Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Lavoirs et fontaines de Champfromier
Errata et compléments

 

 

Les coquilles, précisions, compléments et nouveautés

Page 14. La mémoire orale rapporte qu'étant enfant, passer par la "carrière", c'était aller par le chemin de derrière la mairie-école, à l'emplacement actuel de la Rue Neuve. A l'opposé de tout ce secteur de lapiaz, ici dit "Ladai", en prenant le sentier de la Gouille au Loup du fond du camping, à seulement une dizaine de mètres du côté des buis, au niveau des deux premières bâches à incendie MGI-Coutier, on voit encore des amas de détritus de pierres et dans la roche de profonds trous de barres à mine en bordure d'un banc d'un mètre environ de hauteur. Probablement est-ce ici que le tailleur Fontaine exploita la pierre dans les carrières dites "en cette localité" et où il tailla quelques-uns de ses lavoirs pour Champfromier ou des environs.

Page 22. Lavoir de la forge. Jean-Pierre Bertinotti se souvient qu'étant enfant, la chaudière de la buanderie avait un autre usage, celui de faire des conserves. C'était aux enfants que revenait le travail de placer les légumes, haricots verts et autres, dans des bocaux. Les bouteilles à champagne avaient aussi une seconde vie, et là c'était plus difficile de les remplir de haricots secs et de bien les tasser ! Le grand-père mettait ensuite un bouchon bien attaché à la bouteille, et une paillotte (sorte de chaussette de paille) tout autour pour éviter que les bouteilles ne s'entrechoquent entre elles durant l'ébouillantage. La stérilisation de légumes en bocaux et bouteilles se faisait donc dans la chaudière. Là encore les enfants étaient à la tâche pour aller chercher le bois nécessaire pour faire un bon feu sous la chaudière.

Page 23/24 Encart dans le journal "Commune de Champfromier. Travaux communaux. Construction d'un bac en pierre. Le dimanche 23 mai 1880, à 3 heures de l'après-midi, sera procédé à la mairie de Champfromier, dans la forme ordinaire et sous soumissions cachetées, à l'adjudication des travaux d'établissement d'un Bac et d'une chèvre en pierre, le tout estimé à la somme de 731,59 francs. Les pièces sont déposées à la mairie." [L'Abeille, 25 avril 1880, page 3]. Le total des prix prévus bac plus chèvre correspond, à un centime près (731,58 francs)

Page 25. Fontaine de la Place du village. Le dauphin avait été offert par Bruno Lambotte à la mairie lorsque la commune avait racheté, parmi les biens de la scierie Ducret Cyrille, les immeubles situés en face de la mairie. Il fut dès lors entreposé dans les greniers. André Coutier, alors maire de la commune, précise "Lors de mes mandats, pour l'acquisition par la commune de l'ensemble des immeubles en face de la mairie, j'ai décrit à M. Lambotte le projet que nous avions d'aménager une place pour le convaincre de nous céder les bâtiments. Dans le cadre de la transaction, il a fait don de ce bronze en me faisant promettre de l'installer sur une fontaine au centre de la place. La municipalité qui a suivi a respecté mon engagement, ce que je ne peux qu'apprécier. L'honneur de la commune est sauf. Ce bronze provient d'une fontaine en Alsace, mais je n'ai pas d'autres précisions" [André COUTIER, 27/11/13]. Il est connu que la scierie avaient des coupes de bois en Alsace, et même des propriétés.

Page 33. Dernière ligne de l'avant dernier paragraphe, lire : "un pilier de sa maison" (et non "un pilier sa maison").

Page 36. Abreuvoir de la Malacombe. De nos jours, le trop plein traverse presque immédiatement la route par un tuyau souterrain. Précédemment cette eau suivait, par un petit canal, le bord de la route et même une grande partie du virage. Puis elle passait en diagonale sous la route dans un conduit en pierres plates et ressortait de l'autre côté, près d'une borne actuelle de délimitation du bas-côté de la chaussée.

