| Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
L'année 1936 n'a rien de particulier à Champfromier ; village sans industrie, les grèves nationales n'y sont pas signalées et les congés payés n'y concerneront pas beaucoup la population, encore très dépendante de l'agriculture. Seuls quelques communistes convaincus iront se joindre aux défilés de Bellegarde. Les nouveautés au village concernent la Poste, qui a quitté la Mairie-Ecole-Poste pour un batiment indépendant à l'emplacement actuel construit par l'entreprise Mongilardi d'Arlod entre 1931 et 1935, et un troisième hôtel, celui de Victor Tournier qui fut ouvert en 1933. La vie est encore rythmée par le passage du tram, mais celui-ci n'en a plus que pour un an...
Certaines femmes veuves, seulement mentionnée par les nom et prénom de leurs défunt mari, n'ont pas (encore) été identifiées. Plusieurs personnes sont notées absentes, et pour elles, il n'y a ni année ni lieu de naissance.
La population, toujours en baisse, n'est plus que de 557 habitants. Et ce n'est pas encore la fin de cette très longue et continuelle déperdition de l'effectif, globalement elle se poursuivra jusqu'en 1975 !
Les récapitulatifs mentionnent, pour les quartiers du "Chef lieu" : Pont d'Enfer, 32 maisons, 49 ménages et 167 habitants, Champfromier-le-Bas (12, 14, 32), Champfromier-le-Haut (23, 21, 52), Le Bordaz (7, 9, 23), Communal (18, 14, 53), les trois quartiers de Monnetier (39, 34, 115) et la Caserne (7, 10, 21), soit un sous-total de 138 maisons, 151 ménages et 463 habitants (dont 24 étrangers).
En dehors du "Chef-lieu", on relève Evuaz (12, 12, 51), Sous-Balme (1, 1, 4), Chatay (1, -, -), Le Sapin (1, -, -), Barbouillon (3, 2, 6), Moulin-Dernier (1,1, 2), Chandelette (1, 1, 1), Malacombe (1, -, -), Sous les Rochers (3, 2, 5), Le Dière (1, -, -), Conjocle (4, 2, 6), Potachet (3, 3, 7), Le Druget (1, -, -), Le Réret (2, -, -), Domplomb (1, -, -), Chaudanne (1, 1, 2), Les Isles (2, 2, 8), Sous-Cruchon (1, -, -), Le Poizet (2, 1, 1), Le Collet (4, -, -), soit en sous-totaux (46, 29, 94), dont 10 étrangers tous à Evuaz.
Parmi les 254 mentions de profession (y compris les tirets qui semble indiquer une profession semblable à celle précédente), les professions du secteur agricole en composent la moitié, avec 127 personnes qui sont cultivateurs à des titres divers : cultivateur – ou cultivatrice, cultivateur exploitant, cultivateur fermier (pour le compte d'une tierce personne), propriétaire ou encore propriétaire exploitant. On compte 17 hommes ou femmes retraités et 3 sans profession. Les autres recensés, au nombre de un ou deux par profession, parfois trois, rarement plus, sont apprenti plombier, artisan ébéniste, boucher, boulanger, buraliste-épicier, cafefier, cantonnier, charpentier, charron-forgeron, coiffeuse, cordonnier, domestique, électricien, employé du tram, facteur, fromager (4), garde-champêtre, garde-forestier, horloger, hôtelier, instituteur (au nombre de huit, y compris deux retraités), journalier, lapidaire (6), maçon, manœuvre (8), ménagère, menuisier (4), meunier de la commune, ouvrier, prêtre, tailleur d'habit.
Les activités forestières commencent à rassembler quelques individus, sans plus. Les frères Joseph et Auguste Ducret sont "marchands de bois", constituant deux familles distinctes mais logées dans la même maison, au Pont d'Enfer, tandis que Cyrille Ducret, lui aussi au Pont d'Enfer (avec ses 8 enfants), est dit exercer le "commerce du bois", ce qui est probablement la même activité. Un bûcheron italien (travaillant pour Cyrille Ducret), cinq scieurs (dont un chez "Ducret Cyrille" et trois chez "Ducret Frères"), un camioneur, deux chauffeurs, un voiturier et peut-être une partie des 8 manœuvres forment alors tout l'effectif de ces petites équipes.
L'âge moyen reprend sa progression et, depuis le précédent recensement (1931), gagne une année avec 38,5 ans (Ecart-type de 23 ans). Le doyen du village est Martin DUCRET, beau-père de François JULLIAND, âgé de 88 ans et demeurant à Monnetier.
Le nombre moyen d'habitants par famille est de 3,15.
Comme pour les recensements précédents, les numérotations des immeuble et ménage ont été complètement repris pour adopter un ordre croissant sur l'ensemble de la commune (et non recommencer à 1 à chaque changement de nom de lieu).
Remerciements. Réalisé en mairie de Champfromier par Ghislain Lancel durant les années 2007/2008. Remerciement aux deux secrétaires de mairie, pour leur accueil toujours bienveillant.
Dernière mise à jour de cette page, le 7 janvier 2009.