Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Par rapport au recensement précédent (1921), celui de 1926 se place dans un contexte d'effets sensibles d'après-guerre. Un Monument aux morts, réalisé par Richerd, entrepreneur de St-Germain-de-Joux, est placé devant la mairie en 1922. L'année suivante, 1923, voit la fin de la douane de Champfromier, douane de Zone Franche, particularité économique locale du sol français, vieille de plus d'un siècle. Champfromier était concerné par cette douane depuis 1814, étant frontalière de l'une des trois petites zones franches octroyées pour maintenir les échanges commerciaux lorsque Genève entra dans la Confédération Helvétique. Le départ des douaniers, souvent avec femme et enfants, participe à la baisse de population qui passe à 592 habitants (au lieu de 724 en 1921). Le hameau du Collet passe de 20 à 6 habitants, et il n'y en aura plus aucun dès le prochain recensement (1931). Le tram amène les touristes mais n'offre que quelques emplois sur place. Les lapidaires sont encore assez nombreux, mais plus pour longtemps.
Le récapitulatif de fin de cahier est daté du 24 mars 1926. Il fait mention d'une population totale que de 592 habitants (et non 597 comme indiqué par erreur en première page !), répartis en 510 dits au chef lieu et 82 éparses.
Le tableau par hameaux mentionne respectivement, au Pont d'Enfer, 163 individus (dont 2 étrangers), 27 maisons et 49 ménages, à Champfromier le Bas (31, 8, 13), en Haut (65 dont 4 étrangers, 20, 20), au Bordaz (20, 4, 4), à Communal (69, 16, 16), à Monnetier le Crêt (42, 13, 13), à Monnetier le Bas (22, 7, 7) et Monnetier la Rue (50, 13, 13), et Evuaz (48, 12, 12) soit 510 individus, 120 maisons et 147 familles.
L'autre tableau, dit de la population éparse, mentionne La Caserne (13, 4, 5), Le Collet (6, 1, 1), Sous-Balme (2, 1, 1), Chatay (5, 1, 1), Barbouillon (8, 3, 3), Chandelette (3, 1, 1), Moulin Dernier (3, 1, 1), Conjocle (11, 2, 2), Sous les Rochers (4, 1, 1), Potachet (2, 1, 1), Reyret (6, 2, 2), Le Poizet (4, 2, 2), Domplomb (2, 1, 2), Chaudanne (8, 1, 1), et Les Iles (5, 2, 2), soit 82 individus, 24 maisons et 26 familles.
La mention des patrons nous renseigne d'abord sur le fait que de nombreux chefs de famille sont aussi patron de leur activité, le plus souvent celle de cultivateur (86). On dénombre aussi des patrons lapidaires (8), ou tenant de petits commerces ou encore exerçant de petits métiers, boucher, boulanger, buraliste, "café" (4), charron-forgeron, cordonnier (2), couturière, épicier (2), horloger, maçon, mécanicien, ménagère, menuisier (5), représentant de commerce, tailleur de pierre, tailleur d'habits, voiturier, et aussi curé.
Ces petits patrons exercent souvent en famille et sont les seuls à représenter chacun leur profession dans le village. Les autres patrons sont des administrations, les douanes (7 retraités), les Eaux et Forêts (1 Brigadier et 1 garde-forestier), les Postes (3), la région (8 personnes pour le Tramway Bellegarde-Chézery), la commune (1 piéton municipal, 1 meunier au moulin communal), les fromageries (1 Champfromier et 1 Communal). Certains patrons on été oubliés, ainsi pour les 4 instituteurs du Pont d'Enfer et d'Evuaz, et de même pour les fermiers-cultivateurs et 5 journaliers, mais évidemment ces derniers étaient susceptibles de changer chaque jour de patron ! Les autres patrons sont des particuliers, avec en premier lieu pour les effectifs les marchands de bois Ducret-Cyrille (7 personnes, y compris un fermier) et Ducret-Frères (3). On trouve quelques apprentis ou aide, aide-pharmacien (chez Hauteville), apprenti forgeron (chez Eloi Ducrest), apprenti menuisier (à Nantua), garçon-boucher (chez Ducret).
On ne dénombre que 6 étrangers, soit 2 italiens (maçons) et 4 suisses (la famille du fromager Gehrig).
L'âge moyen fait encore un bon, cette fois de 3 annnées en 5 ans seulement depuis le précédent recensement (1921) pour atteindre 37,5 ans (écart-type de 22,7). Marie GROSPIRON, demeurant à Monnetier avec sa fille et sa petite-fille, est, avec ses 92 ans déclarés, la doyenne de Champfromier.
Le nombre moyen d'habitants par famille est de 3,42. Pour la première fois il passe sous la barre des 3,5 et y restera dans les decnnies suivantes.
Comme pour les recensements précédents, les numérotations des immeuble et ménage ont été complètement repris pour adopter un ordre croissant sur l'ensemble de la commune (et non recommencer à 1 à chaque changement de nom de lieu).
Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.
Dernière mise à jour de cette page, le 28 janvier 2009.