Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Le Potachet (maison actuelle)

 

Il n'y a plus maintenant qu'une seule maison au lieu-dit du Potachet. En 1833, on en comptait encore cinq, toutes habitées, dont la C 393 (Plans napoléoniens), seule encore en place de nos jours. Les allemands, le temps et la vétusté eurent raison des autres.

Maison C 393 du Potachet et familles

En 1833 cette maison du "Pautachet" existait déjà (Parcelle C 393, habitation sur 170 mètres carrés, disposant de 3 ouvertures, les porte et fenêtres). Elle était habitée par son propriétaire, Jean-François Seigne-Martin [CI-2567]. Celui-ci, étant décédé en 1835, son fils Martin [3752] semble naturellement recensé dans cette maison en 1841, et il y ferait même rapidement des travaux. A l'arrière de la maison, le linteau en bois du porche d'entrée de grange est gravé de la date 1836. Mais au recensement suivant (1851) il a déménagé à Conjocle et c'est Pierre Pillard [4060], dit "du Grand-Potet", qui l'occupe. En 1887 les cinq enfants vivants signent un acte de vente à deux d'entre eux, François [4945] et Jean-Marie [5041] Pillard, lesquels étaient déjà sur les lieux. La maison, parcelle C 393 (des plans napoléoniens), comprenait alors 2 chambres au RDC, 2 chambres à l’étage, une cave à l’est, et une écurie au nord et une grange sur l’écurie). Une parcelle de 2 ares de pré, un four situé à 20 mètres à l’ouest et une terre de 5 ares derrière ce four, complétaient l'accord, le tout moyennant 600 francs. Dès lors les deux frères semblent bien s'être partagés la maison, Jean-Marie ayant la partie ouest et François celle à l'est, puisque chacun en aura un petit-fils, feu Louis Alfred Alphonse Pillard [6934] pour Jean-Marie, et une petite-fille Marie Françoise Joséphine Pillard [CI-6613], désignés chacun comme héritiers propriétaires de chacune des parties lors des ventes des deux moitiés de la maison en 1966.

Gérald Di Giovanni, après son père, en est l'actuel propriétaire. Quand ils l'achetèrent, la maison était fermée depuis 31ans. Quelle ne fut pas leur surprise en ouvrant la porte : la table était restée mise, les casseroles sur le feu ! Et la niche traditionnelle se trouvant près de la cheminée détenait encore une trentaine de précieux actes notariés, le plus vieux datant de 1729, d'autres en parchemin ! Les chèvres de la "mère Grange" qui avaient trouvé abri dans la partie est de la maison n'avaient aucunement dégradé la moitié ouest (La mère Grange logeant alors dans la maison voisine encore existante) !


Gérald entend bien accrocher son blouson le plus souvent possible aux vieilles patères des lieux, et garder l'aspect traditionnel de cette maison...

La source

Cette maison n'a évidemment pas l'eau courante. L'eau sauvage provient d'une petite source située dans le pré voisin et s'écoule paisiblement jusqu'à un bac placé à l'extérieur de la maison, à proximité de la porte d'entrée. La maison ayant été inoccupée durant trente années, la source, non entretenue, s'était tarie. La retrouver nécessita le savoir des anciens : "le Raymond", comme on dit ici, dont la ferme détruite se trouvait non loin au même lieu-dit, se souvenait de l'endroit approximatif de cette source, et détail précieux, il avait précisé que là où elle se trouvait on y retrouverait un objet insolite... Les anciens marquaient ainsi ce qui, un jour, pourrait avoir besoin d'être retrouvé. Et effectivement, la source fut retrouvée à l'emplacement d'une cuillère ! Et l'eau se perdant diffusément, à nouveau canalisée, permis de réalimenter le Potachet en bonne eau bien fraîche en toutes saisons.

Voir les autres maisons au Potachet [Prochainement].

 

Remerciements : Gérald Di Giovanni (actes notariés, photo de la maison en hiver, 2005) ; Autre crédit photographique : G. Lancel (patères, 17/04/2009).

Première publication le, le 29 août 2012. Dernière mise à jour de cette page, 22 mars 2014.

 

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