Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Faits divers à Chézery (relevés dans la presse depuis 1835)

 

Chézery, bien que située sur le flanc ouest des monts finissants du Jura, se retrouve proche de la Suisse par sa dépendance administrative au Pays de Gex. Ainsi, il n'est pas rare de retrouver des articles concernant cette commune dans trois des plus prestigieux quotidiens romands (le Journal de Genève, la Gazette de Lausanne et Le Nouveau Quotidien). Ceux-ci sont numérisés et en ligne, avec une recherche facilitée par les mots clés. On notera toutefois que la graphie de Chézery était encore hésitante (Chesery, etc.) et que plusieurs lieux peuvent être confondus sous l'une de ces graphies. Il en est ainsi du Refuge montagnard suisse de Chézery, à l'est de Morzine, et même de Chézerex, localité située au nord-est de Mijoux mais en Suisse, connue pour son château de Baumont et son ancienne abbaye.

Les articles y sont nombreux et très variés allant des contrebandiers aux inondations, en passant par un prix pour un Chézerand à l'Ecole Normale de Bourg (formant les instituteurs) ; des enfants morts sur les hauteurs du Jura où ils gardaient des chèvres et qui furent pris dans une tempête épouvantable, un autre mort mais cette fois lorsde la construction de la voie du tram, ou encore l'explosion en 1905 d'un engin placé devant l'école de garçons (séparation des églises et de l'état), et encore un barrage à Chézery et un tunnel à percer sous le Jura pour détourner la Valserine et refroidir les 400 électro-aimants du CERN !

 

Principaux articles relevés (presses romandes et françaises) :

1840. Contrebande. Le sieur Grosburdet père est condamné à une amende de 100 francs, arrêté à Chézery, porteur de deux carottes de tabac. Ses deux fils ont été condamnés pour rébellion, l'un à deux mois de prison, l'autre à 15 jours, et tous deux à 500 francs d'amende. C'est le régime fiscal qui voudrait, selon le Patriote de l'Ain, que les 6 communes françaises réunies au territoire genevois "retombassent" [Le Journal de Genève, 9 avril 1840, p. 3].

1840. Prix à l'Ecole Normale de l'Ain (César Vuaillat) [Le Journal de Genève, 29 août 1840, p. 4].

1842. En 1131, ou en 1134, Aimon, comte de Genevois, père d'Amé, fonda l'abbaye de Bonmont, dans le Pays de Vaud. En 1154, Amé lui-même souscrivit la charte de l'abbaye d'Entremont ou Chezery, dont le village est actuellement compris dans l'arrondissement de Gex [Le Journal de Genève, 23 août 1842, p. 1]. Ainsi, même confusément, puisque confondant Entremont, qui était une abbaye située au nord de St-Jean de Sixt, et Chézery, deux historiens suisses (dits les "deux cousins") publiant en feuilleton des essais historiques sur le Pays de Gex, Genève et quelques-uns des environs, laissaient déjà entendre en 1842 que le fondateur de l'abbaye de Chézery n'était pas un comte de Savoie mais bien un comte de Genève !

1846. La première des primes pour formation d'arbres fruitiers (200 fr ) a été décernée à Marc Michollet, fruitier à Chézery [Journal de l'Ain, édition du 2 janvier 1846].

1846. La deuxième des primes pour irrigations (100 fr ) a été décernée à M. Grosfillex, maire de Chézery, pour mise en culture et irrigation d'un terrain délaissé par la Valserine [Journal de l'Ain, édition du 2 janvier 1846]. Il s'agit probablement de la petite île qui s'était formée en face de l'ancienne abbaye, avec un petit bras prenant l'emplacement de l'ancienne chaussée.