Page 36. Nouveau : 18 bis) Bac de Berny (voir notes page 87). Pour mémoire, Gilbert Blanc se souvient qu'étant enfant, Gustave Martin (exploitant à la Combe-Jean voisine), allait chercher de l'eau à ce bac du Berny. Il se trouvait à gauche peu après le début de la partie boisée de l'ancien Chemin de la Trouillette (juste avant le bas de la prairie de la maison Perrin). Là coule encore de nos jours un ruisseau, tout petit mais que l'on trouvera assez abondant si l'on réalise qu'à cet endroit ce n'est encore que la source seule qui l'alimente et qu'elle n'est située qu'à une vingtaine de mètres ! Gustave allait y faire ses provisions d'eau en été, quand sa citerne était à sec. Le bac se trouvait sur une parcelle communale, de nos jours une sapinière. Il fut supprimé dans les années 1960 en même temps que la réfection de la route du Bordaz. On peut d'ailleurs observer qu'à l'emplacement du bac, commençait à côté et plus bas que l'actuel chemin, l'ancien chemin, descendant puis remontant sur une centaine de mètres, encore bien repérable par les gros arbres qui le délimitaient à sa droite et parfois même des renforts en pierres grossièrement assemblées. Plus bas un assez gros tuyau permet à l'eau du ruisseau de passer sous le chemin actuel et de se déverser en partie dans l'ancien chemin.

Page 36. Pancho a été identifié, c'est la prairie du Collet de Champfromier, touchant à la limite avec Montanges à l'est du chemin, derrière le gros bosquet (et au nord de la maison reconstruite sur le Collet de Montanges).

Pages 54/55. Lavoir de l'Impasse Genolin. Ce lavoir est en réalité situé "Route de Monnetier", et non Impasse Genolin, laquelle commence juste après ce lavoir ! Par ailleurs, JD sont les initiales de Jules Ducret-Butte, grand-père de Marcelle, laquelle habite encore une maison familiale voisine, située de l'autre côté de la rue. Des photos furent prises avec sa famille, devant le lavoir, mais la plaque n'y est jamais visible. Cette plaque devait comporter une année centrale et peut-être aussi CHD à gauche (CHarles Ducret), alors jeune fils de Jules, mention que l'on retrouve sur leur maison (reconstruite en 1922).

Page 56. Bac du centre de Conjocle. Comme prévu, dans ce bac désormais à l'entrée du camping, les fleurs ayant été retirées pour le premier hiver 2013, il a été facile de creuser à peine la terre et de trouver presque en haut du côté droit du bac un trou tout à fait identique à celui de son bac jumeau (à l'arrière de l'ancienne maison Monthoux).

Page 61. Réservoirs (avec un s) du Bordaz. Seul le grand bâtiment est de 1935, et ce n'est d'ailleurs pas un réservoir mais plutôt un répartiteur avec assainissement de l'eau aux UV. Les deux petites constructions à l'arrière sont les vrais réservoirs primitifs, ayant d'ailleurs un ciment différent. Il en est de même avec le réservoir Richerot ancien (page 62).

Page 62. Réservoir Richerot ancien. Comme au Bordaz (page 61), la petite construction sur la butte est plus ancienne, elle date du réseau primitif.

Page 67. Borne-fontaine de Communal. Ajoutons pour mémoire, cette autre borne-fontaine qui se trouvait en face du 110 Impasse du Clos de l'Epine (actuelle maison Desesquelles), de l'autre côté de la route. Elle était posée sur une belle dalle en pierre. L'eau s'écoulait par un tuyau courbé (30 mm environ) passant au travers une belle gueule de lion (dauphin ?) en fonte. Elle a été "explosée" lors de travaux de voirie.

Page 68. Avant-dernière ligne du premier paragraphe : lire : "en cul-de-sac" (et non "en cultivateur de sac" !)

