Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Recensement de 1876

 

Le récapitulatif de dernière page mentionne la population, 966 habitants (498 de sexe masculin et 468 de sexe féminin, dont 36 veufs et 49 veuves). Tous sont français. Vient ensuite le détail du nombre des maisons, familles et individus pour le chef-lieu, les hameaux et pour les diverses fermes éparses (toutes dénommées). On obtient alors le nombre de 826 individus pour la population agglomérée et 140 en population éparse).

Le document est signé par le maire, (Joseph) Ducret, le 21 décembre 1876. Toutefois le recensement se déroula durant quelques jours au mois précédent puisque Marie Antoinette Sylvie Ducret, la plus jeune recensée, âgée d'un jour, était née le 22 novembre 1876 (et inscrite sous les prénoms de Marie Louise Antoinette !) et que Joanny Grenard, âgé de 8 jours, était né le 21 novembre (sous le nom de Joanny Ducret !).

C'est peu avant l'année de ce recensement qu'à Bellegarde on signale les débuts de la télémécanique (1874).

 

Observations

Sur l'exemplaire consulté (celui de la mairie) les numéros individuels 31/60 et 61/90 sont mal placés, ils sont reportés vers la fin entre les numéros 960/961 d'Evuaz.

La colonne de la nationalité n'est pas remplie mais les totaux de bas de page traduisent que tous les recensés sont français.

Vu l'éloignement, Evuaz était doté d'un adjoint spécial depuis 1832. En 1876, c'était Pierre-Marie Mermet, dit le Pire (Pierre), veuf, 68 ans, cultivateur, cousin du précédent adjoint, qui officiait. Mais on sait que le degré d'instruction de ces adjoints était très faible, orthographiant les prénoms de manière très fantaisiste. On ne leur en voudra pas, c'est seulement dans ces années là que les enfants d'Evuaz commencèrent à bénficier d'une institutrice. Ce recensement n'est donc pas non plus d'une grande rigueur pour Evuaz, nombre d'enfants n'ayant pas de lieu de naissance précis indiqué, ainsi on trouvera souvent la mention "né dans le département", ou dans le Jura ! Le cas est particulièrement frappant pour Célestin Vuillermoz pour lequel lui-même, son épouse et leurs 6 enfants célibataires de 17 à 36 ans sont tous dits nés dans le Jura, sans précision, et il en va de même jusqu'à la fin de la page, et même du document !

Itinéraire du recensement

L'itinéraire retenu en 1876 diffère lui aussi de tous les autres. Il commence par la Rue de l'Eglise, du sud au nord, puis semble descendre au Pont d'Enfer en passant par l'actuelle maison dite La Rivière. Le Pont d'Enfer commence par la rive gauche, puis le recensement passe à l'autre rive en se dirigeant vers la Caserne et Sous-Balme. Le Vieux-Bourg se poursuit jusqu'au bout de la rue de la Fruitière. Communal est sans surprise sauf la Rue des Sanges rmontée de l'ouest à l'est. Suivent des habitations isolées (Pré Grevet, Barbouillon, etc.) Le Bordaz est suivi des granges isolées. Puis vient le Collet. Monnetier semble commencer par des granges éparses et est suivi du Crêt, assez confusément, avant de redevenir sans surprise jusqu'au Châtelard. A Conjocle, succède Moulin-Dernier et de nombreuses granges du Solier, au Poisey en passant par Sur les Prés. L'itinéraire de la Combe d'Evuaz est confus.

Observations complémentaires (métiers)

On dénombre 467 cultivateurs, ou cultivatrices, mais le grand nombre de mentions peu précises comme "Idem" laisse une assez grande incertitude, 18 sont domestiques, présumés aussi dans le secteur agricole. On relève 24 douaniers répartis entre le chef lieu et Evuaz (avec un lieu de naissance pouvant être précis), ainsi que 7 aubergistes, 2 blanchisseuses, 2 boulangers et 2 cantonniers, 6 cordonniers et 5 ou 6 couturières. Par ordre alphabétique viennent ensuite 4 épiciers, 1 facteur, 6 fromagères réparties sur Champfromier le Haut, Communal, Monnetier et Le Collet, 3 gardes forestiers et 2 horlogers, 3 instituteurs dont une retraitée, 3 maréchaux tous chefs de ménages, 1 médecin, 2 ménagères, 4 meuniers en comptant les épouses, 1 sage-femme, 1 scieur et 1 tailleur de pierre venant de Savoie, et une quinzaine de femmes sans profession. Il n'y a pas de maçon ni de charpentier désignés, pas non plus de lapidaire. On relève 5 enfants de la charité, tous élevés par une même famille, et un adulte de 35 ans (Jean ROBERT).

Age moyen et moyenne d'habitants par famille

Quatre ans seulement après le précédent recensement, celui de 1872, l'âge moyen ne varie presque pas, à 33 ans (et l'écart-type est inchangé : 22,3 ans). Par contre on note un net rajeunissement dans les plus anciens de la commune puisque la doyenne est Sophie GUICHON, mère de François MERMET, demeurant à Evuaz, et seulement âgée de 85 ans : plus aucun nonagénaire parmi le presque millier d'habitants que compte Champfromier !

Le nombre moyen d'habitants par famille, ou par feu comme on disait sous l'Ancien Régime, est de 3,82, là aussi presque identique à celui du recensement précédent (3,81).

Conventions pour le fichier de ce site

La mention "Né(e) dans la commune" (ou autres du genre "La commune", "Idem") a été remplacée par celle de Champfromier. Toutefois la prudence s'impose car la rigueur n'est pas la caractéristique de ce recensement ! L'immeuble 62 était doublé par erreur.

 

Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.

Dernière mise à jour de cette page, le 22 janvier 2008.

 

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