1847. Une prime de 100 fr de fruitier [producteur d'arbres fruitiers] faisant des élèves a été accordée au sieur Michel Blanc, à Chézery, qui a élévé quatre filles dans cette industrie ; trois ont déjà, cette année, dirigé avec succès des fruitières, et la quatrième en dirigera une en 1747. Mention honorable à Adeline Verchère, au Plat-de-Fontaine, et aux deux soeurs Marie et Virginie Blanc, fruitières, l'une à la Charbonnière et l'autre à la Serpentine, commune de Chézery [Journal de l'Ain, édition du 1er janvier 1847, p. 2].

1852. Le 2 octobre, 3 enfants de 11 à 12 ans, conduisant un troupeau de chèvres et voulant cueillir des noisettes, meurent au sommet du Jura, surpris par une tempête épouvantable [Le Journal de Genève, 12 octobre 1852, p. 3 (avec détails) ; La Gazette de Lausanne, 12 octobre 1852, p. 2]. Le registre des décès donne les noms de ces enfants, sans relater les circonstances de leur mort. Ce sont Jean-Antoine Blanc, 13 ans, fils de Jean-Marie Blanc et de Françoise Lapérouse ; Jean-Claude-Alphonce Julliard, 12 ans, fils de François Julliard et de Marie-Rolande Blanc ; François-Emile Carry, 11 ans, fils de Jean-Marie Carry et de Jeanne Duraffourd.

1874. Inondations dans l'Ain. À Nantua, l'eau du lac a envahi les prairies élevées de plus de 2 m au-dessus de son niveau ordinaire ; au Burlandier, la route nationale a été coupée par la moitié ; le pont de bois de Trébillet a été emporté, et le chemin lui-même a été coupé sur deux points différents, entre Champfromier et Chézery. Les ponts de Noire-Combe et des scieries à M. Jules Grofilex ont été entraînés par les eaux de la Valserine, transformée en torrent impétueux ; le pont de Pradon, entre St-Germain de Joux et Echallon, a disparu dans les eaux de la Semine. A Champfromier, Montanges, Forens, Châtillon, et dans presque toutes les communes de la Michaille les chemins vicinaux ont été ravinés sur un grand nombre de points ; des champs entiers ont été entrainés. Les eaux de nos rivières, dit l'Abeille, se sont élevées à une hauteur presque égale à celles qu'elles avaient atteinte en 1840 [Le Journal de Genève, 28 novembre 1874, p. 2]. Voir aussi les autres inondations.

1878. La Société d'histoire et d'archéologie rapporte les proverbiales splendeurs des funérailles de Girard de Ternier (en 1418), dont la célébration devait être chantée par plus de mille prêtres, les évêques de Genève, les abbés de Haute Combe, Chésery, Entremont, Tamié, Bonmont, etc. [Le Journal de Genève, 1 mai 1878, p. 3]. Il s'agit de Girard III (v.1350-1418), dernier représentant de la famille (l'une des grandes familles vassales des comtes de Genève), sans héritier.

1900. Accident de Marie-Antoine Grenard dans le tunnel, tamponné par un train [Le Journal de Genève, 16 novembre 1900, p. 3].

1901. Projet de percée du Jura gessien, concernant Chézery, Forens, Champfromier, etc. (projet de ligne ferroviaire la plus courte entre Paris et Milan par le Simplon) [Le Journal de Genève, 3 janvier 1901, p. 2].

1903. Accident mortel à Chézery de Léontine Grand de Vanchy [Le Journal de Genève, 13 septembre 1903, p. 3 et La Gazette de Lausanne, 14 septembre 1903, p. 2].

1905. Mme Joséphine Rateier, femme de l'instituteur de Chézery, a été blessée par l'explosion d'un engin placé devant l'école de garçons, pour protéger les affiches de protestation contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat [Le Journal de Genève, 1 juin 1905, p. 3]. Voir une liste d'instituteurs.

1908. Accident mortel d'un contremaitre (Constant) au Pont du Moulin des Pierres, employé à la construction du tram Bellegarde-Chézery [Le Journal de Genève, 1 novembre 1908, p. 4 (détails)]. Voir la construction du pont.

