Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Recensement de 1921

 

Ce premier recensement après la Première guerre mondiale devrait être aussi précis que le précédent, comportant les mêmes rubriques. Toutefois il comporte de pénibles confusions sur les noms de femmes, portant presque toujours le seul nom marital, mais sans que ce soit précisé ni systématique.... La voie du Tram est maintenant construite et elle a créé des emplois dont on trouve les mentions dans les professions. Après 15 années d'attente, l'on observe enfin aussi les débuts de la mise en service du moulin communal activé par la télémécanique, avec Marius PROST comme meunier communal de Champfromier, et la mention de mineurs à l'exploitation des plâtrières de Montanges. L'effectif de la population de la commune poursuit sa baisse, la guerre y contribuant mais y ayant eu qu'une influence limitée : 724 habitants au lieu de 794 en 1911. C'est essentiellement au hameau d'Evuaz, qui perd 40 habitants en 10 ans (58 au lieu de 98 !), que le dépeuplement est le plus sensible.

Observations et récapitulatifs du document

On relève 724 habitants dans ce recensement (et non 725 comme indiqué en première page). Il est signé du premier avril 1921. Les chiffres partiels donnent, pour l'agglomération du chef-lieu : Pont d'Enfer, 27 maisons, 55 ménages et 191 individus, Champfromier le Bas (10, 14, 38), Champfromier le Haut (21, 22, 75), Monnetier regroupé (35, 37, 131) et Le Bordaz (6, 6, 23), soit pour les sous totaux, 99 maisons, 134 familles et 458 individus (dont 13 étrangers).

Hors de cette agglomération dite du chef-lieu, on relève Comunal (16, 16, 74), Evuaz (13, 13, 58), Le Collet (5, 5, 20), La Caserne (4, 5, 21), Sous Balme (1, 1, 5), En Chatay (1, 1, 7), Barbouillon (2, 2, 6), Chandelette (1, 1, 4), Combette au Maure (1, 1, 5), Moulin Dernier (1, 1, 3), Sous les Rochers (1, 1, 5), Conjocle (3, 3, 12), Potachet (2, 2, 6), Le Reyret (2, 2, 6), Le Druger (1, 1, 1), Le Poizet (2, 2, 9), Domplomb (1, 2, 2), La Serraz (1, 1, 5), Les Iles (2, 2, 9), La Chaudanne (1, 1, 8), soit en sous-totaux de cette population dite éparse 61 maisons, 64 familles et 266 individus, tous français.

Par tranches d'âge, on relève 15 individus d'un an ou moins (2,1 %), 253 de 1 à 19 ans (34,9 %), 155 de 20 à 39 ans (21,4 %), 189 de 40 à 59 ans (26,1 %) et 112 de 60 ans et plus (15,5 %). L'effet de la guerre se fait évidement ressentir sur la tranche d'âge des 20-39 ans dont l'effectif passe de 214 à 155 soit 59 personnes manquantes, qui sont presque la totalité des 70 personnes représentant la baisse de population entre 1911 et 1921, qui passe de 794 à 724.

Métiers

D'une manière générale, on travaille en famille, et le père est le patron. C'est particulièrement vrai pour les cultivateurs. On relève néanmoins d'autres patrons, qui sont les corps de l'état, Douanes, l'Enseignement public, les Eaux et Forêts et les Postes, des entreprises locales comme le tramway, les fromageries et la commune (meunier, cantonniers, piéton municipal, etc.), et quelques particuliers (plusieurs familles Ducret, Grossiord, Juilland, Tournier, etc.), ainsi que la plâtrière de Montanges.

On relève 403 personnes ayant une profession mentionnée. L'activité largement dominante est celle relative à la culture (cultivateur, propriétaire-cultivant, domestique, etc.), avec un effectif de 248 personnes. Suivent les lapidaires (29) et les agents des douanes (11). Cyrille Ducret, marchand de bois, 46 ans, n'a encore que 5 employés (scieurs, voiturier, etc.), et Victor Ducret, aussi marchand de bois, n'en compte que trois.

Citons quelques autre professions et les effectifs : apprentis (4), berger (1), bonne d'enfants (1), cafetier (3), cordonnier (3), couturière (7), employé au Tramway (4), Postes (4), garde-forestier (2), instituteur (4), lingère (1), marchand de bois (3), mineur (2), nourrice (2), représentant de commerce (1), sage-femme (1), retraités (une dizaine), scieur (6), tailleur de pierre (2), tailleur d'habits (2).

On dénombre 13 étrangers, deux suisses (Louis Ghérig, 69 ans, et son fils, fromagers) et onze italiens, un maçon (Frédéric Mazzia) et la famille et fratrie Decisi dont les hommes travaillent à la plâtrière de Montanges.

Age moyen et moyenne d'habitants par famille

Dix années après le précédent recensement, celui de 1911, et alors que la Première guerre mondiale est achevée, l'âge moyen monte à 34,3 ans (de même que l'écart-type qui passe à 22,4 ans). L'augmentation de la moyenne d'âge s'explique facilement par la mort à la guerre de jeunes hommes et le faible nombre des naissances tout au long des années de la guerre. La doyenne de la Champfromier est Marie GROSPIRON, 87 ans, vivant seule à Monnetier.

Le nombre moyen d'habitants par famille continue lui aussi logiquement de baisser : 3,68.

 

Conventions pour le fichier de ce site

Il a été fastidieux, pour chacune des 124 femmes mariées, veuves, ou présumées veuves, de retrouver son nom de jeune fille et de remplacer dans la colonne des noms standardisés le patronyme marital par celui de naissance ! Mais c'est fait, pour presques tous les cas. Toutefois quelques manques ou erreurs peuvent subsister, en particulier pour les épouses des douaniers et pour quelques femmes d'Evuaz, seulement présentes sur cet unique recensement.

Comme en 1911, les numérotations des immeuble et ménage ont été complètement repris pour adopter un ordre croissant sur l'ensemble de la commune (et non recommencer à 1 à chaque changement de nom de lieu).

 

Remerciements au personnel du secrétariat de Mairie.

Dernière mise à jour de cette page, le 22 janvier 2008.

 

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