Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Une Peugeot 401 gagnée à la tombola de la Poste de Champfromier, le gros lot ! Qui le croirait ? C'est pourtant ce qui était arrivé à Louis Nicollet ! Louis sera ensuite bien connu pour avoir tenu avec Clémence, sa femme, l'épicerie-café du Pont d'Enfer (à gauche après le pont en allant vers Chézery).
La voiture est immatriculé 7846-AB2 (AB signalant une immatriculation dans l'Ain, entre 1928 et 1950). C'est une Peugeot 401, de celles produites en 1934/35. Louis n'en profita pas beaucoup, car à cette époque là, il n'avait pas son permis de conduire et n'avait pas encore effectué son service militaire. Il passa donc son permis, et devança l’appel (il partit au service en novembre 1938) dans l'idée de pouvoir commencer à travailler plus jeune, à son retour.
Ensuite, il effectue son service à Casablanca (Maroc). C'est alors que la guerre est déclarée. Il est donc immédiatement mobilisé, est fait prisonnier en Belgique avec tout son bataillon, puis est envoyé en Prusse Orientale (à la frontière Russe, près de Königsberg). Il ne reviendra que 8 ans plus tard, célibataire, sans n'avoir jamais revu sa famille qu'une seule fois (avant d'être fait prisonnier).
A son retour, c'est la désillusion concernant sa voiture neuve... Elle avait été réquisitionnée par la mairie (mais c'était probablement un moindre mal, sinon elle l'aurait été par les allemands) et avait bien vieilli... Il n'en eut jamais un quelconque dédommagement et dû travailler un ou deux mois au barrage de Génissiat pour en payer les réparations... Avait-il vraiment gagné le gros lot une dizaine d'années auparavant ?
Publication : Ghislain Lancel. Remerciements et crédit photographique : familles Nicollet.
Première publication le 6 mars 2013. Dernière mise à jour de cette page, idem.