1909. M. Ruau a présidé au décintrement du viaduc de la Valserine (au Pont du Moulin des Pierres) destiné au chemin de fer de Bellegarde à Chézery [Le Journal de Genève, 8 novembre 1909, p. 3].

1910. Accident de chasse à Menthières où M. Joseph Raymond tomba sur le sol gelé, et dans sa chute la gâchette s'actionna et tua son fils de 8 ans [Le Journal de Genève, 13 janvier 1910, p. 5 (détails)].

1910. Inondations générales. À Chézery, la Valserine a emporté la route sur trois kilomètres, ainsi qu'une maison. Tout le quartier avoisinant est menacé. La caserne, la gendarmerie et les habitations ont dû être évacuées [Le Journal de Genève, 21 janvier 1910, p. 4].

1910. Inondations. A Chézery, la Valserine a emporté une usine électrique et deux scieries. Toutes les maisons situées au bord de la rivière ont été évacuées. Les dégâts sont importants et les habitants inquiets [Le Journal de Genève, 21 janvier 1910, p. 3].

1913. Richelieu et l'annexion projetée de Genève en 1631. Ce projet ne se réalisa pas, le duc de Savoie ne pouvant se résigner à laisser au roi son beau-frère, la petite vallée de Chézery [Le Journal de Genève, 27 février 1913, p. 1 (détails)].

1913. M. Fronton, chef d'exploitation du tramway Bellegarde-Chézery, est mort, victime d'un accident, près de Confort, en voulant passer d'une voiture à l'autre pour faire le contrôle des voyageurs [Le Journal de Genève, 31 mars 1913, p. 2]. Voir la page d'accueil du Tram.

1913. Service de cars par le PLM entre Gex-La Faucille et Chézery, du 20 juin au 15 septembre (et horaires à la même page) [Le Journal de Genève, 9 avril 1913, p. 4 et 10 avril 1913, p. 4].

1913. Souterrains. Avis que (concernant) les projets mixtes, tels que Saint-Claude-Farges, Moirans-Chézery-Chevrier, aucun n'est viable, ils n'ont qu'un intérêt purement théorique [Le Journal de Genève, 19 juin 1913, p. 4].

1914. Route du Jura. Le PLM poursuit un programme touristique, partant par car de Genève pour aller à la Faucille, et de là vers d'autres lieux dont Chézery [Le Journal de Genève, 24 janvier 1914, p. 4].

1921. Gigantesque incendie occasionné par une étincelle de l'express de Paris à Genève, débutant à Longeray. Trois pompiers de Péron et Farges manquaient à l'appel à 21 h, mais on croit qu'ils ont pu redescendre sur le versant opposé, à Chézery [Le Journal de Genève, 7 août 1921, p. 8 (détails)].

1923. Zones Franches. Nouveautés mises en vigueur le 10 novembre : le bureau de Chézery (contrôle de zone) est supprimé, de même qu'à Forens, au Pont du Moulin des Pierres, etc., et d'autres sont créés. Liste des routes à emprunter [Le Journal de Genève, 1 novembre 1923, p. 6 (détails)].

1923. Des avalanches ont coupé la ligne Bellegarde-Chézery, sur plus de 2 km. La vallée de la Valserine est isolée depuis dimanche. À Chézery, la neige amoncelée a causé des dégâts aux toitures des maisons [La Gazette de Lausanne, 29 décembre 1923, p. 4].

1926. La Société de physique et d'histoire naturelle de Genève signale, concernant la géologie, l'ouvrage de Collet et Paréjas traitant de la présence du Crétacé supérieur à La Rivière, près de Chézery, [Le Journal de Genève, 22 février 1926, p. 4].

1926. Albert-Robert Moutrez, poète diplômé de Chézery, propose des poésies sous une semaine, sonnet pour 25 francs, etc. [La Gazette de Lausanne, 29 décembre 1926, p. 1].

1929. le Club suisse de femmes alpinistes fera une course jusqu'au Crêt de Chalame sur Chézery [Le Journal de Genève, 26 mai 1929, p. 6].

