Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Recensement de 1866

 

Enfin un recensement avec les numéros individuels croissants et ainsi la possibilité de retrouver facilement un individu ! Toutefois l'individu 510 est dédoublé (bas et haut de page !) avec décallage jusqu'au 623, oublié, qui permet de retrouver ainsi la numérotation correcte ! Vers la fin, la numérotation saute de 1037 à 1039, ce qui donne un dernier numéro individuel de 1042 alors que ne sont recensés que 1041 individus distincts. De même des oublis dans la numérotation des immeubles et des ménages semblent vouloir être corrigés en sautant de l'immeuble 203 à 206 et du ménage 252 à 256. La calligraphie très agréable rend les données facile à lire, il n'y a pas de doute sur les noms ou les chiffres, ni de curiosité orthographique du rédacteur !

Le chiffre de la population est incorrect, on l'a dit, puisque 4 personnes de la famille Burdet/Pillard d'Evuaz sont recensées deux fois, aux numéros individuels 784-787 (Aux Ramas) et en 1022-1027 ( à la Combe) où cette fois la famille est plus nombreuse ! On retrouvera d'ailleurs ce même double compte en 1872.

Observations et récapitulatifs du document

Date. Le document est signé du maire, Coutier, en date du 8 juin 1866. Mais Eudoris Blanc, né le 26 avril et étant dit âgé de 3 jours lors du recensement, celui-ci s'effectua donc en réalité, du moins en partie aux derniers jours d'avril.

Population, familles et maisons. Le récapitulatif est plus précis que le précédent, pour chacune des fermes isoles. Il totalise 1041 habitants (et non 1042) dont, en acceptant cette erreur de une unité, 834 agglomérés (139 Chef-lieu ; 128 Pont-d'Enfer ; 40 Bordaz ; 76 Communal ; 189 Monnetier ; 41 Conjocle ; 24 Combe du Collet ;  197 Evuaz) et 208 habitants éparses, 554 individus du sexe masculin et 488 du sexe féminin, 44 veufs et 38 veuves.

Répartition. Le détail géographique est de : Champfromier chef lieu, 30 maisons et 139 habitants ; pour les hameaux, Pont d'Enfer 13 et 128, Bordaz 10 et 40, Communal 21 et 76, Monnetier 52 et 189, Conjocle 9 et 41, Combe du Collet 6 et 24, Combe d'Evuaz 26 et 197 ; et pour les fermes ou granges isolées, La Caserne 2 et 19, Sous-Balme 1 et 8, Sous les rochers 2 et 13, Pré Ploux 3 et 11, Chandelette 1 et 5, Combe Jean 2 et 10, Sous Nerban 2 et 7, Sous Cruchon 1 et 5, En Barbouillon 1 et 5, Crêt de L'Achat 1 et 5, Au Chomeu 1 et 4, Pré Grevet 1 et 6, Domplomb 1 et 4, Poizet 1 et 9, Pré Brun 1 et 6, Le Souillet 1 et 19, Sur les Prés 1 et 12, Aux Ramas 2 et 6, Au Réret 2 et 12, Poutachet 4 et 16, Aux Charrières 1 et 7, Sur la Serraz 1 et 5, Chaudanne 1 et 3, et enfin Iles 2 et 10.

Métiers et professions. Vu les lacunes (619 individus non renseignés, et pas seulement les 240 enfants de 16 ans ou moins), il ne faut pas espérer une synthèse quantitative des métiers à Champfromier en 1866. On peut toutefois légitimement penser que bon nombre des adultes, grands enfants et adolescents pris dans ces non renseignés sont à ajouter aux 264 cultivateurs ou cultivatrices explicitement cités, ou pour le moins dans des fonctions agricoles, domestiques (38 cités) ou journaliers (13 cités). Les emplois multiples ou saisonniers (peigneurs de chanvre, etc.) ne sont évidemment jamais cités.

L'information la plus inovante est celle de la présence de 7 "canuses, ouvrières à la maison" mais qui semblent toutes natives d'autres lieux que Champfromier. Félix Coutier, "employé en soie" est lui un vrai champfromérand. Tous (sauf une canuse) demeurent dans la même maison au Pont d'Enfer, celle de Paul Coutier (épicier) et Lucine Grosfilley (ménagère), parents dudit Félix.

