Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Les foins en 1951

Il n'y a pas si longtemps, on faisait encore les foins, non loin du centre du village. La photo ci-dessous (18 x 13 cm) a été prise le 8 juillet 1951 non loin de l'emplacement du garage Truche actuel.

Les foins étaient une affaire de famille, du moins une activité requérant de nombreux bras ! Ci-dessus, l'une des familles Tournier, presque au complet : de gauche à droite, Joseph Tournier [CI-7041] et sa sœur Lucie Tournier. Sur le char, Hélène Tournier (fille de Victor, frère dudit Joseph). En bas, Mimi (Marie-Thérèse Tournier, sœur d’Hélène) et Denise Tournier, une cousine (épouse Pellégrini). Enfin, Vincent Tournier, lui aussi frère de Joseph.

Si tout le monde a le sourire un peu dubitatif sur la première photographie (ci-dessus), c'est que personne n'y croyait... Denise n'avait-elle pas eu l'idée d'aller poser son appareil photographique sur une grume en bordure de la rue. Soit disant qu'il n'y avait aucun réglage à faire, et même que, avec un mystérieux retardateur, en courant elle serait elle-même sur la photo ! Allons donc ! Et pourtant si, ce cliché est un succès, avec une remarquable disposition des personnage, ne dirait-on pas un tableau de Millet !

 

Du temps des bœufs, si l’on n’en avait pas à la ferme, il fallait solliciter un autre agriculteur et, le soir venu, la charrette remplie, attendre son tour, qu’il vienne avec son équipage faire tirer la charrette de foin jusqu’à la ferme… Avec la généralisation des voitures automobiles une opportunité s’offrait de reconvertir ces véhicules en fin de vie (souvent des B 14 ou B 16 Citroën), un développement durable en quelque sorte ! Les mécaniciens transformaient leur partie motrice en tracteur, on disait à l’époque en traclet. Le traclet permettait d’être indépendant, tant pour les foins que pour tous les autres chargements, des cailloux aux sapins. C’est Lucien Porquier, un gendarme de la famille qui trouva celui des Tournier. Il l’avait acheté et fait transformer à Cézériat. Le traclet resta en fonction jusque vers 1960/65 où le fils Gérard Porquier, mécanicien, le désossa entièrement pour une revente de pièces détachées.

Denise avait certainement réalisé plusieurs photographies le même jour, mais il n'en reste que deux. Celle de ce bas de page fut prise un peu plus tôt dans la journée. On discerne mieux le traclet, et l'on voit bien la structure à vide du char, avec ses longues échelles latérales pour maintenir le foin. Cette fois, c'est la franche rigolade. Il y a un personnage de plus, Paul Garin, assis sur la roue du char. Désœuvré, se promenant par là, il s’était approché du groupe pour comprendre les raisons de leur joie communicative… Naturellement qu’on ne lui avait rien dit ! Mais Denise s’était empressée d’aller repositionner son appareil sur une grume…

Eh hop, c’est dans la boite, avec un personnage de plus !

 

Voir les foins aujourd'hui : Les foins en 2009.

Remerciement : Mme Hélène Chevron (photo et récit). Crédit photographique : Denise Tournier.

Dernière mise à jour de cette page, le 22 novembre 2008.

 

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