Patrimoine et Histoire de Champfromier
Par Ghislain Lancel

Champfromier et la Religion, accueil

Administration religieuse

Dans les premiers temps historiques, on ne sait pas si un Champfromier religieux existait. Il aurait pu se développer à partir de la chapelle St-Julien de Brioude, soldat martyr au Ve siècle. Si l'on en croît la toponymie, l'actuel hameau de Monnetier fut d'abord un monastère, lequel ne relevait donc certainement pas de l'abbaye de Nantua (qui ne fut d'ailleur fondée que vers 600).

Au début du XV^esiècle, la paroisse de Champfromier se trouvait déjà dans l'immense diocèse de Genève, subdivisé en plusieurs vastes décanats, comme celui d'Aubonne (qui semble reprendre une partie de l'ancienne civitas Equestrium, limité du Nord au Sud par Lausanne et Genève et à l'Ouest par la Vallée de Chézery, donc comprenant le Pays de Gex et la Michaille), et celui de Ceyzérieu, constitué du Bugey et du Valromey. Champfromier faisait partie du décanat d'Aubonne et 1275 (78 églises, dont Chézery, Ferney-Voltaire) et vers 1344 [Clouzot, compte des décimes, p. 308 et 333].

Suite à la "Réformation" protestante (Calvin, 1535), le diocèse de Genève voit son siège transféré à Annecy, et il modifie son titre en celui de Diocèse d'Annecy et de Genève, en 1602.

A l'époque de St-François de Sales (donc au début du XVII^esiècle, ou peut-être un peu plus tard à la suite de remaniements...), le décanat d'Aubonne fut divisé en trois archiprêtrés (Haut Gex, Bas Gex et Michaille) et Champfromier fut mis à la tête de l'archiprêtré de la Michaille (allant de Belleydoux au nord à Anglefort, près de Seyssel, au sud !) Au XVIII^esiècle cet archiprêtré fut réduit Archiprêtré du Haut-Bugey [Fleury, t. 3, p. 429] et Champfromier ne fut plus à la tête que de sept paroisses (Belleydoux, Echallon, Lalleyriat, Giron, St-Germain de Joux et Montanges).

Passée la Révolution Française, le diocèse de Genève fut supprimé et Champfromier entra en 1802 dans les diocèse de Lyon, ainsi que tout le département de l'Ain (sauf le Pays de Gex, du diocèse de Chambéry), et ceux du Rhône et de la Loire [Genolin, Histoire de Champfromier, pp. 57, 175 - Eienne Clouzot, Pouillés.., p. LXXXI et suiv.] Champfromier relève actuellement du diocèse de Belley-Ars.

Jusqu'à la Révolution, les prêtres de l'église paroissiale de Champfromier, dédiée à St-Martin d'Auxerre (vocable), étaient à la présentation par le prieur de Nantua et à la collation par l'évêque. On comptait 44 vocables St-Martin dans le diocèse, le culte de ce célèbre thaumaturge des Gaule ayant été très populaire après sa mort [Mém. Acad. Salés., t. XXVI (1903), p. 109].