Le vicaire Charmard, enlève l'arbre de la Liberté (1838)

On sait que le vicaire Charmard enleva, acte sacrilège, l'arbre de la Liberté, planté à la porte de l'Eglise de Champfromier, à la suite de la révolution des Trois Glorieuses, qui amena Louis Philippe au pourvoir en 1830. C'est Yann Cruiziat qui nous le révèle, ayant publié dans l'Almanch des Pays de l'Ain, 2018, p. 65-66, un article sur les prêtres de Champfromier hostiles à la Monarchie de Juillet. Il nous communique aimablement les transcriptions de ses sources, provenant des archives de l'évêché à une époque où rien n'était archivé (et donc sans cotes) :

AEB, Lettre du sous-préfet de Nantua au préfet du 5 mai 1838

« Je vous ai écrit le 27 avril sur l’enlèvement de l’arbre de la Liberté. Le substitut vient de me dire qu’à la réception de cette lettre, il avait consulté le procureur général et que celui-ci venait de lui répondre qu’il doit poursuivre. »

AEB, Lettre du curé de Champfromier à l’évêque de Belley du 11 mai 1838

« Il est vrai que M. le maire a écrit deux fois. La première dans un sens ennemi d’après l’instigation du sous-préfet ; la 2° pour expliquer et mitiger la chose. Je vous rappelle comment les choses se sont passées. Ayant besoin de quelques morceaux de bois pour le reposoir du Jeudi Saint, le vicaire consulte les conseillers municipaux s’il ne pouvait pas prendre l’arbre planté à la porte de l’église qui menaçait ruine et qui n’était plus surmonté de drapeau depuis longtemps. N’ayant aucun opposant, le vicaire écrit au maire qui ne fit pas de réponse mais sa mère rapporta qu’il ne tenait pas à cet arbre. Le vicaire se sentit autorisé et fit couper l’arbre un soir après la prière. »

AEB, Lettre du préfet à l’évêque de Belley du 23 mai 1838

« Je vous remercie des renseignements sur l’arbre de la Liberté. Sans que le vicaire soit complètement justifié de la part qu’il a prise à son enlèvement, je vois avec plaisir que sa conduite, quoique imprudente, a été moins grave qu’il ne paraissait d’abord. Le procureur général n’a pas insisté sur la poursuite laissant le procureur du Roi libre d’agir ou de ne pas agir. Le changement de vicaire que vous avez l’intention de faire facilitera le rétablissement de la bonne harmonie. »

Publication Ghislain Lancel.

Première parution le 27 octobre 2011. Dernière mise à jour de cette page, idem.