Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Maison Perrier (Rue de la Fruitière)

 

La maison Perrier, comme on pourrait l'appeler depuis que Nicole et Paul l'ont acquise en 1977 (après y avoir séjourné longtemps en vacances), est située dans une rue du vieux Champfromier, la rue de la Fruitière, rue qui domine le village ! Leur maison n'est toutefois pas très ancienne puisqu'elle n'est pas représentée sur les plans Napoléoniens. Il est vraisemblable qu'elle fut construite à l'initiative de Joseph Ducret, jeune marié époux de Véronique Tavernier, qui habitait encore chez ses parents au hameau du Bordaz en 1886. Au recensement de 1891 on trouve la première mention de l'habitation à Champfromier-le-haut, autrement dit rue actuelle de la Fruitière. Victorine, la fille de Joseph, est alors âgée de 6 ans et un petit frère Constant est né. Plus tard viendront Louis-Justin, Ernest, et Constance, la dernière née, en 1903. La maison revient en 1928 à Ernest, donnée par sa mère, veuve.

En 1964 la maison est revendue par les héritiers d'Ernest à Louis Ducret, de Bellegarde. Daniel, fils de Louis Ducret dit "le fils de l'épicier", témoigne que durant ses vacances d'été il avait repeint cette maison. Elle aussi avait un nom, on la nommait alors "la maison à Nest", très certainement ce Ernest qui l'avait acquise depuis 1928.

Pierres de taille de ré-emploi

Cette ferme comportait évidemment une partie habitation (exposée au soleil, et non s'ouvrant sur la rue) et une écurie, ainsi qu'une grange (côté rue de la Fruitière). La solide charpente présente exactement les mêmes contreforts à accolade qu’à la Chandelette (présumée signature du même charpentier), et les mêmes marques d’assemblage en chiffres romains. Côté extérieur, lorsque vers 1995 Paul décide de faire tomber le crépi du mur sud, il met logiquement à jour les pierres de construction du mur. Mais, surprise, il découvre bon nombre de belles pierres de taille ouvragées de ré-emploi. Le mur est maintenant rejointoyé, et c'est une belle satisfaction que d'avoir remis en valeur ces belles pierres d'un temps passé, même si, il est vrai, jadis elles étaient recouvertes chaque année d'un crépi protecteur neuf et n'étaient donc pas visibles.




Où sont ces pierres de taille de ré-emploi ?
Retrouvez-les dans le mur ci-contre



Dimensions : 55 x 5 cm (base de 13 cm)

Largeur 47 cm hors tout (intérieur 26 cm) ; Hauteur : 17 cm.

Largeur : 40 cm environ

Largeur : 50 cm environ

En dehors de l'heureux aspect esthétique récemment redonné à ces pierres en les découvrant à la vue, il faut bien se rappeler que ces quelques pierres de taille étaient initialement cachées sous un crépi et utilisées vulgairement comme les autres pierres du mur. Ceci prouve bien qu'elle furent récupérées sur place ou dans le voisinage immédiat des ruines d'une maison, et non, comme on l'entend souvent dire, convoyées depuis un hypothétique monastère de Monnetier, ou même de Chézery, pour être cachées ensuite ! Il en est du moins ainsi pour toutes les pierres de ré-emploi des maisons n'ayant qu'un siècle ou deux.

 

A voir aussi, une sépia de la maison par A. Pochet.

 

Remerciements : Nicole et Paul Perrier, Daniel Ducret. Crédit photographique : Ghislain Lancel.

Première publication, le 23 octobre 2009. Dernière mise à jour de cette page, le 28 juin 2011.

 

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