| Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
La Croix de l'Evêque est toujours en place, après les premiers virages de la montée de Trébillet vers Montanges, à gauche dans les rochers au-dessus de la chaussée actuelle. Elle fut érigée en mémoire de l'accident survenu le 2 mai 1880 à Monseigneur Soubiranne, lequel venait en calèche à Montanges pour la confirmation. Effrayé par un orage, son cheval s'était cabré, envoyant le prélat dans le précipice. Si l'évêque n'eut qu'une fracture à la jambe, l'abbé Rousset, curé de Bellegarde, érigeat néanmoins en cet endroit, en souvenir de cet accident, une croix posée sur un tronc de pyramide (lieu-dit Nant Blanc, commune de Montanges).
Cette photographie (23 cm x 17 cm) fut prise par Gabriel Moine (Chézery), du temps où il faisait fonction de photographe. Le bâtiment se trouvant au centre de la photographie à l'emplacement de l'actuelle fromagerie Entremont de Reybier était alors une scierie. L’ancienne scierie était la propriété de Séraphin Jeantet, mais celui-ci est beaucoup plus connu en tant que résistant. Plus tard la scierie passa à M. Delécluse. Ce nom est aussi resté dans les mémoires, mais cette fois par les forestiers pour l’emplacement de son ancienne cabane en forêt de Champfromier, endroit qui demeure un lieu-dit connu d'eux seuls. L’activité de la scierie fut à son maximum vers 1947, alors que l’ouragan dévastateur avait ravagé 35 000 m3 de bois, suivi l’année suivante par l’attaque du botrytis (développée par la présence de ce bois mort). L’argent récolté par la commune de Champfromier avait permis la construction de la Salle des fêtes et de la porcherie, ainsi que, on le sait moins, un investissement dans l’achat d’un rouleau compresseur qui fut longtemps aussi au service des communes voisines.
La presse avait relaté dans ses colonnes, l'accident de Mgr Soubiranne. Voici l'article de l'Abeille [L'Abeille, du 09/05/1880].
Compléments : Pré-inventaire du canton de Bellegarde, page 237. Crédit photographique : Suzanne Moine (photo prise par son père, Gabriel Moine, Chézery). Remerciements : Jean-Louis Ducret.
Première publication, le 21 octobre 2008. Dernière mise à jour de cette page, le 3 juillet 2015.