Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
En cette année 1954 on remarque un peu de changement dans le village : suite au récent cyclone qui avait obligé la commune à vendre une quantité considérable d'arbres abattus, la municipalité se trouve pourvue d'une très importante manne financière. Elle en profite pour construire la Salle des Fêtes (Entreprise Léonarduzzi, 1951) et de la porcherie de la fruitière.
Ce recensement, dactylographié, a cependant les inconvénients de ne comporter aucun numéro individuel ni de maison ! La feuille des récapitulatifs, jointe en mairie au recensement, mentionne que l'agent recenseur fut Octave Tournier et consigne les principaux chiffres : population de 597 individus, dont 97 étrangers (91 italiens, dont l'individu 16 avec un point d'interrogation, 1 polonais et 5 suisses) et 500 français ; 181 maisons (mais on n'en a pas le détail complet) pour 228 logements (ménages). Une répartition indique pour 532 des habitants des principaux quartiers : Pont d'Enfer, 234 habitants, 69 logements et 40 maisons, La Caserne (24, 13, 7), Champfromier (91, 44, 36), Le Bordaz (24, 10, 8), Monnetier (109, 41, 39), Communal (50, 17, 17), et pour les 65 autres habitants : La Combe d'Evuaz (30, 12, 12), Le Crêt de L'Achat (2, 2, 2), Conjocle (12, 4, 4), Le Potachet (1, 1, 1), Le Poizet (5, 1, 1), Domplomb (10, 1, 1), La Chaudanne (2, 1, 1), et Les Isles (3, 2, 2), soit 34 maisons et autant de ménages. Ce feuillet se termine par l'observation du maire : "Le déroulement des opérations de recensement dans la commune a été assez ardu et l'agent recenseur a été obligé, dans la majeure partie des cas, d'établir les fiches individuelles et de retourner trois et même quatre fois auprès des habitants. En ce qui concerne les étrangers, dans certains cas, l'agent recenseur a été obligé de s'adjoindre un interprète afin de pouvoir remplir les imprimés".
On pourra remarquer que la population est légèrement minorée, puisqu'un ménage est marquée Absent ("Individu" 310). En dehors de ce cas, et d'un Chalet de montagne (n° 646), ce sont 55 maisons ou familles qui portent la mention Vacant. On sait que la guerre avait fait des ravages, et pas seulement avec les fermes isolées brûlées par l'ennemi. Par ailleurs Yvette Blanc, du Bordaz, née en 1945 manque curieusement.
Depuis la fin de la guerre (recensement de 1946), la population a regagné 140 personnes. L'activité d'exploitation du bois est en plein essor : on compte 27 bûcherons, 11 chauffeurs de poids lourds ou grumiers, 5 scieurs, 28 ouvriers de scierie ou manœuvres, et quatre membres de la famille DUCRET ayant le titre d'exploitant forestier. Toutefois l'activité traditionnelle est encore bien présente, avec 99 cultivateurs (ou cultivatrices), tandis que l'on ne compte plus que 13 lapidaires, et 4 ou 5 retraités des douanes ! Le recensement précédent ne totalisait que 5 italiens. Cette fois, on remarque une très forte communauté italienne, 85 personnes, presque tous les hommes travaillant à l'exploitation forestière ; et aussi un polonais et 5 suisses, eux aussi exerçant dans le secteur forestier.
Il n'y a plus guère de familles nombreuses ; les familles LHORME et RICHEROT font exceptions avec respectivement 10 et 9 enfants vivants demeurant sous le même toit.
L'année 1954 est aussi l'année des dernières naissances à Champfromier (Jeanine DEL PIN est la dernière née au village, en mai 1954). Toutes les autres naissances s'effectueront désormais en maternité, principalement à Nantua, puis dans d'autres villes.
Spectaculairement, en 9 ans seulement, l'âge moyen des recensés chute à 33,8 ans alors qu'il était monté jusqu'à 39,4 ans en 1946. Ce rajeunissement est dû au baby-boom d'après guerre, d'ailleurs l'écart-type remonte à 23,6 années, traduisant une plus grande diversité dans les âges des recensés. Le doyen est Jean GUINET, 86 ans, retraité des douanes demeurant avec son épouse au quartier du Pont d'Enfer.
Le nombre moyen d'habitants par famille remonte provisoirement à 3,42.
On a rajouté une colonne de numéros individuels. La colonne des numéros de familles a été reconstituée dans l'ordre croissant (le numéro 2 remplace donc le curieux 228, et les autres sont ainsi augmentés de 1) et, faute d'information, on a donné les mêmes 228 numéros pour les maisons.
Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.
Dernière mise à jour de cette page, le 11 septembre 2008.