Page 69. Captage du Naz, du Haut (dénomination complétée du Haut, après la découverte du captage du bas !) Les dimensions extérieures de la façade sont de 2 mètres de largeur pour 1,12 m de hauteur. L'encadrement de porte encastrée (qui manque) mesure 0,73 m de large pour 0,79 de hauteur (et une ouverture dans la façade de 0,65 x 0,75). Ces dimensions et la disposition est tout à fait identique au captage du bas. La profondeur intérieure est d'environ 3 mètres (pour environ un mètre de largeur), avec une source que l'on devine au fond et qui se déverse au sol avec sur une petite cascade située à environ deux mètres de la façade. L'écoulement de la cascade s'entend de l'extérieur. Un bassin d'une vingtaine de centimètres de profondeur, recueille l'eau sans déborder par la porte malgré l'apport continu d'eau de source, et sans que l'on voit aucune canalisation de sortie dans ce tabouret ni à proximité dans le lit du ruisseau ! Une source pourrait aussi venir de la droite, noyée à la base de ce bassin.

Pour le détail, le linteau, bien que moins dégagé que celui du tabouret du bas, lui est presque identique. De forme pentagonale (2,00 m de largeur ; 0,37 de hauteur au centre ; 0,30 de hauteur aux extrémités ; 0,47 de profondeur), il donne un aspect de maisonnette à la façade. Une feuillure de 4 centimètres sur une largeur de 73 cm permettait de recevoir le haut de la porte métallique. D'autres larges dalles couvrant ce tabouret s'observent de l'intérieur. Le montant à gauche de la porte mesure 68 cm de large (y compris la feuillure de 4 cm), pour 63 cm au montant de droite.

La distance entre les deux tabourets du haut et du bas serait de 380 mètres environ.

Page 71. Nouveau : 45 bis) Captage et tabouret du Naz du Bas. Cent mètres en aval du gué de la Sandézanne (au niveau de Pré Grevet) se trouve un superbe et grand "tabouret", et dix mètres plus bas, un ancien petit pont obstrué d'un seul côté, supportant encore des tuyaux en terre cuite, colmatés au ciment, et des canalisations en fonte. Ces canalisations suivaient ensuite la Sandézanne, dont on devine encore parfois le tracé, à mi-hauteur de la rive gauche en direction de l'actuel Pont du Sapin (à la sortie de Communal en direction de Giron), mais il se perd à un affaissement de terrain. Il devrait ensuite remonter ensuite jusqu'au tabouret de purge d'air du plus haut point, au Sapin avant de rejoindre le réservoir de Communal.

Le tabouret du Naz du bas. Vu depuis l’amont du ruisseau, on croirait le haut d’une tombe crétoise, en partie enfouie sur la gauche (linteau, porte et montant) ! Les dimensions extérieures de l’édifice sont imposantes : 2 m de largeur et 1 m pour la hauteur au plus haut actuel en façade, et 1,24 m de profondeur. En façade le linteau pentagonal (imitant une toiture à deux pentes) est impressionnant, mesurant 2 mètres de largeur (73 cm de porte et 62 cm à droite), 37 cm de hauteur au centre et 30 aux bords, et 27 cm d’épaisseur ! Une grande pierre recouvre une bonne partie de l’ensemble en débordement comme pour un toit. La porte mesure 0,71 m de large et 0,76 de hauteur. Bloquée par des éboulis de terre, elle ne s’ouvrait plus mais on entendait nettement de l’eau tomber en cascade à l’intérieur...

Une fois ces éboulis de terre lourde et collante écartés, et la porte ouverte, on observe d'abord un curieux type de serrure ! Pour l'essentiel, ce tabouret est un édifice complexe, multiple. Il mesure à l'intérieur 1,16 m en façade pour 0,96 m de largeur. L'ensemble est donc de taille suffisante pour permettre à un homme d'y rentrer, et de se retrouver 52 cm plus bas que la porte d'entrée. On observe deux bassins séparés par une paroi en béton de 10 cm environ d'épaisseur. Le bac de gauche est moins profond, 42 cm environ, et moins large 45 cm environ, que celui de droite qui est bien rectangulaire et large de 0,60 m. Le bassin de gauche reçoit au fond à gauche une petite source supplémentaire, qui coule encore entre deux parois rocheuses écartées d'une dizaine de centimètres et de la hauteur du tabouret, mais la fente où coule la source est profonde, s'enfonçant dans le versant rive droite de la Sandézanne sur environ 1,90 mètres ! L'eau recueillie par ce bassin se déverse dans le bassin voisin par un petit trou fait dans leur cloison commune (à 27 cm environ du fond du petit bac). A l'ouverture de la porte, l'eau se déversait ainsi avec un agréable gazouillis de petite cascade ! Dans le cas où un surplus d'eau arrive par cette source, alors un trop plein peut se déverser dans un trou situé du côté de la porte (à quelques centimètres plus haut), trou vite coudé vers le bas et semblant en tuyau de fonte. Et si ce n'est pas encore suffisant l'eau peut passer dans le bac voisin en se déversant au-dessus de leur cloison commune (une dizaine de centimètres plus haut encore).

