville en ouvrit les portes et y introduisit pendant la nuit les troupes de Savoye, de France et de Suisse, qui y rétablirent le calme sans coup férir et leur donnèrent un nouveau code. Ce fut aussi en cette année que Pie VI, Souverain pontife, fit un voyage à Vienne en Autriche peur y traiter d’affaires très sérieuses avec Joseph II, empereur des Romains ; mais le voyage du pape n’eut pas tout le succès qu’il en attendait." [Web BMS 1782/85 p. 07 gauche et droite – Genolin, p. 115-116].

"Ca été dans le courant de l’été de 1783 qu’on a vu dans l’atmosphère une espèce de fumée ressemblant aux brouillards. Les physiciens ont beaucoup raisonné et déraisonné sur cette fumée qui a été généralement répandue sur tout notre continent et sur la mer, et qui ne disparoit même encore entièrement à ce moment quoiqu’elle dure depuis huit mois [et non 18 mois ! – C’était en fait les retombées des éruptions volcaniques du Laki, en Islande, le 8 juin 1783 (130 cratères, 8 mois d'émission de gaz sulfurique…)]. Les tonnerres ont été fréquents et effrayants. Ils sont tombés quatre fois dans cette paroisse, sans y avoir causé de dommages considérables. Les tremblements de terre, les ouragans, les inondations ont été fréquents en différents endroits.

Le ballon aérostatique de Mr. de Montgolfier a pris naissance en 1783 et a prêté matière aux raisonnements oisifs et aux conjectures des savants qui prétendent en tirer des connaissances utiles. Videbitur infra [On le verra à l’avenir]. Mais j’ai bien peur que ce ballon ne fasse casser quelque membre ou perdre la vie à quelqu’un de ceux qui voudront voler avec cette nouvelle machine." [Web BMS 1782/85 p. 17 droite – Genolin, p. 116-117].

Fin du calendrier républicain, 1805 "Ici finit le Calendrier Républicain, le dix nivôse an quatorze, soit le 31 décembre 1805 à six heures du soir, et dès cette nuit à minuit le calendrier Chrétien dit Grégorien est remis en usage, au grand contentement de tous les honnêtes gens. Nicolas Ducrest [secrétaire de mairie, futur maire]" [Web N an14/1806, p. 02d, acte 10].

[Vers 1816/17] "Dans l’intention de faire des fonds pour rebâtir l’église, qui était toute fendue, menaçait ruine, le soussigné fit faire le partage de la forêt de Giron-Devant. Les experts, Mrs Menier, Machard et Monnet de Nantua, géomètres, firent ce partage qui fut agréé par Champfromier et Giron, et fut envoyé à la sanction du Roi, qui le renvoya pour avoir des éclaircissements qu’il demandait. Louis Monnet de Giron, ayant aperçu cela, fit tout ce qu’il put pour engager Giron-Devant à protester contre ce partage, disant qu’ils étaient lésés quoique cela ne fût pas vrai, ils le crurent, ils protestèrent contre, en élevant de faux griefs, et il n’eut pas lieu. Les experts eurent 800 fr. pour leur vacation et le soussigné, sans compter une infinité de journées de prises pour cela, plus de 150 fr de son argent qui lui est encore redu? [Non signé (Nicolas Ducret, maire)]" [Web, N 1813-17, f° 59d-60g (feuille intercalée)].

Autres notes lues

 

Publication : Ghislain Lancel. A voir aussi : Choses remarquables à la postérité..., par les Amis des Archives de l'Ain (2004), et Les registres paroissiaux racontent les histoires du Bugey, par Jean-Pierre Charvin (2009).

Première publication de cette page, le 19 février 2014. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 

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