Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Le Meccano (vers 1961)

 

Crée en 1901, la société britannique Meccano développa sa filiale française dès 1912, proposant aux enfants (et plus…) un jeu éducatif de constructions techniques en lames métalliques perforées au pas de ½ pouce, avec roues et engrenages en laiton. Quel adulte n’a pas joué un jour avec les charnières Meccano de 26 trous !

Jean-Paul Lambotte, l'un des petits-fils de Cyrille Ducret, le patron de la scierie rive gauche de la Volferine à Champfromier, bien que lyonnais, demeurait souvent à Champfromier. Au contact de la nature par la forêt voisine, il était bien au fait de l’industrie, par l’atelier de réparation des camions de la scierie, et surtout par ses père et oncle, ingénieurs sortis de Centrale Lyon. Son oncle avait d'ailleurs tout du célèbre professeur Nimbus des quotidiens français ! Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que Jean-Paul fut pris de passion avec son premier Meccano offert par Raymond Ducret, son parrain, vers 1953. Très vite il réalisa des constructions de plus en plus sophistiquées, avec certains mécanismes dignes de dépose de brevets ! Plus tard il deviendra membre du club des Amis du Meccano, à Brignaix (69530), au SO de Lyon.

Un camion à 14 vitesses avant et 4 arrière !

Jean-paul réalisa ce camion vers 1954. Il mesurait 85 cm de long pour 32 cm de hauteur, et était équipé de 6 roues motrices, 14  vitesses avant et 4 vitesses arrière ! Il était équipé d’un treuil, du type tracteur fardier TT. Il pouvait fonctionner de deux manières, soit avec moteur électrique, soit avec un moteur d’avion à auto-allumage (Charles Todeschini et Jean-Baptiste Rota en ont de bons souvenirs !) Pour franchir un arbre un travers de la route il avait trois possibilités : si l’arbre était libre, il le poussait (et le dégageait) avec les roues avant bloquées, celles de derrière poussant le véhicule ; si l’arbre était tenu, le camion passait dessus. Si l’arbre était glissant il était "avalé" avec un système de diviseur de puissance.


Ce camion fut présenté à l'Exposition Internationale de Lyon (Mairie du 8e) le week-end du 2 juin 1984. Une autre version fut réalisée vers 1970, avec un moteur à auto-allumage, fonctionnant à l’éther !

Une copie de la multiple...

Une "multiple" de scierie était un ensemble de scies pouvant débiter le bois à la demande, à n'importe quelle épaisseur (et non pas suivant des normes standardisées comme de nos jours).

 
L'arrière de la multiple

Naturellement semblable à celle encore existante à la scierie Jean-Louis Ducret de Champfromier, la multiple faisait l’admiration des oncles, d'autant plus que la partie active du sous-sol faisait partie de l'ensemble miniaturisé et fonctionnait aussi ! Mais la partie visible n’avait été réalisée à l'origine qu’avec une simulation des scies, malheureusement constituée de lames Meccano non coupantes. Un jour, ayant montré cette merveille au transporteur Mermet de Nantua, celui-ci rapporta ensuite de vraies petites scies miniatures. Dès lors la multiple fonctionnera, coupera, et fera même de la sciure ! Cette multiple en miniature pouvait être mise en marche avec un petit moteur électrique, ou avec une machine à vapeur, fonctionnant à l’éther, à la grande suspicion des pharmaciennes !

Les réalisations furent nombreuses, le créateur ne manquant jamais de concevoir tout ce qui lui était inspiré par les mécanismes de la scierie, des ateliers et des camions.


Un banal exercice de style..., un pont arrière avec différentiel...

Compléments techniques sur le camion présenté à l'Exposition de 1984.

Publication : Ghislain Lancel. Crédit photographique et textes recueillis de Jean-Paul Lambotte. Remerciements : Bernard De Rivière.

Première publication le 12 février 2013. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 

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