Le bac de droite possède une alimentation propre (actuellement tarie) par une petite arrivée de canalisation en terre cuite (de diamètres intérieur et extérieur de 5 et 10 cm), se trouvant à 10 cm du fond du bac. Probablement vient-elle du Naz du haut... Cette eau peut en ressortir de trois manières ! La sortie la plus logique est en face de l'arrivée, sous la porte, à aussi à quelques centimètres du fond du bac. Une autre possibilité est par un trop-plein situé dans le coin extérieur du bac sous la porte à 45 cm du fond (diamètre 6 cm). Enfin un trou de vidange au sol (diamètre 6 cm) en béton, permet d'évacuer de temps en temps boues accumulées au fond du bac. Il est encore obstrué par un morceau de bois en chêne, en forme de carotte et faisant office de bouchon. Il n'a pas été observé précisément comment sous terre les eaux se dispersaient entre les 5 sorties ! Toutefois, quelques mètres plus loin, dans la berge du ruisseau, un tuyau en terre cuite et de plus gros diamètre (9 et 13 cm intérieur et extérieur) a été observé (mais à sec). Ce bac situé à 840 mètres d'altitude environ semblait donc servir de relai pour le captage situé à plus de 500 mètres en amont, auquel s'ajoutait l'eau de la petite source de ce lieu.

Il n'a pas été retrouvé de canalisation entre le captage du haut (rive gauche) et celui-ci (rive droite). Par contre sur une bonne dizaine de mètres en aval de ce tabouret, on trouve rive droite plusieurs morceaux de canalisations en terre cuite (9/13 cm), cassés. On en trouve deux assez important, le plus grand de 94 cm de longueur. L’épaisseur est de 20 mm, les diamètres intérieur et extérieur varient de 9/13 cm à 9,5/14 cm. L’intérieur est légèrement vernissé (de patine naturelle ?). Un morceau nous renseigne sur les joints qui étaient au ciment.

De toute évidence, moins de trente mètres plus bas les canalisations traversaient le ruisseau sur le pont pour se retrouver rive gauche. Ce pont avait été construit de mains d'hommes, avec de très grosses pierres, et un barrage à côté, obligeant l'eau du ruisseau à ne passer que sous ce pont. Les canalisations, elles, passaient sur le pont pour franchir le ruisseau. Pour ce passage, des tuyaux de fonte fut certainement utilisés, car on en trouve encore en place une longueur de plus de cinq mètres, dont seulement deux mètres sont à découvert. Deux tuyaux encore bout-à-bout sont aussi entreposés sur ce pont.

