Oculus

La tradition orale conserve le nom d'oculi (un oculus, des oculi), à ces petites ouvertures, qui ne sont pas ici des yeux, pratiquées dans le haut des murs pignons des granges. Leur fonction n'était pas esthétique, mais fonctionnelle : permettre à l'air de circuler entre l'intérieur de la grange et l'extérieur. En particulier, si le foin avait été rentré dans de mauvaises conditions, trop vert ou trop humide, il fermentait, s'échauffait, et risquait de mettre le feu à la grange (comme cela s'est encore produit au printemps 2005). On dit aussi que si du foin a été malencontreusement rentré avec une pièce métallique (comme une pointe de dent de fourche cassée), celle-ci risque de provoquer, du moins de favoriser, un départ de feu.

Trois oculi triangulaires, ici chacun exceptionnellement protégé des pluies par une pierre dépassant du mur pignon
(Route du Bordaz, à la sortie du village), à un très rare moment où le soleil les met en relief.

Les oculi peuvent prendre diverses formes, carrée ou rectangulaire, triangulaire ou ronde, Le matériau d'encadrement est souvent caractéristique de la forme : montants en pierre pour une forme rectangulaire, usage de planches pour les triangles. Les formes rondes sont généralement percées dans une pierre, mais on en rencontre de bien plus insolites, comme celle des trous de vieux poêle de récupération...

  

  
Quelques variantes, à la Chandelette, à Monnetier le Crêt, et rue de la Fruitière

Récupérer un vieux poêle pour l'aération des combles n'est pas le fait unique d'un farfelu. A Conjocle (Maison Monthoux), on se souvient qu'une fenêtre actuelle a remplacé le "dessus" d'un poële savoyard à trois trous !

Crédit photographique : Ghislain Lancel (28/03/2012 et autres dates). Remerciements : Mado Monthoux.

Première publication le 29 mai 2012. Dernière mise à jour de cette page, 30 mai 2012 .