Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Ce dernier recensement avant la Première Guerre mondiale est heureusement assez complet. Y figurent les dates de naissances, y compris le jour et le mois écrit sous forme de fraction dans la case du prénom (ces dernières précisions n'ont toutefois pas été relevées pour le fichier web de ce site), les lieux de naissance, les métiers et les désignations précises des patrons.
Le recensement est signé du 31 mars 1911. La population est de 794 individus relevés (mais donnée pour 790 en première page). Les récapitulatifs mentionnent, pour le "chef-lieu", les quartiers du Pont d'Enfer (24 maisons, 53 ménages et 199 individus), de Champfromier le Bas (12, 18, 46), de Champfromier le Haut (20, 22, 87), Monnetier que l'on peut réunir (37, 43, 137) et le Bordaz (9, 10, 31), soit des sous-totaux de (102 maisons, 146 ménages et 500 habitants dont 8 étrangers (6 à Champfromier-le-Haut et 2 à Monnetier la Rue).
Hors du "Chef-lieu", on relève Communal (16, 16, 70), Evuaz (18, 18, 98), Le Collet (5, 5, 23), La Caserne (4, 4, 6), Sous Balme (1, 1, 9), Chatey (1, 1, 7), Barbouillon (3, 3, 7), Chandelette (1, 1, 7), Malacombaz (1, 1, 2), Combette au Maure (1, 1, 7), Moulin Dernier (1, 1, 4), Sous les Rochers (1, 1, 2), Pré Grevet (1, 1, 1), Conjocle (3, 3, 11), Potachet (1, 1, 2), Le Reret (2, 2, 10), Le Druger (1, 1, 1), Sur les Prés (1, 1, 4), Le Poizet (2, 2, 10), Domplomb (2, 2, 2) et Les Isles (2, 2, 11), soit un sous total de 68 maisons, 68 familles et 294 habitants (tous français), et un total général pour l'ensemble de la commune de 170 maisons, 214 familles et 794 habitants.
Par tranches d'âge, on relève 22 individus d'un an ou moins (2,7 %), 265 de 1 à 19 ans (33,4 %), 214 de 20 à 39 ans (27 %), 184 de 40 à 59 ans (23 %) et 109 de 60 ans et plus (13,8 %).
A signaler que dans le livre de l'abbé Génolin sur l'Histoire de Champfromier, ce recensement était le dernier connu au moment de sa publication en 1918. L'abbé mentionne en détail ce recensement en y faisant référence (page 4), mais ses chiffres sont très différents pour les maisons, avec un total de 247 maisons, au lieu de 170, et par exemple un sous-total de 55 maisons au lieu de 37 à Monnetier, et de 26 au lieu de 18 à Evuaz. Il cite en effet les fermes isolés, sans occupants, les comptant chacune pour une habitation : Sous-Cruchon, Pré-Bleu, Au Sapin, Combe-Jean, Mont-Jean, Au Dyers, Sous-la-Crête (2 maisons), Le Solliet (2 maisons), Les Charrières, La Serraz et La Chaudanne (2 maisons). Son total des maisons est obtenu en incluant aussi les "habitations en été", également sans aucun habitant, soit 5 maisons Aux Crêtes, 5 Sur l'Achat et 6 Sur l'Auget. Pour le nombre d'habitants, on ne note que quelques petites différences, avec un total faux de 786 habitants (790 si l'on additionne ses totaux partiels) au lieu de 794. Visiblement l'abbé avait aussi son idée du recensement de 1911, déplorant en particulier les maisons vides !
Les cartes postales de Richerd, Ferrand et Michaux donnent une bonne idée de l'aspect du village dans les années de ce recensement. Les ouvriers travaillant pour les deux famillles Ducret, Cyrille et Victor, ne sont pas encore nombreux, respectivement 7 et 5. D'ailleurs on ne parle pas encore de scierie mais de patrons "Scieur et négociant en bois" ou "Négociant en bois et scieur". Comme particularités, on relève 17 lapidaires, tous patrons, 11 préposés des douanes plus 3 gradés (et 4 retraités), une sage-femme, une tisseuse en soie et 3 tailleurs d'habits (deux hommes et une femme), un sabotier, un tailleur de pierres (et deux ouvriers). Pour le reste l'agriculture reste la principale activité, loin devant les emplois de petits commerce ou l'artisanat, et les postes offerts par l'administration. Enfin 372 personnes sont sans mention de profession, elles sont souvent des enfants, des épouses ou parents au foyer.
On compte 7 étrangers, tous Suisses, les deux familles des fromagers de Champfromier-le-haut et de Monnetier.
Par rapport au précédent recensement, celui de 1906, et à l'approche de la Première guerre mondiale, l'âge moyen est semblable, légèrement inférieur, à 32,6 ans (Ecart-type de 21,8 ans). Le doyen est François TOURNIER, 94 ans, rentier demeurant avec sa fille à la Malacombaz.
Le nombre moyen d'habitants par famille est de 3,71, en baisse régulière .
Les numérotations des immeuble et ménage ont été complètement repris pour adopter un ordre croissant sur l'ensemble de la commune (et non recommencer à 1 à chaque changement de nom de lieu).
Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.
Dernière mise à jour de cette page, le 22 janvier 2008.