Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Paul Coutier, ses déboires avec la presse, en 1872

 

Entre ses débuts comme conseiller municipal puis ses trois mandats en tant que maire de Champfromier, il est l'un des rares occupants de la mairie à avoir connu des régimes politiques très différents, la IIRépublique de 1848, le Second Empire et son coup d'état du 2 décembre 1852 et enfin la IIIRépublique proclamée le 4 septembre 1870 ! Comment arriver et se maintenir au poste de maire de village (et peut-être plus ?). La presse nous en donne la réponse. De violents articles publiés par le Courrier de Lyon nous le décrivent comme un homme sans autre ligne de conduite que de se maintenir, enthousiaste ou servile de chaque régime !

La presse locale refuse d'intervenir (L'Abeille, le 3 novembre 1872)

Les faits sont passés depuis plus d'un mois lorsque la presse locale, L'Abeille, en même temps qu'elle refuse d'intervenir, nous donne néanmoins les pistes pour en savoir plus sur les agissements du Maire de Champfromier... La raison invoquée pour ne pas publier l'article en est que l'auteur est anonyme, anonymat que pourtant elle ne se prive pas habituellement de mettre en valeur...

Paul Coutier

Le Courrier de Lyon (20 septembre 1872)

C'est le Courrier de Lyon qui met le feu à la poudre dans son édition du 20 septembre 1872, par un article publié sous le titre anodin de : "Un maire de Village". Paul Coutier, sans y être nommé, ni même le village dont il est maire autrement que par sa première lettre "C", y voit ses revirements politiques exposés aux lecteurs sans retenue !

Affaire Coutier Affaire Coutier

La France Républicaine (8 octobre 1872)

La réponse intervient dans un autre journal, touchant peut-être un plus grand public, à la gloire de Paul Coutier et de son conseil municipal.

Paul Coutier

 

Le Courrier de Lyon (27 octobre 1872)

Le Courrier de Lyon reprend la main et achève cette bataille tant politique que journalistique (dont, de toute évidence, quelques courriers supplémentaires nous manquent encore). L'attaque est cette fois plus ciblée, sur l'église que le maire ne veut pas réparer, non plus que le cimetière ou l'école des filles, et le déficit de la fabrique (qui gère les biens de l'église) qu'il refuse de prendre en charge !

Paul Coutier Paul Coutier Paul Coutier

 

Les mesures anticléricales seront finalement contournées. L'adjoint, présidant une séance spéciale, fera voter les fonds pour la réparation de l'église.

Un peu plus d'un an après, un arrêté préfectoral, en date du 16 février 1874, mettra fin au dernier mandat de maire de Paul Coutier.

 

 

 

Publication : Ghislain LANCEL. Sources : Le Courrier de Lyon (20 septembre et 27 octobre 1872) ; La France Républicaine (8 octobre 1872). Remerciements : Laurent Deverriere (Bibliothèque municipale de Lyon La Part-Dieu).

Première édition de cette page, le 17 octobre 2012. Dernière mise à jour, idem.

 

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