Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Jadis chaque famille disposait de sa chènevière, souvent située à proximité de la maison (parfois sous le couvert d'une appellation "jardin"). Le chanvre servait autrefois au tissage, ou à faire des cordes. Le "Grand de la Chandelette" était renommé pour ses cordes en chanvre de toutes tailles.
A Champfromier, dans l'Etat des plans de 1833 cette nature de parcelle ne se retrouve plus qu'à Communal et au Bourg. Pourtant les actes anciens abondent aussi en chènevières à Monnetier.
Les jardins ne sont pas toujours facilement repérables sur les plans napoléoniens. S'ils sont très souvent près des maisons, ils sont de couleur verte sur la feuille de Communal, mais sans couleur sur celle de Monnetier (le vert signalant alors les prés).
L'état des sections de 1833 dénombre 117 parcelles de jardin pour une contenance totale d'un peu plus d'un hectare (1.18.05 centiares), le plus étendu (700 m²) appartenant à François Ducret, meunier de Moulin-Dernier, juste devant celui du curé (640 m²), le seul qui soit non imposable !
Les jardins les plus nombreux se retrouvent en feuille C6 (Monnetier, 45 jardins) et en feuille D3 (Communal et ancien bourg de Champfromier, 32 jardins).
Concernant le chanvre, le même état de 1833, relève 64 parcelles en chènevières, pour une superficie comparable à celle des jardins (1.38.30 ca) mais toutes à Communal (ou Champfromier) en feuille D3 des plans. En dehors de 6 parcelles, toutes sont groupées, en quelques zones humides. Sur les plans, elles sont d'une couleur marron plus soutenu que les terres, dont elles font partie dans les récapitulatifs (généralement en classe 1, la plus taxée).
A Communal, au Clos de l'Epine, 11 petites parcelles D680-689 et 691 (actuellement au niveau de la route d'arrivée à Communal, et de part et d'autre, se terminant au niveau de la maison Rinaldi) et 18 parcelles au lieu-dit Fin du Mouillet, parmi les parcelles D1227-1249, et 1280 (derrière la ferme Coudurier, dans la partie de la pâture la plus proche du chemin, aux niveaux allant de la ruine de la Frache jusqu'au chemin allant à la stabulation Bornet).
A Champfromier, on dénombre 26 parcelles au Bourg (rue de la Fruitière), entre D927 et D1023 (en plusieurs regroupements entre Richerot et l'ancienne fromagerie) et 3 parcelles à la Platière D883-885 (actuellement à l'Est de la rue de la Fruitière, avant le S).
A Champ-Brun, se trouvent des chènevières se bordant les unes les autres, en 1729 [3E17444, f° 311]. Vente Mathieu/Bornet d'une chènevière parmi d'autres en 1798 [3 E14415, an 6, n° 6]. Elles ne sont plus dites que des prés ou terres en 1833.
Publication : Ghislain Lancel.
Première publication le 11/09/19. Dernière mise à jour de cette page, idem.