| Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
Ce recensement est celui du plus faible effectif totalisé à Champfromier, avec seulement 326 habitants. On avait connu un maximum de 1245 un siècle et quart auparavant, en 1851. Le District 1, celui comprenant le village, Sous-Massan et le Bordaz, totalise 264 habitants, tandis que le District 2, celui des autres hameaux, ne regroupe que 62 habitants (dont 52 pour Monnetier et Communal).
La présentation de ce recensement est très différente de celle des précédents, tenant en un seul document. Cette fois le document principal habituel, dit liste nominative, ne comporte plus aucun numéro individuel. De plus les numéros d'immeubles comportent des lacunes, pour les édifices publics (mairie, église, etc.) et les résidences secondaires ou logements vacants. La commune est décomposée en deux districts, approximativement le village et les hameaux (avec des numéros qui recommencent à 1 pour le second district). Des bordereaux supplémentaires sont attachés à chaque district. Ils sont complets pour la numérotation des maisons, mais ne mentionnent pas les noms des occupants (sauf celui du premier ou du propriétaire). Reconstituer un document à l'image des précédents recensements, en retrouvant presque toutes les maisons, nécessite donc de jongler entre les trois documents. Par contre il a été très agréable de trouver dans la liasse de cette année 1975 les plans avec les numéros des maisons qui figurent sur le recensement (même si pour les hameaux ce ne sont que des brouillons, barrant et surchargeant les mentions sur de mauvaises photocopies des plans qui avaient été utilisés pour le recensement de 1968). Il sera donc très facile de re-situer chaque maison avec les noms des rues et numéros actuels.
La liste nominative est dactylographiée sur des feuilles pré-imprimées (malheureusement avec des prénoms ou noms coupés lorsqu'ils occupent trop de place dans la case prévue). Les dates de naissance sont complètes, à la restriction que l'année est seulement mentionnée par les deux chiffres de sa décennie (mais heureusement il n'y a pas de centenaires, donc aucun risque de confondre un aïeul avec un nouveau nés !) De nombreux documents, consultables en mairie, accompagne le recensement : niveau scolaire, catégorie socioprofessionnelle, année d'achèvement de l'immeuble, etc. Les bordereaux de chacun des deux districts, on le rappelle, n'indiquent que le nombre d'occupants par maison, mais mentionnent les résidences secondaires, les lieux administratifs, usines et autres (SARL Coutier, Mairie-Ecole, Eglise, etc.) et même les noms des propriétaires des maisons vides ou des résidences secondaires. On trouve aussi des plans et des bordereaux de remboursement des frais à la commune (630,12 francs).
Si la population est la plus basse jamais recensée à Champfromier, il en va de même pour les maisons, avec près de 100 maisons sur les 198 immeubles recensés qui ne sont plus des habitation principales (encore faut-il éliminer quelques bâtiments publics et autres) ! C'est donc plus de 50 % des maisons qui ne sont plus habitées en permanence, et bien plus si l'on considère toutes les fermes isolées qui étaient habitées avant la Seconde guerre mondiale.
On ne compte plus que 17 cultivateurs, ou cultivatrices, et tous sauf un (PROST) demeurent dans les hameaux. En contrepartie l'on dénombre 3 exploitants forestiers (Fernand, Maurice et Jean-Louis DUCRET) et 23 ouvriers en scierie, ainsi que quelques chauffeurs grumier. Les quatre lapidaires et l'unique fromager (CADET) deviennent marginaux. André COUTIER est gérant d'entreprise. Mais la société COUTIER SA, créée en 1972 et spécialisée dans la production de pièces plastiques, n'en est encore qu'à ses débuts. Elle ne semble concerner que 6 ouvrières et 8 emballeuses. Les fils de René COUTIER semblent des associés ou des cadres de l'entreprise.
Relativement à la faible population, les étrangers sont très nombreux, 83 individus (54 espagnols, 17 portugais dont Iracema PAIVA née au Brésil, 11 italiens et 1 Suisse), soit plus de 25 % des 326 habitants ! Presque tous les adultes de ces familles travaillent dans les scieries.
L'âge moyen est de 40,8 ans (écart-type de 24,4 ans). Cet âge moyen est le plus élevé de tous ceux établis avec les recensements de Champfromier. Il est de plus de 10 ans supérieur à celui de 1851, calculé un siècle et quart au préalable. Cet acquis est certainement à mettre au compte de la baisse du taux de natalité et des progrès de la santé, mais aussi à la fuite des jeunes gens vers les villes. La doyenne est une italienne, presque centenaire, Caterina PELLEGRINI, 99 ans.
Dans la colonne Rue, les borderaux de district étant plus précis que le document principal, on a donc préféré utiliser ces mentions détaillées aux très vagues "Monnetier" ou "Autres écarts" !
Les 85 numéros d'immeuble du second district, qui recommençaient à 1, ont été remplacés pour poursuivre la liste des 113 numéros du premier district.
Deux personnes, recensées par erreur et barrées, ont été reportées en fin (Numéros individuels 327 et 328).
L'année de naissance a été complétée (en ajoutant 1800 aux décennies 76 à 99, et en ajoutant 1900 aux décennies 0 à 74). Les jours et mois n'ont pas été relevés.
La colonne portant une croix si l'individu se trouvait à Champfromier au précédent recensement (1968) n'a pas été relevée. La principale utilité aurait été de connaître le lieu du précédent recensement (dans le cas où ce n'était pas Champfromier), mais cette case n'avait par été renseignée par le recenseur.
Nombreux sont ceux qui ont quitté le village. La colonne des patrons, encore connue de quelques-uns, sera bien vite oubliée. Elle a déjà été reconstituée. De même, la concordance des logements avec la numérotation actuelle des rues est en cours. Elle sera proposée ultérieurement.
Remerciements : Charles Todeschini, pour l'identification des patrons et la correspondance avec la numérotation des rues actuelles, ainsi que le secrétariat de mairie, pour sa disponibilité habituelle.
Dernière mise à jour de cette page, le 22 mai 2008.