Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Recensement de 1891

 

La grande nouveauté au village de Champfromier pour ce recensement de 1891, est la nouvelle mairie-école-poste, construite par François Polaillon, entrepreneur, inaugurée en 1889. Conséquence, le "chef-lieu", anciennement situé rue de l'église, est tranféré en un lieu qui n'avait jusqu'alors été connu que comme un modeste hameau de quelques maisons, celui du Pont d'Enfer. L'école et le logement de l'instituteur, autres symboles, sont aussi tranférés dans ce même bâtiment, et l'instituteur est l'individu recensé en numéro 1 ! Signe de nouveauté, un bureau des postes et télégraphes prend aussi position dans ce même bâtiment.

Dans la réalité de ce recensement on ne trouvera en fait aucun "Chef-lieu" désigné, l'ancien étant dénommé "Champfromier le bas, dit Bachat", tandis que le secteur de la nouvelle mairie conserve son appellation de "Pont d'Enfer".

Observations et récapitulatifs du document

Les pages étaient mélangées, et malheureusement c'est dans cet ordre confus que ce recensement de 1891 a été photographié et est encore proposé sur le web (site des Archives Départementales). Pour les relevés des fichiers de ce site il a donc été nécessaire de rétablir au préalable la pagination correcte (archives communales). Il y a donc bien 910 habitants (du moins officiellement) dont 160 habitants à Evuaz (et non 130, comme on pouvait l'imaginer avec la pagination mélangée). Toutefois François Tournier est compté deux fois, comme époux et comme fils demeurant avec sa mère ! (N° 190 et 195). Les fromagers Poncet/Maire ont aussi leurs deux filles comptées deux fois, l'une avec le père exerçant à Champfromier le Haut, et l'autre avec la mère, fromagère à Monnetier (N° 263-264 et 810-811). Il y a donc 4 habitants de moins, soit en réalité 906 habitants. Le document est signé en date du 25 mai 1891.

Une particularité de ce recensement concerne les patronymes, parfois donnés de manière complète, suivant la présentation habituelle : nom, prénom, puis surnom ou complément de nom usuel. Ainsi : Julliand Jean, [dit] Fochetta ; Ducret Jean, [dit] Prince, etc.

Itinéraire du recensement

L'itinéraire retenu par le rédacteur du recensement en 1891, commence par une nouveauté, il part de la nouvelle mairie, récemment construite. Delà, il part vers l'ONU (où sont principalement logés des douaniers) et les immeubles situés de l'autre côté de la rue puis franchit le pont pour les habitations du Pont d'Enfer de la rive gauche (Chemin du Ménéchar). Puis on reprend par le sud de la Rue de l'Eglise, et on poursuit jusqu'aux habitations du Vieux-Bourg, puis de celles de la rue de la Fruitière. Puis c'est le tour du Bordaz, en commançant par la fin du hameau. De même à Communal, on recense tout à l'envers des précédents, en commençant par l'ouest de la rue des Sanges (La Frache) et en poursuivant par la Rue de l'Epine, puis la rue du Clos et enfin la Rue du Dière ! A Monnetier par contre, le Crêt est bien en tête et la suite est dans l'ordre habituel (Monnetier-Rue puis Impasse Genolin), le tout sans aucune grange éparse. Viennent ensuite la Combe d'Evuaz et le Collet, puis Conjocle, d'ouest en est. La totalité des granges vient ensuite (Sur les Prés, ..., Moulin-Dernier, ... Sous-Balme) et le recensement se termine par les deux habitations de la Caserne.

Observations complémentaires (professions)

Sur les 910 lignes officielles d'habitants, il n'y a environ que 340 individus ayant une profession désignée (plus ou moins, compte tenu des nombreux tirets (-) et idem pas toujours simples à interpêter...) Les cultivateurs, hommes et femmes, sont 204, sans compter les 25 domestiques, présumés domestiques agricoles, soit les deux-tiers de la population vivant de l'agriculture.

Les lapidaires sont au nombre de 29. Leur effectif devient signification en attendant qu'il soit multiplié par 4 au recensement suivant. Les lapidaires sont souvent des épouses ou des jeunes filles, dont plus de la moitié ne sont pas natives de Champfromier. Mais même des plus anciens s'y mettent, comme Jean Ducret, de Communal, 56 ans.

Les autres professions sont marginales (un seul individu, sauf mention) : Agent voyer (en retraite), Aubergiste (4), Blanchisseuse (2), Buraliste, Cantonnier (3), Charpentier, Charron, Cordonnier (7), Curé, Distillateur, Douanier (15 dont deux retraités), Epicière, Facteur, Fromager (6, dont un homme, en 3 endroits), Galocher, Garde-champêtre, Garde-forestier (2), Horloger, Instituteur (6 dont une retraitée), journalier, Marchand de bois (2), Marchand de fromage  (2), Maréchal (2), Menuisier (4), Meunier, Receveuse des Postes, Retraité des Postes, Sage-femme (2), Scieur, Tâcheron (2), Tailleur de pierre, Tailleuse (d'habits, 3), Tisserand, Tourneur sur bois.

Age moyen et moyenne d'habitants par famille

Peu de changements par rapport au précédent recensement, celui de 1886, l'âge moyen est de 32,6 ans (Ecart-type de 22,7 ans). Un seul nonagénaire est à signaler, Jean-Roland DUCRET, 94 ans, père de Victorine, demeurant au Bordaz chez son gendre, cultivateur. Son cadet, Joseph DURAFOUR, tourneur sur bois à Monnetier, n'est âgé que de 86 ans !

Le nombre moyen d'habitants par famille, ou par feu comme on disait sous l'Ancien Régime, remonte temporairement un peu avec de 3,97. Il reprendra ensuite sa baisse assez régulière.

Conventions pour le fichier de ce site

Les numéros individuels, qui recommençaient à 1 avec chaque nouveau lieu (avec parfois des oublis et des doublons...), ont été remplacés par une liste croissante traditionnelle. Il en est de même pour les numéros d'immeubles et ceux des ménage...

Pour la colonne des professions, les Id (Idem) et tirets (-) attribueraient des métiers aux plus jeunes enfants et des métiers d'homme aux épouses. On a généralement mis des tirets dans tous les cas sauf pour quelques exceptions vraisemblables (sœurs dont l'ainée est lapidaires, etc.) De nombreuses femmes n'ont donc pas de profession attitrée.

Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.

Première publication le 22 janvier 2008. Dernière mise à jour de cette page, ke 16 février 2014.

 

<< Retour : Accueil Recensements