Le pont est actuellement obstrué en amont par un éboulement de terre. L’entrée côté aval mesure 1,10 m de hauteur pour 0,95 m de largeur. La profondeur est de 2,50 m. Les montants et le toit sont constitués de très grosses pierres, de 0,45 m environ d’épaisseur pour les montants, un peu moins pour le toit (quatre dalles de 20 à 30 cm d’épaisseur) celle faisant office de linteau ayant une longueur de 1,70 m et une largeur de 0,60 cm ! La dalle de voute la plus en amont semble déborder en surface pour avoir ainsi empêché les passants de glisser hors du pont. Les pierres des montants sont posées sur la roche lissée par une usure antérieure par le ruisseau. Le sol, à cet endroit, est la roche brute, dure, lisse et presque plate, ce qui d'ailleurs est une caractéristique du ruisseau sur une bonne longueur en amont. Si de nos jours l'eau ne semble plus s'écouler sous le pont, c'est d'une part parce que l'entrée en est obstruée en amont par un glissement de terrain et aussi parce qu’une couche de 5 cm de gravats recouvre le sol, mais elle suinte sous ces gravats. Certaines des pierres des montants du pont sont recouvertes d’une couche de calcite d'une épaisseur d’environ 4 mm et même le fond du plafond semble comporter des coulées plus épaisses. Beaucoup d'eau calcaire a donc coulé sous ce pont !

Les tuyaux de fonte mesurent 1,50 m de long, pour un diamètre de 100 mm en intérieur et 120 environ en extérieur. Chacun présente des extrémités avec des excroissances mâle et femelle. Pour l'assemblage, des attaches étaient fixées pour relier ces excroissances, d'abord serrées avec des boulons, puis le tout étant copieusement colmaté de béton. Il n’y a pas de marque de fabrique visible.

  

 

 

Pages 73/74. 1894 (Dimanche 4 novembre). Adjudication au rabais, sur soumissions cachetées, de travaux. Premier lot : Fouilles (tranchées) pour pose de tuyaux, suivant l'art. 5 du devis, 1.525 francs ; Deuxième lot : Réparations aux fontaines de Monnetier - Conduite d'eau de la source du Cirque des Avalanches aux villages de Bordaz, Champfromier et Pont d'Enfer, comprenant Tuyaux en ciment et fouilles sur une partie du trajet, montant à 11.384,70 francs [L'Abeille, du 29/10/1894].

Page 77 (titre) : lire "Quelques tabourets" (et non "Quelques tabouret") ; et avant dernière-ligne de la page, lire :"cette dalle" et non "celle dalle".

Page 77. Le tabouret du Sapin est visible depuis la route (du moins en hiver), en sortant de Communal vers Giron. Arrivé au niveau de la fin du premier parapet en béton (situé à gauche de la route), en levant la tête, on remarque un petit édifice dont la porte d'ouverture manque, un tabouret situé tout en haut de l'imposante paroi et dominant la route. Il se trouve en un point qui est localement le plus haut du réseau d'eau, à environ 820 mètres d'altitude. Le toit (1 m de façade x 0,90), présente deux pentes. La partie basse du tabouret est rempli d'eau, comme si elle provenait d'une source, mais ce n'est pas le cas et l'important n'est pas là. C'est que, dans la partie arrière, on voit des éclats de canalisation en terre cuite, passant dans le mur de derrière. Et surtout qu'un petit tuyau, qui n'est plus bouché, reliait cet habitacle à la canalisation. Il s'agit d'une purge d'air, au point le plus haut de ce réseau de canalisations d'eau (qui ne doivent jamais comporter de bulles d'air). Cette construction est signée et datée : AJD 1897. C'est probablement la marque d'un Ducret, sinon d'un Juilland, un habitant de ce nom est en effet signalé pour des travaux aux fontaines de Communal, adjugés en 1896. L'ancienne "fouille", sentier de passage des canalisations, se devine encore de part et d'autre de ce tabouret. Il venait du tabouret du bas du Naz, où ce sentier se devine aussi très facilement au départ du Naz (à environ 840 mètres), et se dirigeait vers le réservoir du Sapin, à Communal.

