Patrimoine et Histoire de Champfromier, par Ghislain LANCEL

Déclarations de 1585 (Champfromier)

 

Les déclarations de biens par une bonne vingtaine de Champfromérands en 1585 est un peu énigmatique. Retrouvées dans les archives de Savoie, elles s'inscrivent donc dans une période où le Bugey était sous domination de la Savoie (ce qui qui dura jusqu'en 1601). Elles sont consignées dans des cahiers, petits mais reliés en un gros livre (12 cm d'épaisseur environ). Le titre en est : « 1585. Registre des déclarations des biens que possèdent les particuliers y nommés, rière les paroisses de Seissel, Billiaz, Mattafellon, Corbonod, Les Granges, Samogniat, Parnorum, Vollogniaz, Morney, Vovrey, Dortans, Vieuz, Brenod, Echallon, Montange, Chanfromier et Injouz en la Province de Bugey ».

Toutes les paroisses du Bugey n'y sont pas représentées, et pour chaque localité, seul un petit nombre de déposants a été enregistré. Pour Champfromier, on ne trouve que Monnetier, Communal, et Giron (Giron-Devant). Les déclarations (celles qui commencent avec Communal) sont datées du 29e juillet 1585 à Chastillion (en Michaille). Chacun des déclarants dit qu'on lui a prêté serment (ce serait plutôt le contraire !). Les biens sont évalués à chaque article (sauf pour un déclarant). Ils se composent presque toujours d'une maison et grange, couvertes d'ancelles (longs tavaillons) d'un jardin (curtil, chènevière) à proximité, de terres en plusieurs parcelles le plus souvent dites situées, tant pour Monnetier que Communal, aux Fin d'Aval et Fin d'Amont. Les prés sont eux localisés par des microtoponymes souvent connus (Champt Michel, La Prevenchière, Solliet, etc.). Enfin le déclarant indique combien de personnes vivaient dans sa maison, avec parfois le prénom du père ou de la femme, voire celui de la mère, mais jamais ceux des enfants qui sont seulement dénombrés.

Généalogiquement, ces données comblent en partie un vide entre des patronymes cités dans la liste de 1443 (Voir Genolin, p. 29 et suivantes) et 1604 avec les actes des premiers baptêmes. Beaucoup des grandes familles anciennes sont citées : Ginollin, Burdin, Corboz, Ducrest, Mermet, Goy, Marquis (de Monnetier), Baron-Gillian (Juilland-Baron), Tournier, etc. Le prénom du père est toujours cité. On apprend ainsi que Claude était le prénom du père du notaire Etienne Genolin.

Un exemple parmi d'autres :

"MEstienne [CI-9939], fils de feu Claude [CI-11964] Ginollin, de Monestier paroisse de Chanffrumier, notaire ducal et curial de Montange, moyennant le serment à lui prêté,
Dit et déclare qu’il a une maison et grange jointe ensemble, contenant 6 membres [espaces entre les fermes des charpentes], couvert d’ancelles, 100 [valeur]
Item, près ladite maison, un jardin de la semence de demie quarte de chenevaz (graines de chanvre), 10
Item, devant ladite maison, un chenevier [sic] de la semence d’une quarte de chenevaz, 10
Plus, en la Fin d’Aval, deux journaux de terre en 6 pièces, 16
Plus, en la Fin d’Amont, deux journaux et demi de terre en 7 pièces, 15
Item, en La Prevenchière, 4 seytives de pré, 24
Item, deux seytives de pré au Solliet, 12
Dit qu’ils sont 5 personnes, lui déclarant, sa femme et trois filles.
[Ajout : une jument]".

Télécharger gratuitement le fichier généalogique complet de Champfromier (plus de 12.000 naissances), où sont reportées toutes ces informations (colonne de fin : Notes Ghislain Lancel).

 

Source : AD73, SA 1092/7 (vers la fin du gros livre, sans pagination).

Publication : Ghislain Lancel

Première publication de cette page, le 7 juin 2017.

 

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