Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Après que le clocher fut rebâti en 1661, la grande nef voûtée en 1652, et qu'un agrandissement ait été effectué en 1777 avec la bénédiction de l'abbé Genolin, l'église menaça ruine après les troubles révolutionnaires. Elle fut entièrement démolie et reconstruite en 1825, sur les plans de M. Debelay, architecte à Bourg. Mais peu de temps après, en 1891, elle était dotée d'un nouveau clocher, celui que nous voyons encore actuellement.
Photo au format 12x17cm, dans un cadre cartonné 20x25cm, dimensions rigoureusement identiques à celles d'autres photos réalisées vers 1936 par Gabriel Moine, faisant fonction de photographe régional et à qui on peut donc attribuer ce très sobre et majestueux cliché.
En comparaison avec aujourd'hui les différences d'aspect extérieur de l'église et de son environnement sont mineures. On voit encore la petite cheminée du toit et l'ancienne toiture. Mais le calvaire de droite n'a pas encore été rapproché de l'église (et donc n'est pas visible sur cette photographie). La robuste rambarde métallique protégeant les plans inclinés d'accès n'est pas non plus posée.
Comme on l'a dit à propos de l'ancienne église de 1825, une très bonne entente régnait entre la municipalité et le curé Musy. L'on dispose donc, à travers les registres municipaux des délibérations, de toutes les étapes qui aboutirent à partir de 1889 à la réception en 1892 de ce clocher bien plus élancé que le précédent.
C'est avec Alphonse Courbe-Michollet, le très dynamique maire de l'époque, qu'est prise la décision de reconstruire le clocher de 1825. Par délibération du 10 février 1889, "vu le mauvais état du clocher de l'église paroissiale, considérant qu'il y a urgence à refaire la charpente", le conseil désigne M. Baudin, architecte à Musinens, pour dresser un projet de réparations. Une commission : de quatre membre est créée (Courbe-Michollet, Tavernier, Ducret Emile, & Ducret Marius).
Le 17 août 1890 le conseil municipal approuve les plan et devis dressés par M. Delbos, (un nouvel) architecte, et vote le montant des travaux (10.539,50 francs).
Le 7 juin 1891, le conseil est d'avis de porter de 0,70 à 1 m de diamètre l'intérieur du cadran à faire dans le clocher actuellement en construction. Par contre, ce même jour, le conseil rejette, pour l'instant (plusieurs autres projets dans la commune), la demande du conseil de fabrique d'acquisition d'une troisième cloche pour la nouvelle sonnerie. Par contre, le 13 septembre, il accepte évidemment une demande de devis pour un paratonnerre et 24 crochets de suretés pour les 8 pans du toit.
Le 15 novembre 1891, le conseil prend connaissance du décompte établi par M. Delbos formant réception des travaux pour lesquels M. Buffard est entrepreneur, approuve et vote la dépense supplémentaire de 1.757,99 francs, puis encore, le 22 novembre, 1.000 francs d'indemnités sur les 1123,10 francs demandés par l'entrepreneur.
Enfin, le 21 février 1892, une courte mention de délibération rapporte la réception du clocher et l'inauguration de l'horloge électrique en décembre 1891. Et finalement, Maxime Coutier étant maire, la réception des travaux fait état d'un montant total de 10.819,99 francs, somme établie par M. Delbos.
Publication : Ghislain Lancel. Remerciements : Famille Ducret-Meunier, cliché présumé de Gabriel Moine (Chézery). Source : Registre de délibérations RD 12 et 13.
Première publication, le 5 mars 2009. Dernière mise à jour de cette page, le 29 mai 2013 .