Patrimoine et Histoire de Champfromier
Par Ghislain Lancel

Météorologie, accueil


Double arc en ciel sur Champfromier (Juillet 2012)
On observe très bien ici, les couleurs inversées et la Bande sombre d'Alexandre entre les deux arcs

La plus ancienne mention connue relative aux conditions climatiques sur le territoire de Champfromier date de 1565, en la Montagne de Challamoz (les alpages de Chalam). Les Montangers qui disposaient alors de l'abergement de cette terre se plaignaient de devoir redescendre chaque hiver à Montanges, vu "la grand abondance de neige et maulvais temps qui ordinairement toutes les annés et incontinent après la Sainct Michel archange, et souventeffois avant icelle, tombent en ladicte montaigne froidures, glaces, brolliatz et nyolles" [Mss 168, pp. 11-12].

En 1709, le "Grand hyver", qui sévit dans la France entière, fut aussi ressenti à la Grange de la Côte ( sur la Terre de Ballon),où "les blés d’hiver tant seigle que froment sont entièrement perdus par les gelées". Ce n'est pas mieux à Peillonnex (grangeage de Clarafond) : "les blés d’hiver, il n’y en a pas pour réensemencer la moitié desdites terres de ladite grangerie et que le peu de blés de Pâques qu’il y a n’est pas capable de nourrir lesdits grangers" [AD74, 6C672, f° 322].

Bien plus connues, rappelons que l'on trouve de nombreuses allusions à la météorologie au XVIIIsiècle à Champfromier, en particulier dans les notes des abbés Humbert et Genolin, maintes fois re-publiées (Histoire de Champfromier, etc.)

Citons seulement, le ressenti de l'éruption du Laki, par ce nuage qui recouvrit une grande partie de l'Europe en 1783, déjà provenant de volcans islandais ! "Câ été dans le courant de l’été de 1783 qu’on a vu dans l’atmosphère une espèce de fumée ressemblant aux brouillards. Les physiciens ont beaucoup raisonné et déraisonné sur cette fumée qui a été généralement répandue sur tout notre continent et sur la mer, et qui ne disparoit même encore entièrement à ce moment quoiqu’elle dure depuis huit mois" [Champfromier, Web BMS 1782/85 p. 17 droite.] C’était en fait les retombées des éruptions volcaniques du Laki, en Islande, qui commençèrent le 8 juin 1783 et se poursuivirent jusqu'au 7 février 1784 (130 cratères, 8 mois d'émission de gaz sulfurique, 15 km³ de lave basaltique, 120 millions de tonnes de dioxyde de soufre, etc. Les dégâts furent considérables, avec 21% de la population qui mourut de famine en Islande de 1783 à 1784].

Parmi les plus récentes, citons en quelques-unes. Au Pas du bœuf, la falaise qui se trouve à nu à cet endroit était source pour les anciens du Bordaz de prévisions météorologiques. Henri Ducret-Nance, demeurant au Bordaz, allait ainsi fréquemment jusqu'au réservoir du Bordaz, au bout de la rue. De là, l'absence d'arbres permettait alors de voir cette muraille rocheuse du Pas du Bœuf, et suivant que la roche était sèche ou suintante d'eau, Henri prévoyait le temps !

Caquetage. Il n'y a pas si longtemps, les Coudurier de Communal avaient prévu de faire les foins le lendemain, la météo officielle étant sans réserve : beau temps ! Mais la maman, entendant ce projet leur mis le doute : "Les poules n'arrêtent pas de caqueter, il pleuvra demain !" Et le lendemain, il plut toute la journée !

 

Débordements de la Valserine (Chézery et voisinage, de 1669 à 1944)

Les notes météorologiques (et agricoles) dans les registres de Champfromier depuis 1709

La sécheresse de 1719 [En préparation]

Météo et récoltes en 1782 [Prochainement]

Conséquences météorologiques de l'éruption vocanique du Laki, en 1783 : voir ci-dessus ;

1825 (9 juin). Refus de la mairie, sur la pétition de Claude-Marie Coutier sur la manque d'eau pour le mortier nécessaire à la reconstruction de l'église : "il n'y a pas de fontaine à proximité de l'église et la disette est l'effet de la sécheresse qui a commencé le 10 mars" [RD 08, f° 17v (09/06/1825)].

Tempête "en bas de la Combe d'Evuaz" en 1846 (de Montanges à Bellegarde)

En 1851, dans la nuit du 29 au 30 août, il est tombé 10 cm de neige sur le Jura, jusqu’à mi-hauteur [Laubépin, p. 24].

Encore presque un mètre de neige dans les chemins entre Champfromier et la Combe d'Evuaz, en mai 1906 [L'Avenir Régional, du 06/05/1906].

1932. La presse rapporte un orage d'une rare violence, samedi entre 22 et 23 h. On a chronométré 59 éclairs en 2 minutes au-dessus de Chézery, et jusqu'à 72 à la minute au-dessus de Myjoux (Mijoux) [Le Journal de Genève, 14 septembre 1932, p. 5].

Cyclone sur la Forêt de Champfromier, en 1946 [Prochainement]

Les bœufs déneigent au Pont d'Enfer, avant 1954

Neiges de janvier 1968

Neiges de janvier 1981

La crue des eaux au Bordaz, vers 1975 (Voir Canal de drainage souterrain de la Malacombe)

Hiver 1987 (article de la presse locale)

Le patrimoine céleste en 2010

Les fortes neiges de fin janvier 2015. Voir des photos des environs de la Chandelette (et de Champfromier).

Ciel couleur de feu, et son gigantesque arc en ciel, soirée du 5 juin 2015

Air pollué, en décembre 2016

Relevés pluviométriques à la Chandelette, de 2012 à mai 2016.

Récaptitulatfs et courbes 2012-2019.

 

Lectures : Voir les hivers d'autrefois et les dictons de la Pesse et des Bouchoux, dans A. Vuillermoz, Deux villages en parenté (p. 79 et suivantes).

Et pour info, la pluviométrie à la Chandelette portée chaque jour depuis août 2011, avec totaux mensuels (consultation libre),

Voir aussi Catastrophes.

 

Crédit photographique et remerciements : Sœurs Clarisses de Champfromier.

Première publication, le 20 avril 2010. Dernière mise à jour de cette page, le 12 juillet 2012.