Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Les décès sont parfois commentés, par le prêtre, ou même par la presse locale. En voici quelques exemples, avec des classements parfois arbitraires, certains décès pouvant figurer dans plusieurs rubriques.
Les morts à cause des arbres (chute d'un l'arbre, d'une personne abattant ou montée dans un arbre, voiturier manipulant des grumes) furent évidemment assez nombreuses, dans une commune où la forêt recouvre un tiers du territoire.
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(1) Décès de François Seigne-Martin [5018], tué par un arbre abattu à proximité (coup de vent), en 1863 [L'Abeille du 05/12/1863].
(2) Décès d'un voiturier de Giron, au Crêt de Chalam, tué par des grumes ayant glissé, en 1895 [L'Abeille du 30/06/1895].
(3) Décès d'Albert Grenard (natif de Chézery). Demeurant au Druget, il descendait un char de bois de chauffage de la montagne, lorsqu'il voulu retenir son chargement qui menaçait de se renverser, mais le char culbuta et il fut littéralement broyé par le chargement [L'Avenir Régional, du 30/11/1911].
(4) Jules Dujoux [5961], tué en déracinant un arbre près de chez lui [L'Abeille, du 21/01/1894].
Les ouragans provoquent des ravages dévastateurs. A l'opposé, un simple coup de vent peut tuer aussi un patron de la scierie de Champfromier. Le froid tue tous les ans, à Champfromier comme ailleurs. Voir aussi à Bois (arbre tombé par un coup de vent).
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(1) Décès d'Auguste (et non François) Ducret [5616], marchand de bois, en 1894 [L'Abeille du 02/12/1894].
(2) Décès par 1,50 mètre de neige de François Ducret [5829], ayant été en traineau chercher du foin en montagne [L'Avenir Régional, du 26/03/1908].
(3) Décès d'Octavien Guichon [6079], tombé au travail (cultivateur-fermier) d'une congestion provoquée par le froid [L'Avenir Régional, du 26/01/1911].
(4) Mort d'un garçon de ferme (Félix Auguste Mansuelle, natif d'Origny, dans l'Aisne) chez Courbe-Grospiron [Lire : François Courbe-Michollet (6544), au Poisey], par oxyde de carbone [L'Avenir Régional, du 04/02/1915].
Les disparitions de promeneurs s'étant perdus dans cette vaste commune de Champfromier (32 km²), au relief pouvant être très escarpé, ou ayant fait une mauvaise chute, ne sont pas rares, même de nos jours. Toutefois, entre "disparu" et "mort par suicide", un doute est parfois permis....
De nombreux enfants mouraient en bas-âge, pour cause de constitution fragile, au regard des conditions de l'époque (santé, alimentation, médecine). Certains sont toutefois morts en pleine santé, souvent d'une malchance en jouant.
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(1) Décès accidentel, par une branche de bois, en roulant, de Germaine-Renée Ducret-Gach [11767 (née à Couzieu)], 7 ans, en jouant avec ses frères et sœurs [L'Avenir Régional, du 29/03/1928].
(2) Enfant de bûcheron dite morte à Champfromier [indéterminée et ne figurant pas dans les décès de la commune], s'étant brisé la colonne vertébrale en tombant d'un mur de 2 mètres, un mois après un frère âgé de 7 ans [L'Avenir Régional, du 04/10/1928].
Goutte : "Rolande Gros [9688], veuve de feu Bernard Cottier [8627], demeurant en la Combe d’Evouaz, paroisse de Champfromier, laquelle étant affligée des goutes, ne pouvant marcher, par rapport à son incommodité étant dans la maison du Sieur Passerat la Chapelle, où elle habite audit lieu d’Evouaz , a fait ce présent testament nuncupatif" [3E17459, Testament, n° 35 (31 octobre 1730)]. Mais elle ne mourra, au Bief-Brun, qu'en 1734.
Longue maladie : Travailleur énergique et intelligent, serviable et bon, Clément Ducret [CI-6839 (Clément Ducrest, demeurant au Bordaz et frère d'Eloi Ducrest, le forgeron qui s'établira Rue des Burgondes)] est mort âgé de 22 ans, après une longue et douloureuse maladie, en 1906 [L'Avenir Régional, du 21/11/1906].
