Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Ce recensement, bien que daté du 30 janvier 1882 et signé du maire, Courbe Michollet, est bien celui de 1881. La population est alors de 904 habitants.
Curieusement plusieurs habitants semblent manquer pour ce seul recensement !
Très succinct, ce recensement ne mentionne plus l'état civil (ni sexe, ni mention de célibataire, marié ou veuf !) ni le lieu de naissance ! L'expression ménage est parfois ajoutée dans la case de la colonne Position dans le ménage, presque inutilement, pour signaler un individu (neveu ou autre) rattaché au ménage !
Au chef lieu il devient assez fréquent, tandis que l'homme est cordonnier, scieur ou marchand de bois, que seule l'épouse (du moins officiellement) maintienne la tradition, ou une sécurité dans les ressources du foyer, en restant cultivatrice ! La maisonnée des Ducret-Lyset rassemble 3 frères, les épouses et les enfants, soit 14 personnes, y compris un jeune neveu. Antoine. Début aussi de transition ces frères Ducret, puisque l'aîné âgé de 60 ans exerce encore l'activité traditionnelle de cultivateur, tandis que son frère Joseph (53 ans), chef de la famille, est marchand de bois, et qu'Auguste (43 ans) et son épouse sont négociants.
A signaler une surprise professionnelle, avec Célina Génolin, 19 ans, qui est modiste ! Elle n'est d'ailleurs pas la seule, Marie Coutier, 40 ans, est aussi "Maudiste". Toutefois les métiers de l'habillement ne sont pas vraiment nouveaux à Champfromier, puisque l'on connait des tailleurs d'habits depuis 1625 (Thièven Tavernier). L'unique lapidaire signalée, épouse d'un préposé des douanes, n'est pas vraiment non plus la première, une autre est signalée dès 1872.
Dur d'oreille, ou pas très bon en orthographe..., était le rédacteur : tous les Claude ou Jean-Claude sont orthographiés Glaude, y compris Glaudius Enry ! De même les Juilland reviennent à la place des Julliand, et les Filomène et autres Alise arrivent en grand nombre !
Le récapitulatif de dernière page mentionne une population de 904 habitants, répartie en 701 agglomérés (169 maisons) et 203 éparses (47 maisons). Le premier groupe se compose d'abord de 239 habitants (et 51 maisons), si l'on rassemble le Chef-lieu, le haut du village et le Pont d'Enfer (presque chacun pour un tiers), 39 habitants (11 maisons) au Bordaz, 92 habitants (26 maisons) à Communal, 169 habitants (52 maisons) à Monnetier et 162 habitants (29 maisons) pour la section d'Evuaz. Vient ensuite le détail pour les habitations éparses.
L'itinéraire retenu par le rédacteur du recensement en 1881 diffère lui aussi de tous les autres. Il commence classiquement par le sud de la Rue de l'Eglise, puis se poursuit par la Rue de la Fruitière (en ayant inséré Sous-Balme). Puis il revient au quartier du Vieux-Bourg. Il est suivi du Bordaz et des granges qui lui sont voisines. Puis il aborde Communal par la Route du Dière et se poursuit par l'ancienne rue tortueuse passant au nord de ce hameau, la rue du Clos de l'Epine et enfin la Route des Sanges jusqu'à Sous-Cruchon. Viennent ensuite les granges du Dière, de Pré-Grevet et Charnaz, avant celles du Collet. La Caserne arrive ensuite, puis le Pont d'Enfer, des deux rives. Monnetier commence par le Crêt, à l'habitude par la Rue du Lapidaire. Suivent la Rue du Bas, et Monnetier-Rue jusqu'au Châtelard (puis quelques maisonnées qui semblaient avoir été oubliées précédemment). Moulin-Dernier est suivi de Conjocle, d'ouest en est. Suivent de nombreuses granges (Potachet, Charrières, etc.) La Combe d'Evuaz est confuse.
Signalons le vigoureux Jean Chevron de Communal, 72 ans, époux de Jeanne-Marie Julliand, 28 ans, qui lui donne trois enfants de 6 ans, 3 ans et 9 mois !
Pour les métiers, dans les hameaux et fermes isolées, presque tout le monde est cultivateur (ou cultivatrice), mais c'est tellement facile de mettre la mention id (idem) que, même à 2 mois, Augustine Tournier et son frère âgé de 3 ans sont cultivateurs... Dans toute la seconde moitié de ce recensement, le Idem deviendra d'ailleurs systématique et tous les enfants auront donc la profession du père, quand ce n'est pas une épouse qui devient retraitée des douanes ! Prudence donc, dans la mention des métiers (et des lieux-dits).
Comparé au précédent recensement, celui de 1876, l'âge moyen progresse un peu, à 33,7 ans (et l'écart-type aussi : 22,7 ans). En 30 ans, une génération, l'âge moyen a progressé de 3 ans (30,5 ans en 1851). C'est un homme qui devient le doyen de la commune, André DUCRET, père de François, cultivateur, demeurant à Conjocle et âgé de 87 ans.
Le nombre moyen d'habitants par famille, ou par feu comme on disait sous l'Ancien Régime, est de 3,69.
L'erreur de numérotation individuelle, de 244 à 269 a été corrigée.
Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.
Dernière mise à jour de cette page, le 22 janvier 2008.