Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Bunias orientalis (suite et fin du test)

Après les trois journées d'action civique menées par PHC en juin 2010 (Voir le CR), une autre en 2011 (Voir le CR) le test d'arrachage de la bunias orientalis prévu sur trois années s'achève en 2012.

Séance du 26  mai 2012

 


Quelques bénévoles en pleine action, végétation généreuse et bonne humeur !

Un début de saison très pluvieux avait favorisé cette année 2012 une pousse haute en tige de la végétation. Les premières chaleurs ont fait éclore les fleurs, révèlant une fois de plus la présence de la bunias, que l'on imaginait à tort en forte régression après la longue période sèche et les pousses rases de la fin de l'été de l'année précédente...

Une fois de plus les bénévoles ont répondu présent, d'autres étant désolés de ne pouvoir être présents (comme Eléonore, qui cette année travaille le samedi), d'autres encore absents ce jour mais actifs à titre personnel depuis déjà plus d'une semaine, chacun, chacune dans son secteur. Merci à tous, et en particulier à Jean Coudurier, venu avec son tracteur pour charger puis détruire notre collecte.

Conclusion après 3 années de test

Pour être efficace, tenir compte des variations climatiques annuelles et juger de l'efficacité du travail, ce test devait durer sur plusieurs années. Après trois années il est temps de dresser le bilan. Les tentatives d'arrachage de la plante avec la racine, ont souvent été décourageantes, la racine étant très longue et le sol souvent très sec ou caillouteux. Bien souvent la tige de la plante s'est cassée sans que l'on puisse en extraire la racine. Mais au moins, dans tous les cas, la plante coupée, les graines ne pouvaient plus se disséminer et propager la plante.

En définitive, reconnaissons que les résultats de ce test ne sont pas spectaculaires, mais ils ont souvent permis de contenir la zone de présence de la bunias, alors qu'ailleurs elle continue de proliférer. Ainsi, pour le secteur du Bordaz, il y avait cette année beaucoup moins de pieds à proximité du réservoir (station de pompage), et encore moins dans le voisinage privé (Taborin). Il n'y en avait plus non plus après le relais des télécommunications, à gauche du chemin vers la Trouillette. Entre ces deux endroits, à gauche de la route du Bordaz, comme l'année dernière, il n'y avait ce jour là que quelques pieds éparses vite éliminés (mais le lendemain, à y regarder de près, une cinquantaine de pieds isolés, souvent jeunes, furent découverts et arrachés...). Plus nettement à droite de la route, en plus du talus, la plante avait gagné un peu dans le pâturage (qui est au vent dominant).

A l'inverse, là où l'on n'a rien fait, la plante prolifère. Au bas de la rue des Lades, quelques pieds avaient été oubliés l'année dernière. Cette année ils forment un buisson... Vers Chézery, des pieds éparses se voient dans toutes les prairies. Enfin chacun déplore la dégradation spectaculaire aux abords du rond-point de Champfromier, et pas seulement vers Montanges : c'est tout jaune à l'entrée du village ! Et le fossé récemment curé le long de la route D14 vers Montanges, avec la terre enlevée et déposée on ne sait où, aura probablement disséminé les graines de la bunias en d'autres lieux, elle affectionne en effet de croître dans les terrains caillouteux fraichement remués.

Que faire dans l'avenir ?

Le test sur trois années, réalisé par PHC, aura permis de montrer qu'un action d'arrachage a permis juguler le développement de la bunias au Bordaz, hameau de Champfromier. Communal, autre hameau, est pour l'instant exempt de cette espèce invasive. Le restant de la commune est touché, parfois envahi (Rond-Point). Malgré sa très bonne volonté, il est évident que la poignée de bénévoles de PHC, n'a pu, et ne pourra jamais, traiter l'ensemble du très vaste territoire de la commune. Il faut passer à un autre niveau d'action. La commune a eu un prix pour le fleurissement du village en 2011, elle organise une journée village propre. Pourquoi n'y aurait-il pas aussi une journée champs propres ? De plus en plus, les agriculteurs n'habitent plus sur leur exploitation agricole, ni parfois même dans la commune de leur exploitation. Ne faudrait-il pas engager une action inter-communale, trouver une action au niveau de la Valserine ?

Le test de trois années d'arrachage animé par PHC (Patrimoine et Histoire de Champfromier) est terminé. Mais il est évident que préserver notre Patrimoine avant qu'il ne se dégrade est un objectif prioritaire de PHC, et que l'association soutiendra toute initiative de lutte contre l'envahissement de nos terres par la bunias orientalis. Et l'expérience prouve que c'est beaucoup plus facile d'éradiquer cette espèce invasive dès son apparition, que d'attendre son implantation ; il y a urgence.

 

Crédit photographique : Ghislain Lancel (26/05/2012).

Première parution le 27 mai 2012. Dernière mise à jour de cette page, idem.

 

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