Maladie foudroyante :
Embolie foudroyante :
Les discussions qui s'enveniment dans un couple, arrivent parfois jusqu'au décès de l'un d'eux, souvent la femme.
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(1) Décès de Justine Blanc [Menthières], morte d'un coup de couteau dans un moment d'emportement par François Genolin-Pochy [5148], son mari, en 1857 [L'Abeille du 21/04/1857].
(2) Décès à "Sous-Roche d'en Bas" [Sous les Rochers] de Joséphine Bouvier (née à Echallon), retrouvée le corps portant de multiples plaies, la figure n'ayant plus face humaine, tuée par Marius Tournier [6323] son mari, conduit à la maison d'arrêt de Nantua [L'Avenir Régional, du 25/03/1915].
Les morts par noyade sont évidemment assez nombreuses dans un pays de rivières.
Nicolas Joseph Jules Ducrest [11764], médecin né à Paris, domicilié à Champfromier, est décédé le 1er novembre 1882 à 9 heures du soir, s'étant noyé accidentellement au Pont du Dragon, selon les sources orales. Selon une autre source, ce fut en passant la Planche à Dujoux [Lucas Grenard, Dans le Val Chézerand, p. 15].
Triste fin que celle de Félix Ducret [6192], qui, pris d'une indisposition à (Fichin, hameau d'Echallon, et non à Saint-Germain de Joux) en allant en voiture à Belledoux, s'est reposé au bord de la route, assoupi, endormi et est tombé dans son sommeil au fond du ravin (de la Semine, et non de la Valserine), se brisant la colonne vertébrale. Il est mort deux heures plus tard, selon l'article de presse de L'Indicateur de la Savoie, du samedi 12 juin 1897. L'acte de décès, rédigé le 31 mai 1897 dans les registres d'Echallon (décédé la veille), nous précise qu'il était aubergiste à Champfromier, âgé de 38 ans. Sa profession surprend, car il est habituellement donné pour avoir réalisé les aménagements du nouveau cimetière de Champfromier, et y avoir été inhumé le premier, dans la première tombe à gauche le long du mur en entrant ; et n'avoir pas les deux enfants cités dans l'article de presse.
Non publiés. Voir aussi à "Disparus".
Si de nos jours on peut mourir d'un accident de la circulation routière, jadis les premiers véhicules motorisés forestiers ou agricoles, et même précédemment ceux tirés pas des boeufs ou chevaux, ont aussi fait leur lot de victimes. Voir aussi à Maladie (embolie).
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(1) Habitant de Montanges, écrasé par son véhicule au retour de Champfromier, où il était venu prendre un chargement de pierres, en 1894 [L'Abeille du 08/07/1894].
(2) Mort d'Emile Tournier [6545], conducteur au P.L.M. en gare de Virieu [L'Avenir Régional, du 16/01/1919].
Ajoutons le décès de Louis Ducret [6492], écrasé sous un char de sapins en 1908 : "Ecrasé sous un char. Vendredi dernier, M. Ducret, dit Gochet, âgé de 38 ans, marchand de bois à Champfromier, conduisait un char chargé de sapins, qu'il était allé charger à Chézery. Arrivé au lieu de Domplomb, il voulut descendre de son char pour serrer le frein ; malheureusement, sa blouse resta accrochée à un sapin, et M. Ducret fut précipité sous les roues du chariot qui lui passa sur les cuisses. Le chargement de sapins, se trouvant à fleur de la route, traîna le malheureux sur une certaine longueur. M. le docteur Guillermet, mandé auprès de lui, constata une fracture de la colonne vertébrale et de l'épaule, et jugea son état désespéré" [L'Avenir Régional, du 16/04/1908]. Lors de la mention des funérailles, le dimanche, il était précisé que "Une nombreuses assistance suivait le convoi funèbre, dans lequel on remarquait la Société des Vétérans dont le défunt faisait partie" [L'Avenir Régional, du 23/04/1908].
Parfois la mort n'est qu'un fait de vieillesse, mais l'homme ayant eu de belles fonctions ou qualité, la presse nous en rapporte quelques faits de sa vie dans sa nécrologie.
Publication : Ghislain Lancel.
Première publication le 24 juin 2015. Dernière mise à jour de cette page, le 25 juin 2015.