Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
La maison du Crozat est connue par une carte postale assez rare laissant admirer sa toiture entièrement en tavaillons (CP 189). Cette imposante bâtisse fut celle des Mermet, et de l'institutrice Lina Durrafour, et plus récemment de la famille Vandembeusche, par la branche maternelle. Elle est encore habitée aujourd'hui.
A l'origine, il n'y avait pas une, mais deux maisons au Crozat (A64 de la feuille A1, et A108, "le château", de la feuille A3, des plans napoléoniens). La maison actuelle est celle du fond, celle du premier plan était dite le "Château", probablement en référence à sa surprenante tour carrée, forme tout à fait inhabituelle en ce lieu. Ces deux maisons étaient au XVIIIe siècle les propriété des Genolin. Vers 1840, ainsi qu'on le voit sur un plan, la maison actuelle était celle de François-Marie Mermet. La maison et les terres du premier plan étaient partagées en 1833 entre François-Joseph Rendu [CI-3701] et Camille Genolin, juge à Seyssel.
François-Marie Mermet [Famille Mermet-Fantzi, des Bouchoux (CI-10585)] vint dans cette maison comme fermier des Genolin en 1782, et l'acheta en 1792. Il la fit rebâtir, du moins restaurer en 1810, date qui figure sur un linteau de porte. La famille y est restée jusqu'en 1901, année de la mort de son petit-fils François [CI-5191]. La propriété passa ensuite à la nièce de François, bien connue des écoliers de la Combe d'Evuaz, Lina Duraffourg. La maison fut ensuite louée à la famille Vuillermoz, à Alix Guichon, à Zacharie Grenard, à Mme Chapelu, et enfin à Rose Chapelu et Victor Guichon jusqu'au début des années 1960.
Sur la photographie les tavaillons couvrent de grandes surfaces, toute la toiture de la maison au second plan, et toute celle du premier plan ainsi que la façade sud, très joliment aménagée. A l'arrière plan, on voyait encore la "Roche aux Croz", falaise calcaire d'où l'on extrayait la chaux nécessaire aux constructions.
Après sa démolition, les pierres de la maison au premier plan ont servi à construire la fromagerie voisine.
Peu après 1900, la maison du Crozat avait encore sa toiture en tavaillons. Elle était occupée par François Mermet-Fauchy, et Lina Duraffourg, sa nièce institutrice dont l'école se trouvait sur l'autre versant de la Semine. Le balcon était encore en bon état. Mais déjà en 1914 (revoir la carte-postale) on interdisait aux enfants d'y monter car c'était dangereux. Les tavaillons de la toiture furent bientôt remplacés.
Remerciements : Mme Marie-Claude Vandembeusche (photos et notes).
Première publication, le 29 juillet 2008. Dernière mise à jour de cette page, le 1er novembre 2012.