Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL |
L'exploration des grottes de Champfromier se poursuit très activement en 2011. De jeunes spéléologues qui viennent relayer les anciens et aussi les progrès d'une technologie pointue permettent d'espérer aller plus loin, en particulier dans les galeries noyées. Combinaisons étanches, éclairage surpuissant à diodes, propulseurs et recycleurs relèguent au passé l'obligation par des équipiers spéléo plongeurs de déposer des bouteilles à espaces régulier...
"Une première" reste néanmoins une expédition qui se prépare sur une longue période (sécurisation par un fil d'Ariane, topographie, attente d'une période sans pluie d'une à trois semaines – sinon le brassage des dépôts de sédiments obstruent la visibilité), et nécessite le plus souvent des coéquipiers disponibles pour le transport du coûteux matériel. Stéphane est de ceux-là, qui a préparé son exploration durant tout l'été avant d'être enfin récompensé...
Grotte de la Trouillette. Comme chacun sait, le réseau de l'exsurgence de la Trouillette a la forme d'un trident se dirigeant vers le nord, c'est à dire vers la Roche Fauconnière, avec répartition de l'écoulement souterrain des eaux pluviales sur les deux côtés. La technologie insuffisante, et un drame, avaient laissé en attente l'exploration complète de ces trois galeries, celle à l'ouest, dite des conduits, et les deux autres, objet des explorations actuelles, celle de St-Valentin, la plus à l'est, et celle du Mat, centrale.
Trouillette, Galerie du Mat.
Voir à Galerie du Mat
Trouillette, Galerie St-Valentin. Cette galerie était déjà connue sur 900 mètres dont les 700 derniers mètres noyés, avec arrêt à 25 mètres de profondeur. Même avec les technologies modernes une telle exploration, dans l'eau froide, nécessite des compétences sportives et de contrôle de soi. Ainsi, en cas de panne du propulseur il faut être capable de revenir à la force des palmes, avec un passage à moins cinquante mètres... Rappelons que ces explorations peuvent s'avérer dangereuses ; Patrick Rouillon (Paris) y avait perdu la vie en 1981 (7 juin).
Autre première, réalisée le lendemain dimanche 11 septembre 2011, après des mois de préparatifs, de tests avec du matériel de pointe (combinaison étanche, propulseur, recycleur, etc.) et d'attente d'une météo clémente, tout au bout de 700 mètres de galerie noyée. Cette fois la performance fut réalisée, seul, par le jeune Stéphane Girardin, déjà expert en plongée spéléologique, qui vient de passer le terminus de Xavier Goyet, resté infranchissable depuis 1985 ! Cinquante mètres supplémentaires ont été explorés, en attendant la poursuite de la découverte de la galerie, qui remonte... Bien des surprises ont été observées... On vous les racontera une prochaine fois...
Ce siphon "terminal" a été franchi le 23/11/11, au bout de 800 mètres de plongée et un passage par un point bas à - 55 mètres. Victoire ? Oui, mais pour quelques mètres seulement, la galerie replonge en zone noyée après seulement quelques mètres...
Remerciements : Thierry Tournier, Stéphane Girardin, Patrick Vistalli. Crédit photographique G. Lancel (28/08/2011)
Première publication le 13 septembre 2011. Dernière mise à jour de cette page, 6 décembre 2011.