1929. Pour permettre au siège de la S. d. N. de rester en relation par automobile avec Paris, par la Faucille, trois tracteurs avec chasse-neige seront garés à proximité [La Gazette de Lausanne, 29 octobre 1929, p. 4].

1930. Concernant le tourisme automobile au départ de Genève : la GC 16 de Bellegarde est assez roulante, à une allure modérée. Etroite et pittoresque, elle peut être recommandée. Attention cependant aux travaux de correction en amont de Chézery, [Le Journal de Genève, 14 juillet 1930, p. 6].

1932. Un orage d'une rare violence, samedi entre 22 et 23 h. On a chronométré 59 éclairs en 2 minutes au-dessus de Chézery, et jusqu'à 72 à la minute au-dessus de Myjoux (Mijoux) [Le Journal de Genève, 14 septembre 1932, p. 5].

1937. Société botanique de Genève. M. l'abbé Antoine Richard (Chézery, Ain) présentera une graminée nouvelle dans le Jura [Le Journal de Genève, 18 janvier 1937, p. 3 et 19 janvier 1937, p. 3].

1948. Un chasseur tue un mouflon dans le Jura. Dans la région de Chézery, M. Eugène Blanc a abattu un animal d'une espèce jusqu'ici inconnue dans la région, pesant 45 kg, avec la tête et les cornes d'un chamois, et le corps d'un bouc [Le Journal de Genève, 28 octobre 1948, p. 2].

1952. La Chambre de commerce pour la Suisse dans l'Ain, a effectué sa sortie d'été en passant à Bellegarde et en s'arrêtant à Chézery [Le Journal de Genève, 25 juin 1952, p. 3].

1965. L'hôtel de la Valserine, à Mijoux, très apprécié de la clientèle suisse, a été anéanti par un violent incendie. Les compagnies de Gex et de Chézery sont intervenues, mais l'hôtel est entièrement détruit [Le Journal de Genève, 8 février 1965, p. 5].

1966. Le Cern aurait-il besoin des eaux de la Valserine ? Emoi dans certains milieux, un accord aurait été prévu entre l'Electricité de France et le Cern pour capter les eaux de la Valserine ; elle franchirait le Jura par un tunnel et déboucherait à Sergy. Un barrage serait construit à Chézery.  Ce projet est lié à un grand accélérateur qui s'étendra sur le territoire français, doté de 400 électro-aimants. Mais rien n'est décidé. Présentement, des puits forés à Peney jusqu'à la nappe d'eau souterraine alimentent les installations du Cern [Le Journal de Genève, 9 mars 1966, p. 13].

1988. Chézery, la ville qui saigne (Rendu-Osler) [Le Journal de Genève, 24 septembre 1988, p. 37] [Voir l'article complet].

1989. Fête des bucherons à Mijoux. Renseignement auprès de la Société de tir et de sport de Mijoux, 01410 Chézery-Forens [Le Journal de Genève, 12 juillet 1989, p. 22].

1992. Jura genevois. (…) Et derrière… derrière, la vallée de la Valserine, avec ses gouffres vertigineux, ses fromages bleus, ses histoires de maquisards et de trams rocambolesques qui, jusqu'en 1937, reliaient Bellegarde à Chézery… Chézery, village perdu dans un écrin de montagnes, avec toute l'atmosphère austère qu'on a dans le Jura neuchâtelois, ou dans le canton du Jura. Inconnu des Genevois, en tout cas de ceux de la rive gauche. A moins de 4 km, à vol d'oiseau, de la frontière genevoise [Le Journal de Genève, 27 avril 1992, p. 21].

1992. Drôle de tram ! Peu de souvenirs [Le Journal de Genève, 4 mai 1992, p. 25] [Voir l'article complet (en préparation)].

 

 

Première publication le 3 mars 2021. Dernière mise à jour de cette page, le 09/03/2021.

 

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