  
Tabouret de purge, au poit haut, mention AJD 1897

Page 78. Tabouret de Champbrun. Rappelons qu'il ne se signale, en empruntant le chemin de Chambrun, que par une grande et belle dalle rectangulaire qui le recouvre et que l'on observe en travers du chemin. La porte, en contrebas du chemin, a pu être ouverte le 27 novembre 2013, après abattage de l'arbre voisin. La fermeture de cette porte est très particulière, mais c'est le système habituel pour ce type de porte. L'intérieur du tabouret (0,55 m x 0,94 x 0,60) est partout enduit de ciment recouvrant la pierre. Il est très bas. Il surprend aussi pour ne comporter d'abord qu'une partie plate (0,52 m de profondeur) sans usage apparent ! Derrière, sur toute la largeur du tabouret, se trouvent deux étroites cavités, l'une située tout au fond (0,19 m), l'autre placée devant (0,15 m). Elles sont séparées par une solide cloison (8 cm) en béton. La cavité du fond reçoit l'eau par une canalisation semblant en béton (de diamètre 10/14 cm) arrivant au bas à gauche. La cavité de devant est partagée en deux bassins, à droite et à gauche, le trop plein de celui de gauche pouvant se déverser dans celui de droite par un petit trou (5 cm de diamètre) placé dans le haut de la cloison qui les sépare. Chacun de ses deux bassins possède un trou de communication avec la cavité du fond, trou de 9 cm de hauteur, rectangulaire à gauche (6 cm de largeur), et carré à droite. Cette communication contrôlable s'effectuait par une vanne à guillotine en laiton (posée sur la cloison de la cavité du fond, et donc d'accès peu aisé). Cette vanne tout à fait similaire à celle du tabouret du Bordaz, mais n'ayant plus son bouton vissable, fut trouvée en position fermant totalement l'écoulement de l'eau dans le bac de gauche. Celui-ci est percé au centre du fond d'un trou (7 cm de diamètre) s'enfonçant verticalement dans le sol. Il a été retrouvé bouché par des racines desséchées, et même recouvert d'une petite épaisseur de terre qui s'était déposée au fond du bac. Le bac de droite possède, à droite, un trou de sortie (8 cm de diamètre) qui se poursuit par une canalisation arrivant dans un espace rempli d'eau après seulement 1,10 m, canalisation qui semble bloquée dix centimètres plus loin (un double mètre ruban tombe dans l'eau puis est vite bloqué). La canalisation d'arrivée dans le bac du fond, par rapport à l'axe du tabouret, fait un angle d'environ 30 degrés à gauche et se prolonge en ligne droite durant au moins 5 mètres sans résistance, traversant et dépassant ainsi largement le chemin qui descend de Communal.

En résumé, ce tabouret recevait l'eau par une canalisation arrivant du Bordaz. La fonction de ce petit édifice était donc de pouvoir répartir cette eau entre deux directions à angle droit, l'une vers le bas par le bac de gauche, l'autre vers la droite pour celui de droite. L'accès aux canalisations, arrivant et partant au fond de toutes petites cavités, elles-mêmes situées au fond de ce très bas tabouret ne permettait pas un accès aisé pour le nettoyage des canalisations (sauf à soulever l'imposante pierre qui recouvre le tout) ! De toute évidence, le bac de gauche permettait d'acheminer par le bas l'eau au lavoir de la Fruitière, lequel est situé juste en face et très en contrebas (en dernier lieu, le passage avait été fermé par la trappe). La canalisation de droite se dirige vers le lavoir de Champbrun, mais une énigme persiste car à peine après un mètre de canalisation avec un blocage elle débouche dans une cavité encore emplie d'eau de nos jours... Il est possible que la partie plane à l'entrée du tabouret ait correspondu à un usage d'une version primitive...

Page 78. Tabouret de Conjocle (dit de la Tappe). Ce tabouret se trouve à droite du début de la Route de Conjocle, après la première maison, à une cinquantaine de mètres de la route, caché dans un bosquet constitué de quelques arbres épars poussant dans une zone très boueuse. L'entrée béante (0,40 m de largeur x 0,50 m hauteur), dont la porte manque (s'il y en eut une, car il n'y a pas de feuillures pour la recevoir, ni en bas ni en haut), est en pierre de taille, avec des chanfreins bien prononcés du côté "porte" des deux montants. Le reste de ce tabouret semble en béton (de dimensions extérieures environ 1,90 m en façade et 1,80 m de longueur), ayant une forme voutée nettement allongée. L'intérieur est une cavité unique (environ 1,60 m de largeur x 0,90 m de longueur), bien voutée (avec marques de planches de coffrage), mais bien plus large que longue, contrairement à l'observation extérieure ! Y aurait-il une seconde cavité, derrière ? De nos jours, l'eau arrive de l'arrière du bassin, rempli ce bassin presque jusqu'au niveau du bas de la "porte" sur une profondeur de 0,55 m et s'échappe par un trou situé à gauche du montant gauche de l'entrée. Des alluvions se sont déposées de chaque côté de l'arrivée d'eau (cachant peut-être une peu probable évacutation vers le bas). L'usage de ce tabouret est énigmatique, tant à l'observation que de mémoire orale dans le voisinage...