Une autre activité, d'effectif important, est celle traditionnelle des douaniers de la zone franche. On compte 25 préposés et deux ou trois gradés, répartis entre le village et la caserne de la Combe d'Evuaz.

Les autres professions sont assez marginales en effectifs (un seul, sauf mention contraire) : aubergiste (4) ; brigadier ou garde forestier (4) ; cabaretier ; cantonier ; cordonnier (9 dont 4 ouvriers) ; couturière (7) ; curé et vicaire ; épicier ; facteur ; fromagère (3, dont une à Monnetier) ; garde-champêtre ; horloger (2) ; instituteur (4, dont un homme et une femme au village et deux institutrices à Evuaz) ; marchand de vin ; maréchal (4) ; ménagère (2) ; menuisier (5) ; meunier (4) ; retraité (1 !) et sans-profession (5 !) ; sage-femme ; scieur (2) ; servante (2) ; tailleur de pierre ; tourneur ; voiturier. On dénombre aussi 9 enfants en nourrice, de noms inconnus, et donc probablement tous de la charité de Lyon.

Familles nombreuses. Au Souillet, les Guichon ont 10 enfants (de 8 mois à 19 ans). Les Grenard de la Combe d'Evuaz font presque aussi bien, avec 9 garçons et filles âgés de 5 à 9 ans. Les Vuillermoz n'ont que 8 enfants, à égalité avec les Bonneville mais dont les enfants sont beaucoup plus âgés.

Divers. On relève deux nouvelles dénominations de lieux-dix habités, le Pré Brun et Sur les Prés. Une famille Vallet de Montanges s'est installée à la ferme de Sous-Cruchon. Juilliand redevient un patronyme sans variantes.

Itinéraire du recensement

L'itinéraire retenu en 1866 ne s'inspire du précédent en 1861 que pour le début. Il est semblable jusqu'à Sous-Balme (Caserne, Rue de l'Eglise, la Fruitière et Sous-Balme). Mais alors vient plus logiquement le Pont d'Enfer. Le Bordaz est suivi de ses fermes éparses jusque vers le Nerban. Vient ensuite le Collet puis Sous-Cruchon, et des fermes isolées enntre le Bordaz et Communal (Barbouillon, Chaumeu, etc.) Comme toujours, Communal commence par la Rue du Dière. La rue des Sanges est celle fois remontée et poursuivie par le Clos de l'Epine. Monnetier commence par le Crêt, la Rue du Lapidaire. Puis s'enchaîne la Rue du Bas et Monnetier-Rue jusqu'au Châtelard. Conjocle est confus, semblant se terminer par Moulin-Dernier. On passe ensuite à des maisons éparses, en ordre un peu dispersé : au Poisey, à Pré-Brun, au Solliet, à Sur les Prés, au Ramas, au Réret, au Potachet, Charrières, Chaudanne, etc. ! La Combe d'Evuaz est particulièrement confuse... Vient enfin Domplomb, qui semble avoir été rajouté après son oubli...

Age moyen et moyenne d'habitants par famille

Cinq ans seulement après le précédent recensement, celui de 1861, l'âge moyen n'a pas changé : 32,5 ans mais l'écart-type est un peu moins élevé, à 21 ans. Les deux plus "anciennes" du villages sont âgées de 94 ans, ce sont Marie BAVET, mère du douanier capitaine Marcellin BUFFA, demeurant au quartier du Pont d'Enfer, et Claudine VERCHERE, demeurant à la Combe d'Evuaz.

Le nombre moyen d'habitants par famille, ou par feu comme on disait sous l'Ancien Régime, est de 4,56. On attendait plutôt un nombre de l'ordre de 4, dans la logique d'une baisse régulière du nombre d'habitants par famille entre 1851 (4,56) et 1872 où il ne sera plus quie de 3,81.

Conventions pour le fichier de ce site

La numérotation individuelle a été corrigée (erreurs locales de 1 au maximum). Le couple manquant (62, 93) des numéros de maison et de famille ne perturbant pas les tris par ordre croissant, il n'a pas été réattribué. Par contre le doublon de Napoléon GENOLIN (135, 179) à été remplacé par le couple (207, 258), et le couple incomplet de la famille de Emile RENDU (200, -) remplacé par (208, 259), ces deux derniers mis en fin des listes.

 

Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.

Dernière mise à jour de cette page, le 22 janvier 2008.

 

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