Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Recensement de 1931

 

L'année 1931 est une année de relative stabilité. La guerre n'est plus rappelée que par son Monument aux Morts et la zone franche, un souvenir... Le village s'est modernisé, avec une mairie-école-poste, et bientôt un troisième hôtel permettra aux touristes fortunés, venant de Lyon par le train et le tramway Bellegarde-Chézery, de profiter en plus grand nombre du splendide paysage de Champfromier. La population continue néanmoins à décroître, en particulier dans les hameaux, se concentrant au chef-lieu ou attirée par le travail dans les grandes villes régionales. Les déplacements s'intensifient, témoin cette nouvelle route en construction, de Bellegarde à Giron.

Observations et récapitulatifs du document

Le récapitulatif de fin de cahier, daté du mois de mars 1931, fait état d'une population totale dite de 570 habitants, répartis en 432 dits au chef lieu, 130 dits éparses et 8 comptés à parts (ouvriers sur des "chantiers temporaires de travaux publics", probablement la construction de la route de Giron). Ces ouvriers exclus, la population réelle était donc de 562 habitants.

Le tableau par quartiers mentionne respectivement, au Pont d'Enfer, 155 individus (dont 2 étrangers), 27 maisons et 47 ménages, à Champfromier le Bas (27, 9, 11), en Haut (59 dont 2 étrangers, 19, 19), au Bordaz (27, 7, 8), à Communal (57, 13, 13), à Monnetier le Crêt (45, 12, 12), à Monnetier le Bas (17, 5, 5) et Monnetier la Rue (45, 14, 14), soit 432 individus, 106 maisons et 129 familles.

L'autre tableau, de la population éparse, mentionne Evuaz (45, 11, 11), La Caserne (16, 5, 7), Sous-Balme (4, 1, 1), Chatay (3, 1, 1), Barbouillon (7, 2, 2), Moulin Dernier (3, 1, 1), Le Reyret (8, 1, 1), Le Poizet (3, 2, 2), La Chandelette (2, 1, 1), Sous les Rochers (3, 1, 1), Conjocle (11, 2, 2), Potachet (8, 3, 3), Domplomb (2, 1, 2), Chaudanne (7, 1, 1), Les Iles (8, 2, 2), soit 130 individus, 35 maisons et 38 familles. Notons qu'au recensement précédent (1926), Evuaz était compté dans le tableau précédent.

Observations complémentaires (métiers)

Si les seuls quatre étrangers (deux italiens, Mazzia et Rota, maçons, et deux suisses, Gehrig, fromagers) sont faciles à identifier et font bien partie du village, par contre les dits 8 "comptés à part" sur un chantier provisoire n'ont pas été retrouvés, et pour cause, ils n'y sont pas, le recensement ne comporte que 562 lignes, et non 570 ! Pas de surprise, pour ceux qui n'ont pas quitté le village, le travail prédominant est celui de l'agriculture. Sur 356 professions désignées, les deux-tiers concernent les cultivateurs (232 personnes dont 77 femmes, y compris 2 fermiers). Quelques autres femmes sont bonnes dans une famille (3), nourrices (2) ou domestiques (3), lingère (1), couturières (3), aux Postes (3), institutrice (3) ou lapidaires (10), ou encore avec un petit commerce, café, restaurant, tabac ou épicerie (6). Chez les hommes on trouve un peu plus de variété : boucher (3), boulanger (1), brigadier forestier (1), tenant café ou café-restaurant (2), camionneur (1), cantonnier (4), charpentier (1), charron (1), cordonnier (2), convoyeur des Postes (1), ébéniste (1), employés au tramway (7), entrepreneur de charpente (1), épicier (1), facteur (1), fromager (3), gardien de la paix (1), horloger (1), instituteur (2), journalier (4), lapidaire (4), maçon (2), manœuvre (4), menuisier-charpentier (3), meunier communal (1), négociant (1), prêtre (1), représentant de commerce (1), tailleur de pierres (2) et tailleur d'habits (1), sans oublié les retraités, généralement des hommes (16, dont au moins 3 douaniers).

Deux patrons de la famille Ducret-Lyset, exploitent le bois en deux scieries. L'enseigne "Ducret Cyrille" regroupe 13 personnes dans la même maisonnée : Cyrille lui-même, marchand de bois, son épouse et leurs enfants, dont Raymond (conducteur) et Fernand (chef de chantier), avec trois ouvriers et un conducteur de camion. Un scieur complète cette petite équipe qui ne compte alors que huit actifs. Les "Ducret Frères", Joseph, marchand de bois, et Auguste, exploitant scieur, demeurent aussi dans une même maison, aussi du Pont d'Enfer, avec femmes et enfants, et poursuivent le métier de leur père, Victor (cousin germain de Cyrille), qui est maintenant recensé comme patron du café-restaurant (tenu en réalité par Clorinthe Bornet, sa femme, aujourd'hui Rue neuve). Deux (ou trois) scieurs travaillent aussi pour cette seconde scierie du village. Ces deux scieries se développeront de manière spectaculaire dans les décennies suivantes.

Age moyen et moyenne d'habitants par famille

L'âge moyen ne varie guère depuis le précédent recensement (1926), avec 37,4 ans, de même que l'écart-type (22,9 ans). La doyenne est Marie BUFFA, originaire de Brénod, âgée de 86 ans et demeurant seule au quartier du Pont d'Enfer.

Le nombre moyen d'habitants par famille est de 3,37.

Conventions pour le fichier de ce site

Comme pour les recensements précédents, les numérotations des immeuble, ménage et individu ont été complètement repris pour adopter un ordre croissant sur l'ensemble de la commune (et non recommencer à 1 à chaque changement de nom de lieu).

 

 

Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.

Dernière mise à jour de cette page, le 3 décembre 2008.

 

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