Page 78. Tabouret du Potachet. Tabouret communal se trouvant non loin à droite de l'entrée du chemin menant à la maison actuelle, à la base du bois. Sa serrure très particulière est cependant caractéristique de ce type de porte (0,60 m de haut x 0,64 largeur). L'usage de cette petite structure n'est pas évidente, peut-être de gérer les trop-pleins et d'éviter ainsi d'inonder le sol en surface ? Deux bassins séparés par une cloison basse parallèle à l'entrée composent la base du tabouret. L'eau arrive en face par la paroi du fond et tombe dans le bassin de derrière. Sur la gauche une crépine permet à une partie de cette eau d'alimenter la maison actuelle par un conduit de très petite dimension. Le trop-plein de l'eau passe sur la cloison et se déverse dans le bassin de devant. Là elle s'écoule par un trou de sortie situé dans l'alignement de celui d'arrivée de l'autre bassin. En cas d'abondance, le surplus d'eau peut s'évacuer par un tuyau PVC vertical dépassant d'une dizaine de centimètres en basses eaux.

 

Page 90 (dernière ligne) : lire : "[AC, carton M5]" et non "]").

Page 90 (dernier paragraphe). Fontaines indistinctes. Précisons qu'à cette époque (1937) le lotissement actuel de Sous-Massan n'existait pas encore, l'endroit servait au séchage du bois de la scierie. Il est probable que la borne-fontaine signalée se trouvait au bas du lotissement actuel (vers la maison Joly), ou même après le Pont d'Enfer, en bordure de la route de Chézery, non loin de l'ancienne épicerie Nicollet.

Indéterminé : Mention des deux fontaines de Champfromier, de celle de Monnetier et de celle de Communal, qui toutes viennent de loin et dont la charge totale est de 60 livres par an, en 1666 [AD21, C2862].

 

Les photos en couleurs !

Les lavoirs de Champfromier (Les 95 photos couleurs et grand format, parues en noir et blanc dans le livre "Lavoir et fontaines de Champfromier") sont disponibles (en faible définition) sur internet..

Positionnement sur Google Maps

Sur internet il est possible de visionner (approximativement) sur un fond de carte de Champfromier les emplacements des principaux lavoirs, bacs, réservoirs, captages et tabourets du livre, avec de petites photos en couleur. Pour cela il faudra cliquer sur le lien ci-dessous, plus cliquer en bas à droite sur + ou - pour avoir une bonne échelle de carte, ensuite de cliquer sur une icône (une maisonnette rouge pour les lavoirs couverts, un robinet rouge pour les bacs non couverts ou les fontaines, enfin une piscine bleue pour les captages et tabourets). En cliquant sur l'icone, vous aurez diverses informations et accès à de petites photos couleurs).

On peut aussi choisir de cliquer à gauche sur "Tous les élements" puis sur "Données" et enfin sur le lavoir de son choix.

 

Lien vers le Positionnement des lavoirs de Champfromier dans Google Maps

Voici un extrait de la carte accessible ci-dessus (avec un agrandissement moyen) :

 

Publication : Ghislain Lancel.

Remerciements errata : Christian Autrand, Mme Simone Avet, Gilbert Blanc, André Coutier, Michel De Souza, René Fourcault, Antoine Prost, Frédéric Thouny, Serge Vallet, et Google Maps (icônes positionnées par Marie-Claude Bordat).

Première publication le 12 novembre 2014. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 

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